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Biographie

Soundgarden

Le groupe se forme en 1984 autour du charismatique Chris Cornell (chant), avec Matt Cameron (batterie), Ben Shepherd (basse) et Kim Thayil (guitare).  Très vite,  Soundgarden décroche un contrat avec le célèbre label Sub Pop à Seattle (vivier du grunge). Leur premier album. Ultramega OK sort ainsi en 88. Leurs albums suivants sortiront sur A&M Records, avec notamment Badmotorfinger, leur premier succès en 1991. Grâce au single Black Hole Sun en 1994, tiré de l'album Superunknown et vendu à plus de 3 millions de copies, ils obtiennent une notoriété mondiale. En 1996, ils sortent l'album Down On The Upside avant de splitter. Chris Cornell rejoindra en 2002 Audioslave, (avec les ex Rage Against the Machine Tom Morello, Tim Commerford et Brad Wilk) qui enregistrera trois albums avant de se séparer en 2007. Le chanteur a aussi enregistré quatre albums solo avec notamment Euphoria Morning en 1999. C'est en 2012 que Soundgarden revient au premier plan, notamment avec le morceau Live to Rise tiré de la B.O. du film The Avengers puis avec un nouveau disque, King Animal

14.5 / 20
5 commentaires (14.6/20).
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King Animal ( 2012 )

16 ans, il aura fallu 16 ans pour voir Soundgarden se reformer et donner un héritier à Down On The Upside. Entre-temps, Chris Cornell a occupé le terrain avec les trois albums de Audioslave et quatre autres albums solo (dont un vraiment pas terrible essai electro rock avec Timbaland, Scream en 2009). Matt Cameron a oeuvré derrière les fûts de Pearl Jam. Quant à Kim Thayil et Ben Shepherd, ils ont plutôt galéré.

Que peut-on alors attendre d'un groupe comme Soundgarden avec ce nouvel album, King Animal? Le premier morceau Been Away Too Long est un clin d'oeil sympa qui annonce la couleur. Oui Soundgarden est bien de retour avec le même son riche et ample. Oui l'influence de Led Zeppelin est toujours aussi évidente. Oui, la paire rythmique est magistrale et Kim Thayil cisèle de jolis solis. Enfin oui, Chris Cornell est toujours un chanteur d'exception. Bref, il est clair que l'on ne va pas bouder son plaisir. 

Ça se confirme à travers des morceaux aussi habités que By Crooked Steps ou bien le psychédélique A Thousand Days Before. On y entend d'une certaine façon la suite logique de Superunknown et l'ensemble confirme que Soundgarden demeure un groupe intéressant. Comme toujours, les morceaux se suivent sans forcément se ressembler. Si Blood on the Valley Floor résonne d'accents stoner, Bones of Birds se révèle une très jolie ballade aux lyrics imagés. C'est d'ailleurs l'un des plaisirs de ce disque, retrouver la plume originale et inspirée de Chris Cornell.

Ailleurs, le coeur du disque est habillé par Taree, pièce mid tempo qui ne dépareille pas dans un registre direct et efficace, à l'instar de sa suivante Attrition ou de la très classique Halfway There. Plus aventureuses sont Worse Dreams et Eyelid's Mouth où la basse et la guitare ronronnent pour notre plus grand plaisir, ressuscitant "le" son Soundgarden. Enfin, impossible de ne pas mentionner Rowing, dernière piste et moment notable du disque, alchimie entre une basse bluesy, un jeu de guitare électrisant et le chant habité de Chris Cornell


Au final, Soundgarden semble être resté bloqué dans sa zone de confort des 90's. On pourrait le regretter, mais il n'en est rien. Si l'album est prévisible, c'est pourtant une joie de retrouver tous les ingrédients qu'on a aimé bien en place. Un album honorable qui manque peut-être juste de moments vraiment mémorables. 
   


A écouter : By Crooked Steps, Bones of Birds, Rowing
18 / 20
14 commentaires (17.96/20).
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Superunknown ( 1994 )

Après avoir quitté le label Sub pop (dont les 4 mélo-grunges de Soudgarden étaient quelques uns des premiers artistes), le groupe sort en 1994 un 3ème album chez A&M (et leur 4ème album). Bien qu'il soit aussi productif et innovant que Nirvana, ces deux groupes ne seront pas sur le même pieds d'égalité quant à leur place dans le mouvement grunge. Il faudra attendre la mort de Kurt Cobain (Nirvana), pour que Soundgarden soit considéré comme le fer de lance du grunge actuel (je parle de l'année 1994). C'est alors son apogée, qui ne durera malheureusement peu de temps, même si des groupes comme Hammerbox et Swervedriver tenteront de le sauvegarder.
La bande de Chris Cornell nous offre avec Superunknown un album essentiel de la mouvance grunge. Un mélange parfait de Heavy, Punk calme, et quelques pointes de Post country en ce qui concerne l'ambiance musicale générale agrémentés d’une voix réellement chantée, sans saturation.
Et c'est bien la voix de Chris qui nous emporte en premier; à l’opposé de Kurt Cobain et de son « cri texan », Cornell lui, chante. Un chant aux limites de celui qui est habituellement utilisé pour le Hard rock. On pourrait citer parmis les influences, celle de Led Zeppelin, aussi bien au niveau du chant qu'au niveau musical. Le système bien pensé du chant en canon partant en puissance (des paroles à voix douces, voire murmurées, puis reprises en l'espace d'un instant, chantées plus fort) est la base d'une bonne partie des morceaux de cet album.
La guitare de Kim Thayil est omniprésente et sait rester simple mais efficace durant les couplets, pour à l'arrivée du refrain devenir soudain poignante en vous prenant aux tripes. Les sonorités sont diverses et cohérentes à la fois, allant de la grosse saturation dans 4th of july au jeu très oriental de Half.
La basse ne se fait pas trop entendre. Ben Shepherd ne se distingue pas des autres musiciens, malgré sa présence durant les couplets son jeu n'est pas des plus original. Elle est néanmoins un très bon accompagnement, donnant par exemple une couleur encore plus sombre au morceau 4th of july, l'efficacité y est malgré un jeu simpliste.
Matt Cameron (batterie) nous offre un panel de bases rythmiques, allant du très Punk "Kickstand", au très lent 4th of july, en passant par une approche propre au Slow dans Black hole sun (oui, le genre de Slow que vos parents dansaient sans réellement connaître le groupe qui l'a enregistré, comme Still loving you de Scorpion).
Un album magnifique, qui plongera facilement dans le flou le plus total une personne réticente quant à la capacité d’un groupe grunge à faire de la musique mélodique. Un album à écouter si vous voulez savoir ce qui avait été pondu bien avant l'arrivée de Nickelback. Un album à avoir absolument si vous aimez tout simplement les belles mélodies dans les musiques rock. On se demanderait même si ce Superunknown n'est pas un Best of, au vue du nombre de morceaux incroyables le composant. L’apogée d’un groupe, voir d’un style musical…

A écouter : Superunknown, Black hole sun, Kickstand, 4th of july
17 / 20
9 commentaires (16.78/20).
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Badmotorfinger ( 1991 )

1991, pendant que le monde entier découvre Nirvana et que les critiques rock inventent le grunge, Soundgarden sort sont troisième album, intitulé Badmotorfinger. Un disque impeccable, rempli de qualités mélodiques, de riffs plombés et de textes à tiroirs, illuminé par son chanteur-compositeur Chris Cornell et son guitariste soliste Kim Thayil. Tout juste revenu de la parenthèse Temple Of The Dog, Cornell signe avec ses comparses une solide collection de pépites hard'n heavy.

Ca débute d'ailleurs avec les deux excellents morceaux que sont Rusty Cage et Outshined. Avec leur son assez 70's, pas si éloigné du stoner pour la première, ces compositions bénéficient énormément du timbre particulier de Cornell, et font figure de classiques dans la discographie du groupe. Badmotorfinger présente ainsi une collection de riffs gras et lourds au premier rang desquels celui de Slaves & Bulldozers, et fait la part belle tant à son frontman, qui s'arrache la voix à intervalles réguliers, qu'à son guitariste lead, capable de solis génialement incendiaires. Les textes sont quant à eux originaux, imagés et d'une qualité supérieure à la moyenne. Ainsi celui vindicatif d'un autre grand classique, Jesus Christ Pose, toute basse ronflante dehors et motifs de guitares superposés. Soundgarden est un groupe spécial, aussi bien par ces lyrics que par sa musique incisive, et le montre tout au long de cet album, avec aussi des pistes énergiques comme Face Pollution et Drawing Flies.

Les riffs groovent, déraillent, déchirent l'espace des compositions, plastronnent, en une véritable démonstration de force. L'atmosphère est enfumée, ça sent la sueur et l'alcool, et surtout cette formation là n'a définitivement pas les mêmes ascendances que ces camarades de Seattle. Non, ici, c'est plus heavy, plus éraillé, plus tendu. Soundgarden a le blues et le vice dans la peau, comme sur Searching With My Good Eye Closed, avec ses samples tordus en intro et sa mauvaise humeur enfiévrée. Avec son goût des atmosphères élaborées, le groupe signe par ailleurs des compositions aussi étonnantes que Room a Thousand Years Wide, et son saxo débridé, ou bien encore Mind Riot qui préfigurent ce que sera Superunknown, le chef d'oeuvre mélodique et psychédélique du groupe. Chris Cornell tire encore vers le haut l'anticléricale Holy Water avec une grosse performance vocale et le disque se conclue sur New Damage, blues électrocuté et hargneux où plane encore la guitare déchaînée de Kim Thayil. 

Badmotorfinger est l'un des deux meilleurs albums de Soundgarden, et c'est aussi l'un des meilleurs disques sortis durant la décennie 90. Un monstre agressif, furieux et électrique, en perpétuelle combustion tout au long de ses 12 pistes fiévreuses. Du grand art.

A écouter : Rusty Cage, Outshined, Jesus Christ Pose