Sonic Youth

Noise Rock

États-Unis

Biographie

Dans les années 70 / 80, New York bouillonne. La ville est un repère d’artistes en tous genres, le lieu de tous les excès mais aussi de création intense. L’histoire de Sonic Youth débute un peu après l’arrivée de Thurston Moore à New York à la fin des années 70. Grand amateur de punk, le jeune homme intègre plusieurs groupes, fait la rencontre de Glenn Branca et de tous les grands noms de ce qu’on appelle alors la No Wave.

C’est dans ce milieu là que Sonic Youth voit le jour en 1981.

Leur crédo, c’est de redéfinir à la façon de faire du rock en jouant avec des accordages ‘libres’, allant même jusqu’à modifier leurs instruments pour en altérer le timbre. C’est au final une démarche assez similaire à celle des expérimentateurs Free Jazz de l’underground new-yorkais des décennies précédentes, on retrouve chez Sonic Youth cette même volonté de conquérir une certaine forme de liberté et de s’affranchir d’une orthodoxie pesante.

Branca les fait signer en 1981 sur Neutral Records, leur permettant ainsi de sortir un mini album éponyme en 1982 ainsi que Confusion is Sex en 1983. Le groupe jouit alors d’une très bonne popularité à New York où ils se produisent intensément durant cette période.

Thurston Moore et Kim Gordon se marient en 1984, année qui verra également la sortie de leur deuxième album (ou troisième en comptant l’album éponyme), Bad Moon Rising, où leur amie Lydia Lunch (icône de la contre culture punk de N.Y) vient pousser la chansonnette sur "Death Valley 69". L’album les fait exploser en Europe, au Royaume-Uni tout particulièrement où ils écoulent 5 000 copies en quelques mois. Le batteur de l’époque, Bob Burt, épuisé de jouer Bad Moon Rising sur scène tous les soirs ou presque pendant des mois, finit par quitter le groupe. Il est vite remplacé par Steve Shelley des Crucifucks. On tient là le line-up quasi-définitif du groupe qui ne bougera pas avant l’arrivée de Jim O’Rourke de 2000 à 2005.

Fasciné par le catalogue du label californien SST (à l’époque surtout Black Flag, les MinutemenHüsker Dü ou les Subhumans), Sonic Youth finira par signer avec eux pour deux albums, EVOL, auquel participe Mike Watt des Minutemen juste après le décès de D. Boon du même groupe, et Sister, en grande partie inspiré par l’œuvre de K. Dick. Après des démêlés devant la justice avec ces derniers (pour d’obscures raisons de paiement), le groupe signe pour un album sur Enigma. Le double album Daydream Nation voit le jour en 1988 (sur deux vinyls à l’époque). L’album marque la consécration de Sonic Youth au niveau de la critique, unanime. Il est considéré par le magazine Rolling Stone comme l’un des plus grands albums de la décennie. Mais la distribution par Capitol Records est très mauvaise, tant qu’on peine à le trouver en magasin même dans les plus grandes villes.

C’est la fin de la période indé de Sonic Youth qui signe avec la major Geffen pour sortir Goo en 1990. Le groupe tourne en 1991 avec Nirvana, on peut en voir des images dans le fameux documentaire 1991 : The Year Punk Broke. En 1992 sort Dirty sur ECG. La première fille de Kim et Thurston, Coco Hayley Gordon Moore, voit le jour en 1994, la même année que Experimental Jet Set, Trash and no Star. La rupture arrive en grande pompe avec Washing Machine, album avec lequel le groupe aura mis les deux pieds dans une orientation nettement plus pop.

Depuis le début des années 90, Sonic Youth sort régulièrement et sous son propre label Sonic Youth Recordings une collection de disques expérimentaux, la série des SYR, impossibles à sortir sur une major.

Le groupe est aujourd’hui à nouveau sur un label indé, Matador, et devrait y sortir son quatorzième album, The Eternal, courant 2009.

Nos articles

Nos Chroniques

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Sonic Youth

«Rather Ripped»

Sorti en 2006, Rather Ripped est certainement à ce jour l'album le plus Pop de Sonic Youth. N'y voyez pas là une baisse vertigineuse de qualité ni même la fin d'expérimentations ou de sons noisy en tous genres car il n'en est rien, Sonic Youth explore simplement de nouvelles contrées musicales et rajoute une pierre de plus à sa solide discographie construite en 25 ans de carrière. Rather Ripped tr ...

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Sonic Youth

«NYC Ghosts & Flowers»

L'an 2000. Il est temps pour Sonic Youth de rendre un hommage à Big Apple. A sa littérature, à ses peintres et finalement, à tous ses personnages de génies, Artistes et catalyseurs d’émotions. Sonic Youth opte pour l'épuration des lignes et l'abstraction des corps. Un horizon déjà largement dégagé par les SYR et donc via la nouvelle impulsion donnée par Jim O'Rourke (Gastr Del Sol avec Grubbs, Bri ...

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Sonic Youth

«Washing Machine»

La cassure, nette. La transition, la vraie. Appelez ça comme vous voulez. En 1995, Sonic Youth aurait voulu se rebaptiser Washing Machine. Un nouveau nom pour un héritage musical, certes conservé, mais dont les plus jeunes pousses pointent un nouvel horizon. Fini l’adolescence, veulent dire ces deux corps pubères tranchés net sur la ligne du regard et arborant non pas UN, mais DEUX "Sonic Youth" d ...

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Sonic Youth

«Dirty»

Un ami, fan de longue date, m'a un jour fait remarquer "Alors pas si commercial que ça Dirty hein?" J'avoue avoir été surpris. Le virage plus formaté et clean (c'est relatif en parlant d'eux) amorcé sur Goo avait-il autant choqué? Mais en effet, même si le son des New Yorkais évolue et se fait de moins en moins corrosif (après tout ont-ils jamais stagné un seul instant?) ils ont décidément du mal ...

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Sonic Youth

«Goo»

Album de la rupture pour Sonic Youth qui à partir de 1990 franchit un palier supplémentaire sur le plan de la notoriété. Rupture parce que Goo est le premier opus des new yorkais à apparaître sur une major, Geffen en l'occurence, et surtout parce que le groupe bénéficie alors d'une production sacrément léchée, peut-être un peu trop en regard des précédentes productions. Vilain petit canard pour l ...

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Sonic Youth

«Daydream Nation»

Pour EVOL et Sister Sonic Youth avait réalisé son rêve de signer chez les californiens SST, label qui rassemblait la fine fleur de la scène indé américaine. Mais quelques années après ils n’avaient plus qu’une seule hâte, fuir. Le label croulait sous d’obscures procédures judicaires, ne payait plus les groupes. Et puis après tout, Sonic Youth est profondément new-yorkais.Daydream Nation est un mon ...

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Sonic Youth

«EVOL»

EVOL est une étape cruciale. - Pour les Sonic Youth, qui y développent la quintessence de leur art-rock et de leur son, au sens littéral du terme. Un apogée en partie du à l'arrivée de Steve Shelley à la batterie et de son jeu instable, tout en roulements.- Pour la scène new-yorkaise en pleine ébullition, pour qui ce disque est comme un miroir, qui reflète une nouvelle brèche à creuser, mais auss ...

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Sonic Youth

«Confusion is Sex»

En 1983, Sonic Youth étaient des terroristes du son. Et l’expression n’est pas galvaudée, Confusion is Sex est un brûlot douloureux, un monument du punk arty 80’s made in New York. Enfants des Stooges, du Velvet Underground et des Ramones, cousins des Swans, des Teenage Jesus and the Jerks et de tous les malfaiteurs de la scène bruitiste de l’époque, Sonic Youth est la face visible de l’iceberg. I ...

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