Sofy Major
Noise / Post Hardcore

Waste
01. Waste
02. We See Fire
03. Turning Point
04. Slow Everywhere
05. Infinite Pill Case
06. Black and Table
07. Iron Butt
08. Devotion Man
09. As Happy As
Chronique
Tout d’abord, pardon. Pardon de ne pas avoir couché la moindre ligne sur le fantastique Idolize, seconde pépite noise-hardcore aux accents stoner pondue par Sofy Major. Ça viendra, mais pour l’heure les Clermontois en sont déjà au troisième long, Waste, qui ne déroge pas à la constante qualité granuleuse de leurs intentions. C’est Noël, parlons-en donc l’air de rien, comme si on était au taquet sur l’actualité, somme toute relative (sorti en juin).
On peut déjà souligner la présence d’Andrew Schneider (Converge, Keelhaul, Pigs) et Dave Curran (Unsane, Pigs) aux manettes, autant dire que ça casse la gueule. A l’image du visuel on se fait remodeler le faciès d’entrée avec le titre éponyme, porteur d’une hargne qu’on leur connaît bien, étalée sur les 34 minutes de ce Waste qui a en effet toutes les qualités d'une bonne correction noise, basse(s) en avant, gestion de larsens et tout le bordel. Doté d’un sens rythmique toujours aussi démoniaque, Sofy Major nous plonge cette fois dans la crasse, nous coince contre un mur au fond d’une ruelle sombre et nous fait traverser différents états de soumission, nous faisant plier sous les coups et contrecoups d’une batterie redoutable, chef d’orchestre d’un groove permanent.
Ce troisième album est plus homogène que les précédents mais balance un concentré de feeling pur notamment avec Turning Point, sonnant comme une heureuse rencontre entre Unsane (forcément) et Red Fang, maintenant la pression sur le vaillant Slow Everywhere, ou formant un cratère sur Black and Table et Devotion Man à coups de riffs grassouillets que n’auraient pas renié les Melvins. De manière globale tout baigne dans une saleté propre à la noise, mais étonnamment Waste semble plus facile à aborder qu’Idolize, une impression surement due à une écriture plus rock n’ roll, plus fluide aussi. Les plans alambiqués et hardcorisés sont moins à la fête, l’aspect stoner et mélodique du quartet occupe davantage de place, ce qui n’est pas plus mal et montre que les Clermontois ont de la ressource et qu’ils restent cools quoi qu’il advienne. On notera d’ailleurs le génial morceau de clôture As Happy As, au chant plus clair qu'à l'accoutumée, ultra efficace. Une voix remarquable, aussi puissante et glaireuse que planante et lumineuse.
Ceux qui ont assisté à un concert de Sofy Major savent de quoi la bête est capable, et on peut être sûr que le contenu de Waste pètera des nuques par palettes en direct. Une troisième offrande moins hardcore et plus stoner/noise qui pue le groove et la sueur, affinant la personnalité d’un groupe dont on ne pourrait assurément plus se passer dans nos campagnes.
A réceptionner entièrement dans ta tronche via le bandcamp de Solar Flare.