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Biographie

Sofy Major

Originaire de Clermont-Ferrand, Sofy Major officie en premier lieu dans un registre post-hardcore noisy aux élans screamo. Après un premier disque 7 titres remarqué, le groupe enchaine les concerts en plus de partager un split avec One Second Riot puis Her Breath On Glass en 2007.

En 2009, Sofy Major affirme une position davantage noise avec un 12" éponyme de très bonne facture. Pour marquer d'une pierre blanche leur 5 ans d'activité, l'ensemble de leurs compositions est regroupé sur 5 Years Of Freaks en 2009. L'année suivante, Sofy Major entre en studio après une jolie tournée, pour enregistrer Permission To Engage. S'ensuivent un split avec Membrane en 2011, puis un autre avec Uncle Touchy l'année d'après, et un deuxième album, Idolize, en 2013, enregistré dans la douleur, l'ouragan Sandy ayant ravagé le studio Translator Audio d'Andrew Schneider (Converge, Keelhaul, Pigs) à Brooklyn. 2014 voit naitre un nouveau split avec Hombre Malo, tandis que le troisième long format Waste émerge plus sereinement en 2015, toujours avec Andrew Schneider aux manettes mais avec l'ajout de Dave Curran (Unsane, Pigs) en co-producteur, toujours distribué par l'excellent label Solar Flare. Il faudra attendre janvier 2019 pour voir débarquer un quatrième album, Total Dump, où Curran gère cette fois la production en plus du reste, hébergé par Corpse Flower Records et Deadlight Entertainment.

16 / 20
1 commentaire (18/20).
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Total Dump ( 2019 )

On le sait, depuis le massif Permission To Engage les Clermontois de Sofy Major ne se contentent pas de nous pondre du Unsane à la française, au contraire le trio ne cesse de se renouveler à chaque sortie en longue durée, faisant jaillir autant de réminiscences noise que Sludge ou (Post)Hardcore, le précédent Waste étant celui qui se rapprocherait le plus de l’œuvre des New-Yorkais, dans une veine Noise/Blues épaisse, grignotée par quelques mouvements "Melvinesques", soit un bon bourre-pif (ou une canette 50cl) bien compact dans la gueule.

Le projectile semble plus chaleureux, plus crémeux et "enrobé" avec Total Dump, salissant mais néanmoins nourrissant. L’aspect mélodique des choses est en effet rehaussé, ce qui renforce la proximité de Sofy Major avec un Torche, sans se détacher d’un noyau dur bruitiste peut-être plus discret mais toujours rampant, prêt à surgir pour nous bouffer l’aorte exposée, à vif.

Cette fois Dave Curran (Unsane) s’est chargé à la fois de l’enregistrement et de la production, le master étant laissé à l’éternel Carl Saff. Autre évolution agréable, un chant clair qui prend véritablement ses aises avec la manière, amorcé par le titre de clôture de Waste (la lumineuse reprise de As Happy As des Thugs). Relais effectué brillamment avec le morceau-titre Total Dump, où les guitares investissent davantage l’espace, par des riffs toujours pétés en teneur calorique mais envahis régulièrement de mélodies plus ou moins craquelées, plus ou moins grinçantes. La basse récure également le fond de la benne avec la même insistance malgré une certaine rondeur accrue, tout comme des frappes moins sèches qu’à l’accoutumé, desserrant sensiblement l’étau Noise. L’enchaînement The Jerk / Shiny Happy Asshole / Franky Butthole peut endosser le statut de porte-étendard de cette orientation plus « positive », sur lesquels on peut imaginer à l’aise une jam session structurée entre Unsane (le bruit), Melvins (le gras), et Torche (la mélodie). Ne pas imaginer non plus que Sofy Major a définitivement lâché les tempos rapides ou teigneux, Strike, le méchant Tumor-o-rama ou le très Rock n’ Roll Panamarama sont là pour casser les bouches sceptiques. 

Globalement le rendu est plus aéré, les compositions n’hésitent plus à se la jouer atmosphérique par endroits, grâce en particulier à une voix claire et des guitares, subtiles et insidieuses, qui font le tri sélectif dans la décharge. En résulte une matière moins étouffante, plus comestible voire accessible, dont les cerises pourraient constituer les intro/outro désopilantes, qui ramènent au bon souvenir des notions d’anglais de certains de nos "représentants" politiques. De quoi donner l’envie de vider ses ordures avec la banane.

A écouter : devant le fait accompli.
15.5 / 20
1 commentaire (17/20).
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Waste ( 2015 )

Tout d’abord, pardon. Pardon de ne pas avoir couché la moindre ligne sur le fantastique Idolize, seconde pépite noise-hardcore aux accents stoner pondue par Sofy Major. Ça viendra, mais pour l’heure les Clermontois en sont déjà au troisième long, Waste, qui ne déroge pas à la constante qualité granuleuse de leurs intentions. C’est Noël, parlons-en donc l’air de rien, comme si on était au taquet sur l’actualité, somme toute relative (sorti en juin).

On peut déjà souligner la présence d’Andrew Schneider (Converge, Keelhaul, Pigs) et Dave Curran (Unsane, Pigs) aux manettes, autant dire que ça casse la gueule. A l’image du visuel on se fait remodeler le faciès d’entrée avec le titre éponyme, porteur d’une hargne qu’on leur connaît bien, étalée sur les 34 minutes de ce Waste qui a en effet toutes les qualités d'une bonne correction noise, basse(s) en avant, gestion de larsens et tout le bordel. Doté d’un sens rythmique toujours aussi démoniaque, Sofy Major nous plonge cette fois dans la crasse, nous coince contre un mur au fond d’une ruelle sombre et nous fait traverser différents états de soumission, nous faisant plier sous les coups et contrecoups d’une batterie redoutable, chef d’orchestre d’un groove permanent.

Ce troisième album est plus homogène que les précédents mais balance un concentré de feeling pur notamment avec Turning Point, sonnant comme une heureuse rencontre entre Unsane (forcément) et Red Fang, maintenant la pression sur le vaillant Slow Everywhere, ou formant un cratère sur Black and Table et Devotion Man à coups de riffs grassouillets que n’auraient pas renié les Melvins. De manière globale tout baigne dans une saleté propre à la noise, mais étonnamment Waste semble plus facile à aborder qu’Idolize, une impression surement due à une écriture plus rock n’ roll, plus fluide aussi. Les plans alambiqués et hardcorisés sont moins à la fête, l’aspect stoner et mélodique du quartet occupe davantage de place, ce qui n’est pas plus mal et montre que les Clermontois ont de la ressource et qu’ils restent cools quoi qu’il advienne. On notera d’ailleurs le génial morceau de clôture As Happy As, au chant plus clair qu'à l'accoutumée, ultra efficace. Une voix remarquable, aussi puissante et glaireuse que planante et lumineuse.

Ceux qui ont assisté à un concert de Sofy Major savent de quoi la bête est capable, et on peut être sûr que le contenu de Waste pètera des nuques par palettes en direct. Une troisième offrande moins hardcore et plus stoner/noise qui pue le groove et la sueur, affinant la personnalité d’un groupe dont on ne pourrait assurément plus se passer dans nos campagnes.

A réceptionner entièrement dans ta tronche via le bandcamp de Solar Flare.

A écouter : dans une benne à ordures.

Split avec Membrane ( 2011 )

"Ruin It All". Nous voilà prévenus dès l'entame. Sofy Major a encore haussé le ton depuis Permission To Engage. Ce premier morceau m'a immédiatement fait penser à la rencontre du rythme d'early Unsane et de la densité glaireuse de Coalesce, avant que Sofy Major vienne définitivement poser sa griffe sur tout cela. Une griffe toujours à mi chemin entre le noise hardcore et le metal, ici enfumé façon stoner grâce à ce chant clair et spatial qui vient couvrir de brouillard humide tout le reste du morceau. Les deux uppercuts suivants confirment ce nouveau schéma avec toujours ce côté brumeux en filigrane qui peut faire penser au sludgecore de Kylesa avec (encore) moins de compromis. Comme une immense sonde avide qui progresse à travers la roche, tout travaille ici dans la même direction pour atteindre une efficacité maximale. Sans se mettre dans le rouge, les gaziers ont décidé de pousser le volume jusqu'à plus soif. De quoi être littéralement lessivé pour eux à la fin de "Once was a warrior", un dernier titre titanesque et gueulard qui fait intervenir Xavier Theret, la voix du Born Again d'Overmars.  

Il faudra un jour ou l'autre combler ce cruel manque, car mis à part une pauvre review d'un concert de 2008, vous ne trouverez ici aucune ligne sur les 3 excellents disques de Membrane. Pourtant, ces discrets et irascibles vésuliens comptent parmi les calibres les plus affutés lorsqu'on met sur le tapis la noise carnassière et vicelarde.  Depuis leur premier - et superbe - album jusqu'à ce split 12", leur musique n'a cessé un seul instant de chercher la faille, celle où planter un canif en douce revient à casser les molaires sur le bitume brûlant de celui qui s'est englué dans la toile.  Faussement aguicheur de part ses tirants mélodiques, le propos de Membrane est en réalité un condensé de vice distillé au goutte à goutte. De quoi faire imploser les veines à chaque instant. Leur filiation à Unsane est légitime mais Membrane est un chasseur solitaire et nomade, un rôdeur à qui on ne la fait pas et qui possède son propre terrain de jeu, immense et piégeur. Les 3 longs morceaux composés pour l'occasion sont une fois de plus la preuve de leur singulière dévotion au bruit qui terrasse et soumet. Sans en faire des tonnes, Membrane éclabousse les tympans de glaise et de graviers comme personne. Il y a toutefois autre chose que du gros son qui tâche au fond de tout cela car Membrane c'est aussi une amplitude toute particulière dans le son, qui à un instant donné catapulte le tout vers le haut pour couvrir un périmètre d'action bien plus vaste. Les dépressions expulsent de leurs thorax des ralentissements bercées d'une tension permanente - et inversement - avec une classe absolue. Les chants, bruts comme un roc de granit tout juste fendu, flairent tous les bons moments pour accentuer une chute faussement amortie par les réminiscences aériennes de riffs acerbes, finalement complices des coups de butoirs d'une basse rasante et prédatrice. 

Le vinyl 12" (doublé d'un CD pour la voiture) accueillant ce split est sorti de la collaboration de 6 labels : Solar Flare, Bigoût, Basement Apes, Prototype, Impure et Ocinatas.

A écouter : Ruin It All (Sofy Major) - Small Fires (Membrane)
16 / 20
3 commentaires (14.67/20).
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Permission To Engage ( 2010 )

Je ne sais pas où sont allés se balader les membres de Sofy Major après la sortie de leur excellent 12" en 2009, ni même ce qui à pu changer dans les profondes entrailles de ce groupe Clermontois pour qu'il trouve une telle matière, agrégat de noirceur et de tensions telluriques, ainsi que la force de la façonner et de la sculpter avec tant de précision et de hargne à la fois. Permission To Engage est une communion subite d'infimes détails et d'une puissante fuite en avant, lancée comme un semi-remorque au pare-choc avide d'os brisés.

Il n'en existe finalement pas tant que ça des groupes capables de maintenir une énergie fulgurante et cathartique basée sur des plans finement échafaudés, maintes fois tordus dans tous les sens pour trouver la configuration optimale. Celle qui une fois imprimée dans les gènes du groupe de part son évidence, peut enfin laisser parler l'arrière plan, là ou sommeille les trépidantes viscères de la raison d'être de ce disque, qui à distance, porte sur nous un regard candide d'enfant, habile camouflage d'un crâne aux orbites affamés en vérité. Derrière ce masque morbide immédiatement tangible, que Sofy Major a transformé en riffs fulminants harangués par un chant glaireux, se terre un album aux nuances incroyables. Sous les bombes au napalm qu'auraient pu littéralement torpiller early Entombed ou le Today Is The Day haineux vêtu de son plus beau treillis ("Cobra blanc", "Reproached&Scattered"), Sofy Major sait faire étinceler les mélodies ingénieusement ciselés ("Non rien..."). Depuis le mid-tempo sadique et bourru, savent démarrer les rythmes noise à la célérité étourdissante et finalement un dynamisme qui emporte Permission To Engage très loin, au delà des lignes ennemis. Cette reprise de "Latency" (Tantrum), paru sur Five Years Of Freaks, n'était donc pas du tout fortuite. Sofy Major traite avec le même égard le metal agressif et immédiat, le hardcore pour ce qu'il représente au delà de la musique et la noise comme l'assise sur laquelle tout semble prendre solidement appui, en particulier ce groove invétéré et inné que le groupe sait parfaitement mettre en avant quelque soit l'approche des morceaux.

Après nous avoir mis à genoux, en 3 mouvements intitulés Worship, Heavy Metal et Noise (un par face du 2xLP), Sofy Major a conservé la dernière plaque à buriner pour "Eugène", un long développement venteux et dangereusement apaisant, une ode funèbre pour célébrer les défunts de la bataille qui a fait rage, et qui ne semble être que le début de la guerre. La leur.

Ce sont Gérald Jay et Nicolas Deschamps qui se sont chargés de la réalisation du superbe visuel de Permission To Engage.
Thomas Dantil apporte sa voix sur "Douxjesus666" et Guillemette Serve sur "Eugene".
Les samples qui ponctuent l'album sont l'oeuvre de Stalk.

A écouter : Cobra Blanc - Outil - Stoom Stoom Stoom - Non Rien...

Sofy Major ( 2009 )

On s'attendait, moi le premier, à un premier album, il faudra se contenter d'un 12" éponyme 4 titres. Une demi-part largement suffisante pour faire passer Sofy Major dans la catégorie supérieure. Les gaziers ont resserré les rangs et concentré leur spectre musical. Un recentrage qui mène le combo encore plus loin en termes de maitrise, et SURTOUT, d'efficacité pure.

Sofy Major mène sa barque sur une vague véloce et massive. Sur la crête, une écume bouillonnante et magmatique. Les guitares grondent. Les guitares barrissent ("Meutre à Lezoux"). Les guitares sonnent la charge. Le son a pris du plomb dans l'aile. Les morceaux soufflent le froid sur l’échine, propagent des reflets indus(triels) et trompent l'ennuie à chaque instant. Noise, Hardcore, Giffle. Pas un temps mort. Pas un moment de moins bien. Une apogée ? Sans aucun doute "Need A Spank ?". Ce troisième morceau profite d'un riffing ondulatoire assassin, d'une batterie qui trouve la transe sans se mettre dans le rouge, et surtout, d’un chant qui creuse loinnnnnn les ultimes syllabes pour maintenir la tension maximale. Infaillible. Chargé de samples déshumanisés et acides (think early Jesu), "SATAN" ferme le sas. Tu es seul dans le caisson. Tu as beau tambouriner sur les parois, personne ne peut t'entendre. Il ne te reste qu'à relancer la machine.

Sofy Major s'affirme encore. Ce superbe 12" gatefold est leur ticket d'entrée dans la cours des grands dont ils se sont totalement affranchis pour livrer leurs propres tripes sur la table. Sofy Major marche sur des cendres fumantes et projette la douleur en mots et notes mâchés puis recrachés. Mange.

Tracklist : 1. Meurtre à Lezoux (MP3) - 2. Endive - 3. Need a Spank ? - 4. SATAN

A écouter : Need A Spank ? - Meurtre � Lezoux

5 Years Of Freaks ( 2009 )

Une disque gaulé comme un tombeau, éflanqué de deux noms en crucifix. J'ai bien cru un instant que cette compilation CD de tous leurs morceaux sortis sur vynil était un chant du cygne. Il n'en ai rien puisque Sofy Major vient de finir d'enregistrer Permission To Engage, leur premier véritable full-length.
Rien de nouveau ici pour ceux qui connaissent déjà ce superbe groupe - à mon avis grandement sous-estimé - si ce n'est une très bonne reprise de "Latency" (Tantrum) placée en conclusion, histoire de définitivement nous enterrer et pointer du doigt le sillon noise que Sofy Major veut irrémédiablement creuser plus en avant. Une reprise qui devrait également sortir sur la compilation We Fucked Up Our Lives : A Tribute To Tantrum, qui fait intervenir, entre autres, Cortez, Membrane et les excellents bûcherons lozériens de Pord. Pour les nouveaux venus, c'est l'occasion rêvée de les découvrir pour prendre de plein fouet l'imparable "Need A Spank ?", le souffle glauque et pernicieux de "Endive" ou encore le riffing assassin de "Meurtre à Lezoux", comprenez des titres qui refletent ce qui se fait de mieux dans le genre de par chez nous. Seul le premier EP a été mis sur la touche, ce qui est loin d'être un mal au regard de l'ascension fulgurante du groupe depuis ses débuts jusqu'à l'imparable 12" éponyme. Si le cap est maintenu pour l'album qui devrait nous arriver sur la tronche d'ici très peu de temps, des têtes risques de tomber, lourdement, avant de se faire vulgairement shooter dans les dents.
5 Years Of Freaks a le mérite de poser comme une évidence l'ensemble des influences, allant de Neurosis à Frodus, que Sofy Major est parvenu à s'approprier pour cultiver sa propre terre, riche et versatile.

Tracklist : 1. Meurtre à Lezoux 2. Endive 3. Need a Spank ? 4. SATAN 5. Mange tes Morts 6. It Burns Away 7. Désastre 8. Oui. 9. Black Scars 10. Latency (Tantrum Cover)

A écouter : Need A Spank ? - Endive - Meurtre � Lezoux - Oui

Sofy Major ( 2007 )

Les 5 gaillards de Sofy Major jouent un post-hardcore lent dans l'exécution, traînant les pattes dans les terrains noisy bien boueux, screamoisant dans le ton, et pour couronner le tout, tablant sur des guitares abrasives et dégoulinantes. Comment ça rien de nouveau ? Bah, ouais, vraiment rien de nouveau mais force est de constater que le jeune combo a trouvé la faille entre le souffle brûlant et tourbillonnant de l'emo hardcore et les vagues atmosphériques misant sur les ambiances travaillées à base de samples, boucles et autres paillettes édulcorées.
En plus de ça, Sofy Major parvient à trouver de la place pour quelques mélodies bien catchy qui prennent le coeur à pleine poigne comme le laisse suggérer le bel artwork façon Every Reason To.
Pour combler une originalité à vrai dire absente, le quintet joue la carte des poussées d'adrénaline via de belles montées en puissance et des passages presque étouffants qui laissent le souffle court. Du coup, on se croirait en apesanteur entre Metronome Charisma et Year of no Light, entre énergie débordante et force intérieure contenue. L'alchimie fonctionne et sans trop se demander le "pourquoi du comment", on adhère. Sans doute Sofy Major a pris assez de risques tout en sachant conserver les bases solides de ses aînée afin d’éviter le piège du "déjà entendu" dépourvu d’âme.

Ce premier Ep de plus d'une demi-heure prouve qu'en même pas 2 ans d'existence, il est toujours possible d'apporter sa pierre à un édifice déjà bien (é)rodé. Banco !

Télécharger : If there any way out ? - Stalk. Page MySpace.

A écouter : If there any way out ? - Once upon no time
14.5 / 20
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Split avec One Second Riot ( 2007 )

On pouvait reprocher à Sofy Major un certain conformisme à l'écoute de leur entrée en matière, certes sympathique, mais loin d'être à la pointe de l'originalité dans un style post-trucmuche archi rabâché. Les premières mesures de ces nouveaux morceaux, porteuses d'un message sonore autrement plus affuté, illustrent sans détour la progression du combo. Une avancée vers des terrains davantage bruitistes, labourés à grand coup de guitares distordues et de rythmes tout en décalage alternant les tempos. On appréciera particulièrement la superposition des riffs ultra tendus sur une batterie n'hésitant pas un instant à ralentir pour appuyer les frappes. Sofy Major lorgne donc vers le noise hardcore tout en conservant en fond un désespoir screamo hardcore et un groove bien rock dans les passages les plus énervés. Un aspect ambivalent surligné par le chant dont le timbre jouxte tantôt celui des ténors rockin'hardcore que sont Lack et Complete, tantôt les intonations typique de  Envy. Quoi qu'il en soit, le style s'est affirmé et notre intérêt ne saurait en faire autrement.

One Second Riot, duo qui avait déjà largement convaincu via l'excellent split LP aux côtés des atypiques ricains de Neptune, poursuit dans le même sillon, celui la même qui fait tout leur intérêt ; une tranchée creusée par une basse vibrante joué comme une guitare et une rythmique assurée par un batteur à l'aise dans les parties les plus délicates comme dans les assauts les plus incisifs. One Second Riot laisse toujours la part belle (sans jamais trop en faire) aux samples vocaux (pas loin de Microfilm) et électroniques apportant volume et corps à une musique huilée et articulée comme un squelette. Dans la tension ambiante, les lyonnais s'autorisent quelques passages ralentis profitant du bel echo de la basse et jouant sur les silences à la manière de Duet. Mis à part cela, pas de réelles surprises, juste une poignée de morceaux noisy post punk dans la veine de ce que le duo a déjà proposé, c'est à dire identitaires et joliment ficelés. Seul le chant filtré par un effet "ettoufé" pourrait se discuter, et encore, l'initiative colle parfaitement au sujet.

Sofy Major / One Second Riot : 20 minutes, 3 morceaux chacun, une belle progression pour l'un, une confirmation pour l'autre, le tout servi par un artwork bien classe.

Télécharger : Sofy Major - Mange Tes Morts. One Second Riot - Die Eletriksh Leben Maschine.

A écouter : Les 2 faces