Aujourd'hui le Thrash et ses riffs
brise-nuques s'invitent chez nous sur Metalorgie, avec le dernier Sodom très attendu par les fans : In War and Pieces.
Sodom est
une institution du Thrash Metal, une espèce de petite terreur
survitaminée de la scène depuis Obsessed by Cruelty en 1986 où ils
se différencient avec leur musique plus violente que les groupes
américains comme Anthrax et Metallica, jusqu'au dernier Sodom en
2006 et The Final Sign of Evil en 2007. Sodom pendant à peu près toute sa carrière est resté fidèle au créneau d'un
Thrash viril, brutal, guerrier et sans fioriture. Vos oreilles savent
à quoi s'attendre avec les « teutoniques ». Rendez-vous
sur le champ de bataille.
Alors oui Sodom ici, attaque plus en
finesse, de façon moins frontale. En témoigne le premier morceau
éponyme, qui débute les hostilités avec ses guitares latines et
délicieusement sournoises avant de sortir les armes lourdes et de
nous balancer un riff dévastateur en pleine face. De toute évidence
les premières secondes de In War and Pieces donnent furieusement
envie de donner du Headbang en moshant dans une fosse bien agitée. C'est bon signe. Tom Angelripper ne
semble pas usé par le temps et le champ de bataille, il semble plus
rageux et en colère que jamais. Il donne de sa voix bien thrashy et
se saigne les cordes vocales avec un phrasé coup-de-poing typique du
Thrash (« Contempt of Sanity, a Domination of the Beast ! »)
, et lorgnant dans les moments les plus intenses vers un Growl Death
Metal bien senti qui pourrait faire pâlir les plus gros groupes du
genre.
Bobby Shottkowski martèle ses fûts et
fait rouler la grosse caisse mitrailleuse avec une grande précision.
Si la batterie est plus Heavy et moins rapide que sur un Tapping the Vain par exemple, elle reste toujours bien groovy, avec une résonance sur
la caisse claire assez jouissive. Et les rythmiques furieuses et
basiques typiques du thrash sont toujours présents. (Hellfire,
Knarrenheinz..)
Bref, Sodom fait du Thrash Metal. Le riffing, lui, est assez
mélodique et Heavy tout gardant un base rythmique toujours aussi
headbangante, et un son bien guerrier et épique. Le groupe sait
varier la distortion, le ton et la rapidité de jeu, mais il y a
quand même une grosse présence du « syndrome Thrash », c'est à dire une certaine redondance entre certains riffs.
Un
mot sur la production : du grand spectacle, on a envie de mettre le son à fond quitte à y laisser nos oreilles. Avec l'accent mis sur la
batterie et la voix de Tom Angelripper, tout en distinguant
parfaitement les riffs et le son de guitare : on en prend plein la
face, une production digne des plus grands groupes de Death moderne.
Un gros changement depuis le côté plus artisanal des années
80 et 90, mais l'esprit y est toujours tout en étant fort agréable.
Enfin,
on pourra toujours critiquer le fait que Sodom soit un groupe qui
n'évolue pas franchement, mais le Thrash pratiqué se suffit à lui
même, et puis ce style n'est plus franchement un style amené à
innover. Il n'empêche qu'ils assument le côté plus mélodique de
leur musique, et que ce nouveau skeud regorge de quelques bons petits
hits aux refrains accrocheurs (In War and Pieces, The Art of Killing
Poetry, Hellfire..) et de riffs bien assassins.. D'autres moins.
(Feigned Death Thrones, malgré sa forte tendance Death intéressante
au premier abord, Nothing Counts more than Blood..)
Au
final, une assez bonne livraison des Thrashers Allemands que ce In War and Pieces. Les fans de longue date ? Il y trouveront des bons
hits Thrash, même si les plus entraînés et aguerris d'entre eux,
et coutumiers du champ de bataille, ne seront parfois guère surpris
par la puissance de feu déployée. Pour les néophytes , il restera
un très bon moyen de découvrir le groupe. Un album pour une bande
de guerriers qui ne se cassent pas la tête et qui foutent la pêche.
A écouter : In War and Pieces, The Art of Killing Poetry, Knarrenheinz..