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Biographie

Slipknot

En 1995, un groupe metal se forme autour de Shawn Crahan (batteur), Anders Colsefini (chanteur), Paul Gray (bassiste), Donnie Steele et Kun Nong (guitaristes), 5 musiciens de la région de Des Moines dans l'Iowa. Rapidement Kun est remplacé par Josh Brainard. Shawn, ayant en tête d'avoir trois batteurs dans le groupe (un batteur principal et deux se servant de drumkit pour rendre le groupe plus agressif musicalement et visuellement), laisse sa place à Joey Jordison pour se consacrer aux percussions, aidé de Anders. C'est avec ce line-up qu'a été enregistré Mate.Feed.Kill.Repeat, fin 1995. La session d'enregistrement terminée, Slipknot remporte même un tremplin local, face au groupe Stone Sour dont le chanteur Corey Taylor les impressionne. Donnie est ensuite remplacé par Craig Jones, qui s'occupe finalement des samples à l'arrivée de Mick Thompson au poste de guitariste. M.F.K.R sort à Halloween 1996. Durant l'été 1997, Stone Sour et Slipknot se cotoient à nouveau, et Shawn et Joey en profitent pour persuader Corey de les rejoindre. Anders quitte le groupe à la fin d'un concert en fin d'année, déçu de ce changement qui l'a relégué au second plan. Sid Wilson, DJ, remarqué par Shawn après un de leurs concerts se joint au groupe quelques temps plus tard. En février 1998, Ross Robinson, producteur des premiers Korn notamment, assiste à un concert de Slipknot et en sort assez chamboulé pour les prendre sous son aile.

Chris Fehn devient percussioniste de groupe cette même année. Bizuté par le reste du groupe, il est forcé de regarder un film scatophile, scène filmée et enregistrée qu'on entendra plus tard à la fin de la chanson Scissors. Six mois plus tard, le groupe commence l'enregistrement d'un nouvel album, et signe un contrat avec le label Roadrunner Records. L'enregistrement terminé, Josh annonce son départ, pour raisons familiales, et c'est James Root de Stone Sour qui le remplace. Le line-up n'a depuis plus du tout bougé. Slipknot, est sorti en juin 1999, avec une production de Ross Robinson. Il est devenu le premier album de Roadrunner à devenir platine (plus d'un million de disques vendus aux États-Unis). Le groupe surfe sur la vague en prenant la scène de l'Ozzfest. En 2001 sort  Iowa , bien accueilli, plus brutal, moins original aussi, et qui permet au groupe de se produire énormément sur scène.  Puis en 2002 Slipknot apparaît dans le film Rollerball en jouant live le morceau I Am Hated. Par la suite, les membres se dispersent au sein de side projects tels que Murderdolls (Joey), Stone Sour  ressuscité (Corey et James) et To My Surprise (Shawn), alimentant les rumeurs de split. L'album suivant, Vol. 3: (The Subliminal Verses), produit par Rick Rubin (System Of A Down, ACDC, Slayer, Red Hot Chili Peppers...), sort pourtant bel et bien en mai 2004. Il marque un tournant dans la musique du groupe, plus mélodique, plus adouci également, ce qui sera diversement apprécié. Le groupe se lance dans la foulée dans une tournée mondiale, immortalisée sur un double live intitulé  9.0: Live, enregistré lors de ce Subliminal Verses Tour début 2005 pendant des concerts à Phoenix, Las Vegas, Osaka, Singapour et Tokyo. Un second DVD live nommé Voliminal : Inside The Nine succède au Disasterpieces paru en 2002.
En 2008, après moultes rumeurs de split, le groupe revient avec un nouvel album (et de nouveaux masques), intitulé All Hope Is Gone sa sortie est annoncée pour aout 2008.
En 2010, le bassiste Paul Gray est retrouvé mort dans la chambre d'un hôtel à Des Moines, c'est Donnie Steele, guitariste à l'époque de Mate. Feed. Kill. Repeat. qui reprend le poste pour assurer les concerts.

Il aura fallut quatre ans aux survivants pour se relever de ce qui est pour l'heure le plus gros coup dur dans l'histoire du groupe. Exit Joey Jordison et bienvenue à Jay Weinberg qui prend la place derrière les futs sur le cinquième opus, 5. The Gray Chapter, l'album hommage du groupe au numéro 2. iconique. Les tournées se suivent et s’enchaînent plus place au silence pour cinq autres années et la sortie de We Are Not Your Kind en aout 2019. L'enregistrement de l'album et sa sortie ne se sont pas déroulés dans les meilleurs conditions. Chris Fehn, numéro 3 aka Pornocchio est viré pour une histoire d'argent et la fille du clown, Shwan Crahan a trouvé la mort à l'age de vingt deux ans seulement, dans des conditions qui ne sont pas sans rappeler celles de Paul Gray.

14 / 20
39 commentaires (15.81/20).
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We Are Not Your Kind ( 2019 )

On ne présente plus les neufs apôtres de noirs vêtus de l’Iowa. A travers leur carrière on les a annoncés terrassés, géniaux, infidèles, visionnaires, changeants…  j’en passe et des meilleurs. Les faits sont là, aujourd’hui, après grosso modo vingt cinq ans de carrière, ils sortent We Are Not Your Kind, Nous ne sommes pas des vôtres, leur sixième album studio, et qu’on le veuille ou non, qu’on l’apprécie ou non, il s’agit d’une des sorties majeures de l’année sur la planète Metal.

Slipknot a évolué durant ces années, c’est le moins que l’on puisse dire. Chacune de ces évolutions matérialisées par leurs différents opus ont suscité bon nombre de réactions, positives comme négatives. Aussi, si vous êtes restés sur l'éponyme de 1999 ou Iowa sorti en 2001 et attendez comme le messie un retour aux origines, vous allez être déçus. Ce n’est pas le cas sur We Are Not Your Kind, et ça ne le sera probablement jamais. Si l’on peut bien accorder quelque chose à Slipknot, c’est qu’ils n’ont jamais cherché la facilité, à se copier et faire et refaire sempiternellement le même album comme certains autres le font sans vergogne.

Il y a sur cette sixième sortie ce à quoi l’on pouvait s’attendre, c'est-à-dire des titres un chouïa violent, d’autres plus mélodiques, et certains plus intimistes, pas de balade à proprement parler comme l’on trouvait sur les trois précédentes sorties, vite fait A Liar’s Funeral mais seulement sur la première partie du morceau. Mais on ne trouve pas seulement ce à quoi on était en mesure de s’attendre. Il y a pas mal de surprises et la plupart d’entre elles sont plaisantes. On pourra notamment citer sur Birth Of The Cruel ou Not Long For This World, un «je ne sais quoi » qui n’est pas sans rappeler la deuxième moitié d’Iowa. Quelques allusions sur d’autres morceaux évoquant certaines gloires de leurs opus précédents. On note également sur Nero Forte et Critical Darling du chant et des ambiances à la Ghost, et j’imagine que les gens qui aiment ce groupe en seront ravis.

Mais la meilleure surprise c’est celle-ci : Ils osent ! On peut attendre d’un groupe aussi important une certaine forme de confort, ou de marge de sécurité vis-à-vis de leur base de fans pour ne pas les décevoir et au final non, ils ont pris le parti de proposer et d’innover. Les pistes huit, neuf, dix, onze et douze, à savoir Red Flag, What’s Next, Spiders, Orphan et My Pain sont des nouveautés dans l’univers Slipknot qui viennent enrichir leurs perspectives futures et compléter la liste de ce qu’ils proposent déjà. Coup de cœur particulier pour Red Flag qui ne ressemble à aucune autre piste de l’album ou des précédents et qui sonne pour autant parfaitement comme du Slipknot. Et si le titre We Are Not your Kind faisait référence à ça au final ; « On n’est pas des vôtres, on vous emmerde, on fait ce que l’on veut ! » ?  Ça ne manquerait pas de panache en tout cas.

Jay Weinberg est excellent sur WANYK. Tout comme Eloy Casagrande l’a fait dans Sepultura, il a su redynamiser d’une impulsion nouvelle la musique de toute la bande et faire oublier son illustre prédécesseur. La réussite de Red Flag réside pour beaucoup dans son jeu implacable et inspiré. On note également sur Spiders, morceau qui respire la créativité un sur mix du charlest sur les temps faibles, clairement un choix créatif du nouveau numéro 1 de Des Moines. Les percussions semblent plus en retrait que précédemment à la première écoute mais se mettent en fait plus en soutien de la batterie pour la mettre en valeur. Le morceau le moins réussi de l’album, My Pain, est celui où les fûts sont les moins présents, ça y est peut-être pour quelque chose.

La thématique est clairement orientée sur l’exclusion et ses conséquences. Avec des titres comme Not Long For This World (pas fait pour ce monde) excellent titre au demeurant, on est clairement dans le mal-être de vivre. On peut notamment y entendre les paroles « I don’t care anymore », je n’en ai plus rien à foutre. Unsainted dénote d’une déchéance de statut et d’une certaine forme de résignation « I’m finally holding on to letting go » Je me suis finalement résolu à lâcher prise. Une crainte de ce que peut réserver l’avenir avec What’s Next. Du défi également dans les paroles qui font part de beaucoup de ressenti et qui font comprendre qu’il ne vaut peut être mieux pas se frotter trop près d’eux sous peine de rapidement le regretter. Après tout, ce sont les mêmes personnes qui ont perdu l’un des leurs en 2010 et la fille d’un des leurs cette année à à peine vingt deux ans.

Cet album n’est assurément pas parfait, mais ses imperfections ont beaucoup de charme. Slipknot continue de tracer le sillon de sa discographie en suivant une certaine logique et sait tenter de nouvelles approches tout en gardant le noyau dur qui fait de ce groupe ce qu’il est et est devenu. We Are Not Your Kind s’inscrit droit dans cette lignée et saura s’imposer dans le temps comme ce qu’il est : un album réussi.

A écouter : Red Flag, Not Long for this World
14.5 / 20
75 commentaires (14.12/20).
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.5: The Gray Chapter ( 2014 )

Slipknot est apparu un peu par surprise sur la scène Néo Metal à une époque où le genre régnait en maître avec des groupes comme Korn, Deftones ou Limp Bizkit. Pourtant la musique proposée par les neuf membres du groupe tirait vers des sons plus Death voire Thrash par moments. Avec leur look étudié, les combinaisons et les numéros et masques attitrés, le groupe s'est imposé comme un phénomène en devenant tout simplement le plus mainstream des groupes extrêmes. Si les deux premiers opus Slipknot (1999) et Iowa (2001) sont des plus brutaux, le son s'est fait beaucoup plus mélodique avec The Subliminal Verses (2004) et All Hope Is Gone (2008). Et cela au risque que le groupe y perde de son identité phagocytée par l'autre gros groupe du chanteur Corey Taylor, à savoir Stone Sour qui a déjà sorti quatre albums dont un double depuis 2003. Outre ce petit bilan, le bassiste emblématique Paul Gray est décédé d'une overdose médicamenteuse en 2010 tandis que le batteur tout aussi emblématique Joey Jordison a dû quitter le groupe pour des raisons encore obscures. Slipknot sort donc son cinquième opus .5:The Gray Chapter avec quelques doutes. 

Autant le dire tout de suite, cet opus est bel et bien un hommage à Paul Gray exactement comme son nom le laisse à penser. Ainsi le disque s'ouvre sur une véritable marche funèbre, XIX, pesante, prenant au cœur comme le chant d'un Corey Taylor touchant. C'est là qu'on réalise à quel point la mort de leur ami a pu les chambouler. Comment le groupe peut-il alors se relever, mais aussi dans une moindre mesure surmonter le départ de Joey Jordison? La réponse est simple, en proposant un album aux deux facettes du groupe. Ainsi les deux premiers morceaux à avoir fuité sont limpides : à The Negative One le son proche de Iowa toute en puissance, à The Devil in I le son proche de The Subliminal Verses entre colère et accalmie. 

Alors oui on a droit aux morceaux hargneux qui tabassent méchamment. Sarcastrophe et Lech sont tout à fait dans la mouvance des premiers Slipknot. Skeptic sonne plus moderne avec son refrain hommage à Paul Gray "The world will never see another crazy motherfucker like you The world will never know another man as amazing as you" tandis que Custer arrache le capitonnage du cercueil avec un refrain bas du front ultra fédérateur. Mais il serait faux de penser que tout est figé sur ce disque, au contraire les riffs et les mélodies s'entremêlent et les chants clair et hurlé cohabitent souvent dans un même morceau. On entend aussi percussions et scratches régulièrement pour enrichir les morceaux.En outre le batteur s'en sort tout à fait bien sans atteindre non plus le niveau d'originalité de Joey Jordison. 

Avec AOV le chant clair très présent crée une ambiance originale dans le déferlement habituel de riff et de batterie bien musclé. On y trouve même un joli pont mélancolique très surprenant et réussi. Goodbye est la vraie ballade du disque, mais se termine en explosion metal avant d'enchaîner sans temps mort avec Nomadic une piste entre rage et mélodie avec un refrain digne de The Subliminal Verses. On peut ne pas être totalement convaincu par Killpop en revanche et son côté mielleux, même si le final arrache tout. Pas non plus emballé par The One That Kills The Least, pas le morceau le plus ambitieux ou novateur, mais du déjà entendu venant de Slipknot. En revanche l'ambiant Be Prepared For Hell créé vraiment une atmosphère de perdition réussie tandis que If Rain Is What You Want conclue très bien le disque. Un morceau tout en lenteur poignante où Corey s'arrache avec humanité. 

.5: The Gray Chapter, s'il n'est évidemment pas un chef d'oeuvre, demeure un album tout à fait recommandable de la part de Slipknot. L'hommage à Paul Gray est à ce titre parfaitement honorable. Ceci étant, tout n'est pas gravé dans le marbre. Certains pesteront devant l'utilisation du chant clair, libre à eux. Les autres, notamment les fans de Corey Taylor le trouveront au meilleur de sa forme. D'autres diront que tout ça sent le réchauffé par moments, on leur répondra que tant que le plat est bon... Slipknot reste Slipknot et c'est déjà bien, surtout pour rassurer les fans, mais certaines pistes laissent à penser que le groupe pourrait vraiment se renouveler dans un futur pas trop lointain. 

A écouter : The Devil In Eye, Skeptic, Custer
13 / 20
177 commentaires (13.23/20).
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All Hope Is Gone ( 2008 )

L'hydre à 9 têtes est de retour, tout espoir est perdu. Ce All Hope Is Gone aura longtemps été attendu, mais pourtant Slipknot est de retour. Nouveaux masques, nouvelle orientation musicale (tout en restant dans un style proche des albums précédents), cela n'empêche pas de voir les éternels débats autour du groupe revenir au goût du jour. Pourtant, au final, ce qui nous intéresse reste la musique, et dans le cas présent les 12 titres de All Hope Is Gone.

Qu'est ce que Slipknot en 2008 au vu des nombreux projets des musiciens (Stone Sour, To My Surprise, Murderdolls, ...) ? Certains espèrent un Iowa, d'autres un Vol 3, ou encore un Slipknot. Et, au final, Slipknot livre un peu tout ca, et bien d'autres choses : du métal (Gemetria, Psychosocial), des "ballades" électrisées (Dead Memories, Gehenna) et acoustiques (Snuff).

Les musiciens plus absents sur Vol 3 sont de retour. #3 et #6 se mettent même à faire des backing vocals qui tiennent la route (Gemetria, Psychosocial), tout en continuant de frapper leurs instruments pour supporter Jordisson. Ce dernier se lâche, envoie de la double dès qu'il peut, impose une cadence éprouvante (All Hope Is Gone, This Cold Black), même si une partie de son âme semble avoir disparu, au profit d'une technique plus intéressante que sur les précédents albums. Sid revient derrière les platines; même s'il ne revient pas au niveau d'un Slipknot, il se fait tout de même plus présent, cependant plus noyé dans la vague de sons projetés par All Hope Is Gone (Butcher's Hook). Les guitares sont du niveau de Vol 3, à cela près que de nombreux soli font leur apparition (le très bon de Psychosocial ou encore Sulfur). Slipknot ne sonne plus uniquement métal, mais dégage des impressions d'essais, de tentatives de sortir de leur son (malgré une inspiration trop prononcée pour Gojira sur Vendetta), à travers un riff, un son. Ceci amène une variété qui permet à All Hope Is Gone de ne pas être ennuyeux ou monotone.

Mais le principal acteur de ce changement reste Corey. L'escapade Stone Sour laisse de nombreuses traces, ce qui fera sans doute grincer des dents ceux ayant une aversion pour le side-project du chanteur. En supplément du chant hurlé, agressif, présent sur tous les Slipknot, All Hope Is Gone fait la part belle aux chants clairs, le plus souvent lors des refrains. Et lorsque résonne Snuff, ballade rappelant Bother, mais avec une montée en puissance lui apportant une autre dimension. Slipknot réussit le morceau, malgré quelques passages prévisibles, en fait une composition plaisante, même si elle peut ne pas sembler à sa place sur All Hope Is Gone. Malgré cela, certains passages au chant si net semblent maladroits : le refrain de Dead Memories semble étranger au morceau, tandis que celui de Wherein Lies Continue peut apparaitre comme décalé.

Qu'on se le dise, Slipknot joue bien. Pourtant Slipknot paraît trop propre. Iowa, Slipknot et, dans une moindre mesure, Vol 3, étaient malsains, crades. Des morceaux comme Everything Ends, Iowa ou Tattered And Torn manquent clairement à l'appel. Des compositions comme Dead Memories ou Butcher's Hook sonnent aseptisées, la crasse caractéristique de Slipknot ayant dû partir avec les anciens masques. Pourtant le groupe essaie d'imposer cette ambiance, notamment sur des titres comme Gehenna ou Gemetria, mais cela semble surfait, les musiciens ont beau délivrer de la haine, de la violence, le cœur n'y est pas. Malgré ceci, All Hope Is Gone possède de très bons morceaux. This Cold Black, sans doute l'un des meilleurs de l'album, renoue avec un Iowa survolté, un matraquage sonore emplissant les oreilles. All Hope Is Gone, concluant brillamment le disque du même nom, est une boule de haine, un concentré de rage qui donne champ libre à quasiment tous les musiciens. A noter, dans l’édition collector, 3 morceaux bonus, l’inutile (et énième) remix de Vermillion Pt.2, le lancinant ‘Til We Die (le plus intéressant des 3) ainsi que le rock de Child Of Burning Time, prévisible et banal face au reste de All Hope Is Gone.

Alors oui, Slipknot évolue, chose qu'on ne peut au final pas leur reprocher. Pourtant, cette évolution peut les rendre fades pour ceux attendant un Iowa bis. Album plaisant sans être exceptionnel, All Hope Is Gone est la synthèse des disques précédents. Slipknot se retourne vers son passé, grand bien leur en fasse, mais Slipknot ne se repose pas que sur ses acquis, s'oriente vers quelque chose de plus varié, pour le bonheur des uns et le malheur des autres. La meilleure chose à faire reste encore de l'écouter...

A écouter : All Hope Is Gone � Psychosocial � This Cold Black
14 / 20
25 commentaires (14.3/20).
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Voliminal: Inside The Nine ( 2006 )

On reconnaît souvent le succès d'un groupe au nombre de DVD qu'il sort. Avec ce troisième DVD (après Disasterpiece et le très court Welcome To The Neighborhood) pour seulement 5 albums (dont un live et un " pré-album "), Slipknot n'échappe pas à la règle. Réalisé sous la houlette de Shawn Crahan aka le Clown aka le n° 6 aka un des percussionnistes du groupe (ouf !), ce Voliminal : Inside The Nine se veut plus intimiste que le spectaculaire Disasterpiece.


L'objet se scinde en deux DVD. Le premier comporte un documentaire sur le groupe. Doté d'une réalisation résolument moderne et chaotique, on y voit compilés de façon aléatoire des bribes, des instantanées de la vie du groupe depuis la sortie de leur troisième disque. Cela va de répétitions à des sessions photos en passant par des plans backstage ou encore des fêtes avec des gens bourrés (et qui dans la logique de la nature humaine finissent par vomir...). Le tout est ponctué de multiples extraits live capturés aux quatre coins du monde. Attention cependant, les extraits de concerts sont assez roots (comprendre : enregistrés avec un caméscope par des roadies, des fans, etc. et donc avec un son cradingue). Bien que le film ne soit en rien révolutionnaire, le groupe tente de renouer avec l'esprit malsain qui l'entourait à ses débuts. Ce retour aux sources peut parfois sonner un peu téléphoné mais le documentaire reste plaisant. Ce qu'on regrette pourtant, c'est que le groupe ne soit pas allé au fond des choses, au bout de sa démarche en nous plongeant encore plus dans l'univers des Neufs de Des Moines.


Le deuxième DVD contient l'ensemble des clips issus de Vol. 3 The Subliminal Verses : Duality, Vermillion, Before I Forget, The Nameless. Des clips pour lesquels Slipknot a toujours prêté une grande attention et qui sont tous finement réalisés.
Un certain nombre de titres live de très bonne qualité enregistrés principalement dans des festivals figurent également au menu : des extraits des Eurockéennes de Belfort, d'un festival au Japon (Joey Jordison arbore d'ailleurs un magnifique bandana aux couleurs du drapeau nippon)...

Enfin une interview de chaque membre sans son masque constituera, pour le petit curieux qui sommeille en chacun de nous, le point d'orgue de ce DVD ; une interview de presque tous les membres puisque que Craig Jones (le n°5) est filmé de coté et ne répond à aucune question (des questions du style " Combien de gens sont enterrés dans ton jardin ? "), continuant ainsi d'entretenir le mystère autour de sa personne. Pour les gens fâchés avec la langue de Shakespeare, sachez que les entretiens sont sous-titrés (au contraire du documentaire, qui ne comprend cependant que peu de dialogues). On y apprend notamment l'origine des masques, le lien qui unit les membres du groupe (c'est effectivement très rare de voir un groupe avec autant de succès ne pas se séparer de l'un de ses membres, surtout quand le groupe est composé de 9 personnalités différentes), la passion pour le golf de l'un d'eux (!!!), etc. Pouvoir mettre un visage sur un personnage est quand même assez satisfaisant. Et on beau se dire que les masques ne sont que de la poudre aux yeux, on ne peut qu'admettre qu'il s'agit d'une idée de maître : les prestations du groupe perdraient inévitablement de leur aura si les Neufs n'étaient pas masqués.


Ce qui fait la force de ce DVD, c'est 1/ sa diversité : du live, des reportages, des clips, des interviews, il y en a pour tout le monde. 2/ son retour à des choses plus intimistes, plus vraies, là où Disasterpiece cherchait incontestablement la surenchère et le grand spectacle. Le produit reste somme toute soigné à l'image du packaging et de la navigation entre les différents menus.

A écouter : et � regarder
14 / 20
80 commentaires (14.51/20).
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9.0. Live ( 2005 )

Après quatre albums, dont trois dans sa formation actuelle, Slipknot propose un double album live. Pas une mauvaise idée en soi, les 9 masqués étant connus pour leur explosivité sur scène, mais aussi pour le caractère éventuellement brouillon de leurs prestations. Peut-être conscient de ces réserves, le groupe a choisi les meilleures prises enregistrées au cours de sa dernière tournée pour offrir une cavalerie de 24 titres au son plutôt propre, loin de la cacophonie brouillonne qu'on aurait pu craindre.

La tracklist panache leurs trois principaux albums à peu près également, avec un avantage à l'éponyme. Le climat étouffant de leur musique est bien rendu, on imaginerait même l'anarchie et l'effort de tenir sur scène en étouffant sous ces masques. Au fil de l'écoute, on réalise que les prestations viennent des shows de Phoenix et Las Vegas notamment. Malgré quelques rares pains, les musiciens sont plus qu'audibles, avec un mur infranchissable de guitares et un Joey Jordisson livrant de très bonnes parties de batterie comme à l'accoutumée, ainsi que son traditionnel solo (pas désagréable, mais plutôt dispensable). La voix de Corey Taylor, quoique parfois un peu poussive, conserve une bonne patate et sonne juste. Le frontman maintient par ailleurs l'attention des "maggots" à coup de fuck et autre gueulantes du même bois, plutôt efficaces, mais aussi de speeches vindicatifs plus ou moins inspirés sur les maisons de disques ou encore le succès du groupe. Parmi les morceaux les plus marquants, on retiendra un furieux Disasterpiece autant que ce Vermilion, assez controversé, qui passe très bien en live avec de bons arrangements, les guitaristes s'en donnant à coeur joie. D'une façon générale, les morceaux de Vol. 3 The Subliminal Verses ressortent avantageusement en live, notamment Pulse Of The Maggots, Three Nil ou The Nameless, ce qui prouve que le groupe a gardé une puissance de feu certaine avec ce dernier album en date. On retrouve aussi avec plaisir quelques titres méconnus, notamment Purity, riche d'une ambiance glauque à souhait, Taylor terminant sur un "Have You Ever Seen God?" du meilleur effet. Et puis, il ya ce Eeyore, court, mais ô combien jouissif, ou comment entrer dans le vif du bourrinage. Slipknot a aussi choisi de se pencher sur la face cachée de Iowa, avec Skin Ticket et le morceau titre Iowa raccourci, deux pistes pesantes où Taylor se montre très efficace dans un registre plus sourdement menaçant, encadrant les traditionnels Everything Ends et The Heretic Anthem. Y a pas à tortiller du boul', le second disque de ce live envoie méchamment. A partir du morceau Duality, chanté avec le public, c'est d'ailleurs la déferlante de  morceaux parmi les plus hargneux composés par l'escouade de Des Moines. Spit It Out (avec le traditionnel "Jump The Fucked Up"), People=Shit, Wait And Bleed et pour finir l'inévitable Surfacing, autant d'hymnes Slipknotiens qui labourrent les oreilles de l'auditeur et le laissent groggy.

On a là un bilan de la carrière du groupe plutôt convaincant qui permet de s'apercevoir que loin des polémiques entourant aussi bien leur look que leurs intentions commerciales (chaussures entre autres) ou encore leur arrogance, Slipknot demeure un bon groupe, bourrin et suffisamment créatif pour maintenir la pression. Bref, un beau cadeau pour les fans et un vigoureux rappel au bon souvenir des autres.

A écouter : Disasterpiece, Vermilion, Purity, Eeyore, Surfacing
9 / 20
274 commentaires (13.93/20).
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Vol. 3: (The Subliminal Verses) ( 2004 )

Le 1er réflexe quand le cd commence à tourner dans la chaîne hi-fi, c’est de vérifier si c’est bien le dernier album de Slipknot que l’on vient de lancer, ou bien un hypothétique nouvel album de Stonesour. Et là il n’y a plus de doute, il s’agit bien de Slipknot. Habitué à des intros chaotiques, ils nous livrent là un morceau bâtard (intitulé Prelude 3.0), tout cool et plutôt pas mal en fait (dans le genre cool), qui monte en puissance sur la fin et enchaîne direct sur une grosse tuerie avec le riff de The Blister Exists : Slipknot applique ici la recette qui a fait son succés avec son 1er album, riff sur 2 notes, le tempo qui monte et puis un gros break, le tempo ralenti et puis repart. Et ça marche, on repense à la grosse claque du 1er album, on s’y croirait presque. L’impression dure quelques morceaux, Three Nil, Duality ou Opium For The People appliquant les mêmes règles, mais sans grande originalité (on repense forcément à Spit It Out, Surfacing ou Sic à l’écoute de ces titres). Slipknot semble donc abandonner la direction prise avec Iowa de faire des compos super technique avec des riffs de fou (et qui sont impossible de jouer proprement en live). On revient à plus de simplicité et d’efficacité, mais peut être un peu trop.

Arrive la piste 6, Circle, et là c’est le drame (NB : il faut cependant préciser que les précédents albums des 9 masqués avaient également la fâcheuse tendance de s’essouffler à partir de la 2ème moitié)… Corey sort sa gratte acoustique et nous sert une ballade et alors on regarde à nouveau la pochette du cd : OUI il s’agit bel et bien du dernier Slipknot. Le groupe développerait une seconde personnalité ? S’ils cherchent à surprendre l’auditeur, c’est réussi, mais on garde une sensation amère, l’impression de se faire arnaquer : Slipknot, le groupe de néo-métal violent ultime en train de virer sa cutie ? Le reste de l’album sonne néo-métal, plutôt plat (The Nameless avec des chœurs gnan gnan dans le refrain…), agrémenté de quelques passages un peu plus bourrins et d’une 2nde ballade acoustique (joueront-ils ce morceau en live ? Corey enlèvera-t-il son masque pour le chanter ? Est-ce Shawn le Clown qui jouera du violon ?). Parlons en justement : les percussions et le DJ paraissent absent du disque, on a beau tendre l’oreille, quelques scratches par-ci par-là (sur The Nameless notamment). Il n’y a réellement que Joey Jordison qui tire son épingle du jeu, ses parties batterie sont toutes excellentes et on retiendra surtout les breaks sur The Blister Exists qui défrisent bien. L’avant dernier morceau consiste en un brouhaha mid-tempo et pour finir en beauté Corey chante seul sur 3 notes de synthés…

Au total pour le fan de base à la recherche de sensations fortes, il ne reste à la fin que 9 titres un peu burnés. Slipknot se fait vieux (c’est normalement leur dernier album d’après tout ce que les membres ont déclarer dans diverses interviews) et a décidé de lever le pied. Ils ont apparemment choisi de compenser cela en changeant pour des masques + moches (effrayants ?) qu’avant.
Qu’a voulu faire le groupe avec cet album, voilà un grand mystère, il n’y a ici aucun logique apparente… il faudra guetter une leurs interviews pour peut-être y trouver une réponse. Un album tout en paradoxe, à l’image du groupe, mais qui mérite cependant d’être écouté, au moins pour comprendre le sens du mot ovni

A écouter : The Blister Exists, Duality, Opium For The People, Prelude 3.0
15.5 / 20
150 commentaires (14.38/20).
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Iowa ( 2001 )

Voilà certainement l'album le plus attendu de l'année, en effet Slipknot a réalisé une promo énorme pour ce second opus ; leur discours anti-star system n'est apparemment pas anti-dollars. Mais bon, passons sur ce sujet qui fait couler beaucoup d'encre et écoutons piste par piste la bête à 9 têtes venue de l'Iowa.

Le CD démarre sur une intro de 1 minute où Corey pousse des cris de haine, de souffrance, en tout cas on sent qu'il n'est pas content. La seconde piste arrive et là on reconnait bien le style Slipknot, hurlements, samples et refrain basique que l'on retiendra facilement, "people = shit, people = shit ..."; Slipknot n'est pas connu pour ses paroles très recherchées... Mais force est de constater que malgré toutes mes appréhensions le cocktail (molotov, est-il besoin de le préciser) slipknotien accroche encore.

La troisième piste est tout aussi violente, toujours un refrain scandé à la manière d'un marteau piqueur, Corey fait ici de gros efforts de chant très appréciables au milieu de ce chaos musical, les guitares ont de plus en plus de ressemblances avec des riffs grindcore et cela se retrouve tout au long de l'album. Les samples sont beaucoup moins mis en avant par rapport au précédent album et cela fait perdre à Slipknot son originalité, mais dés My Plague (4ème méfait de l'album) on retrouve de quoi nous réjouir, des chœurs clairs et aériens mêlés aux hardcore de Corey font de ce morceau une veritable perle.

Evrything end (5ème piste) reste très classique, et même si cela reste du Slipknot pur jus cette piste passera vite aux oubliettes. Le morceau suivant, The heretic anthem, déjà entendu sur le net est lui d'un fort beau gabarit et nous fera agréablement secouer la tête d'avant en arrière et hurler "If you're 555 I'm 666". Gently un morceau de près de 5 minutes surprend également par son rythme plutôt long et relativement calme par rapport au reste de l'album (à noter que ce morceau figurait déjà sur Mate Feed Kill Repeat dans une autre version) ; Left Behind, le morceau suivant ,et également premier single de l'album, reste dans cette petite accalmie en restant du Slipknot 100%.

The shape, qui comme My Plague fait appel aux chœurs, est un morceau d'exception qui fait de Iowa une cuvée grand cru. I am hated est l'une des rares pistes où les samples sont utilisés (tout du moins audibles au milieu du vacarme) et l'on se rend compte du petit plus apporté par le #5. Skin ticket, entre furie et grognements, est certainement l'un des morceaux les plus violents de lowa, et avec 6min41s, Slipknot ne lésine pas sur le labourage de tympans. New abortion, malgré les chœurs, reste une chanson assez fade et prévisible, dommage. Metabolic, au rythme endiablé, sera estampillée du sigle 100% Slipknot, sans signe particulier mais d'un très bon niveau donc... La surprise vient de Iowa, titre de l'album et également titre de la dernière plage du CD, près de 15 minutes d'une zic atmosphérique qui finit en relative douceur la tempête qu'est Iowa.

En résumé, Slipknot nous délivre un album furieux sans trop de surprise. La quasi disparition des samples est à déplorer mais l'apparition des chœurs est appréciable. Les déclaration des membres du groupe décrivant Slipknot comme le meilleur groupe de métal du monde sont bien prétentieuses et même si cet album est bon, on ne retrouve pas la petite étincelle qui faisait de Wait & Bleed par exemple, un morceau culte.

A écouter : People = shit - My plague - The Heretic Anthmen
17 / 20
186 commentaires (16.59/20).
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Slipknot ( 1999 )

Petite intro sur un sample, pour le moment rien de bien spécial, mais dès que l'intro se termine c'est l'apocalypse: un son monstrueux, une avalanche de bruits pour certains, un pur bonheur pour d'autres. Combien de mains a le batteur? Reste-t-il des cordes vocales au chanteurs?

Slipknot impressionne par sa rapidité, pas de répit sur ces 15 pistes. Chaque morceaux est un extrait de violence, mais là ou d'autres vont nous donner une bouillie indigeste de guitare saturée et de grosse caisse, Slipknot rajoute la mélodie qui manquait à ces groupes. Difficile de classer cet album dans un style précis, mélange de Death pour le chant, de hardcore pour la batterie, de néo métal pour les samples et le rythme. Premier album des 9 gars masqué de Des Moines sous la houlette de Ross Robinson (oui encore lui) et première tuerie.

Certes cet albums et à réserver à ceux qui aiment la violence en galette mais peut contenter pas mal de public grâce à son crossover de beaucoup de genres musicaux.

On peut regretter que la qualité des 7-8 premiers morceaux soit supérieure au reste mais cet album reste une bombe àmettre entre toutes les oreilles averties.

A écouter : Surfacing - Wait and bleed - (sic) - Spit It out - ...