Ce nouvel album, et en fait premier album solo de Slash en 25 ans de carrière, c'est d'abord une histoire de featuring. Douze au total soit le même nombre de titres (ou quatorze si l'on possède l'édition bonus), et certains qui font très peur quand on voit le nom des invités (Fergie, Nicole Scherzinger de The Pussycat Dolls, M. Shadow d'Avenged Sevenfold)... On connaissait l'envie de Slash d'enregistrer un album avec des artistes qu'il apprécie, de la à pousser le bouchon aussi loin...
Heureusement d'autres invités rassurent quand même et ont peut-être plus leur place sur ce disque notamment Izzy Stradlin, Duff McKagan et Steven Adler (tous trois ex-Guns N' Roses) ou bien Iggy Pop et Lemmy Kilmister. Bon et niveau musique sinon, ou en sommes nous dans cette succession de noms? Finalement ce n'est peut-être pas aussi pire que ce que l'on pouvait attendre... mais ce n'est pas non plus fabuleux. On écoute donc du Hard-Rock porté par l'excellent jeu de guitare de Slash qui est de toute manière nettement reconnaissable, mais l'on perd surtout le mordant et la ténacité de sa technique qui avaient fait les belles heures des Guns N' Roses. En effet, ce qui pose problème c'est le côté lissé de l'opus, formaté FM avec pour preuve le ridicule Beautiful Dangerous avec Fergie au chant ou I Hold On avec Kid Rock, horrible tube radiophonique rappelant les ballades d'Aerosmith en moins bon.
Quelques titres sont quand même assez cool et remontent le niveau, notamment la doublette Doctor Alibi et Watch This Tape. Le premier avec Lemmy et son chant patiné depuis plusieurs années par la clope et l'alcool, redonne un réel coup de fouet au disque, le seul ou l'on peut enfin entendre du vrai Hard-Rock celui avec des couilles. Le second, l'instrumental Watch This, tape quant à lui dans un Hard-Rock / Heavy plus burné que les autres titres. A cela on peut rajouter Nothing To Say qui est plutôt pas mal aussi dans le genre riffing rapide entrainant qui flirte avec le Metal ou la ballade avec Ozzy Osbourne, même si l'on est habitué que ce dernier officie dans ce registre. Le reste sont des titres Rock bluesy tout juste moyen, et même Iggy Pop sur We're All Gonna Die ou Chris Cornell sur Promise ne relèvent pas le niveau de la chose. Si certains titres sont pas trop mal foutus, ce qui dérange par dessous tout c'est l'accumulation outrancière et sans aucune cohérence des invités. On a l'impression d'avoir à faire à un casting de célébrités pour une émission musicale à la télé, comme si le disque brillait de son seul intérêt d'écouter Slash plus machin ou Slash plus bidule, surtout que qualitativement parlant on passe de tout à rien et inversement.
Que retenir de cet opus solo? Certainement par l'artwork qui concoure pour la pochette la plus laide de 2010 en tout cas. Pas de morceaux hors du commun ou indispensables à la carrière du guitariste non plus, bien que l'ensemble ne soit pas si mauvais, mais largement éclipsé par ces paillettes de célébrités. En un mot, Slash est un simple disque de Hard-Rock FM, tout bêtement.
A écouter : si l'on est fan du guitariste