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Biographie

Sin

C’est en 1998 que Sin commence à faire parler d’eux avec leur premier effort : Noisy Pipes Lovely Noises. Complètement anonyme ce trio de Melun va bousculer l’univers indus avec cet album totalement autoproduit aux sonorités sombres et distordues. Quelques escapades par l’intermédiaire de BO (V-Rally ainsi que The crow 3) et le groupe s’isole de nouveau pour enfanter du Errare Digital Est… second opus, à la croisée du métal, de la pop et de la techno. En patientant avant la sortie de leur troisième rejeton, prévue pour début 2004, on pourra toujours se contenter de leur réussi album de remix Reconstuted Singles sorti en 2003 … le génie n’est pas toujours reconnu par la masse …

Chronique

18 / 20
3 commentaires (17.83/20).
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Errare Digital Es ( 2002 )

L’erreur est digitale … tout nous amène à le penser. Désarticulé, déstructuré, comme une incohérence calculée, les machines semblent privées de sens logique et leur froideur angoissante plonge notre système auditif dans un état proche de la paranoïa. Le seul point de repère capable de nous maintenir fixé au réel reste une voix, tantôt douce et rassurante, tantôt haineuse et troublante, le plus souvent trafiqué, perverti par la machine. Les références ne s’appliquent apparemment pas : catalogué ou classifié le trio n’est pas chose aisé, les genres étant largement balayés, analysés, reconstruits dans l’optique d’une hybridation homme/machine aux allures malsaines. L’homme paraît perdre le contrôle de l’aspect mécanique, omniprésent, envahissant et surpassant au final l’homme.
Mais l’erreur est digitale et le point de rupture avec la machine devient facilement accessible. La vie, l’énergie organique reprends le contrôle par période. Guitare saturée, voix torturée, basse judicieuse : les bases sont solides mais l’équilibre reste fragile. On peut toujours trouver refuge au cœur de ses minutes plus humaines mais l’ombre de la machine se dessine toujours en arrière plan et ne peut être ignorer. L’électronique imprègne chaque seconde et l’identité technoïde du trio s’exprime sous ses différentes formes, parfois seulement instrumental (Hard ebm, Sinker) mais la voie de la négociation avec la machine est la plus empruntée et débouche sur un patchwork effrayant mêlant tout ce que l’indus, le rock, le métal, la techno et même la pop ont de meilleur (entendre par là que la musique de Sin pourrait très bien est décrite comme un croisement entre NIN, Ministry période The Land Of Rape And Honey et les Chemicals Brothers … tout un programme). Tout titre s’enchaîne, difficile de les délimiter, on se réalise prisonnier de la machine que lors des dernières minutes, son emprise sur l’individu restant limitée à 78 minutes et 2 centièmes de seconde. Approfondir l’écoute, dompter la mécanique … exercice difficile mais pas inaccessible. Manipuler et maîtriser est à notre portée, le trio le démontre avec talent : la tendance peut être inversée. Aucune piste ne domine les autres pourtant A little rest, quelque en soi la version (2 en sont présente sur l’album) fixe plus efficacement l’attention mais stopper ici la tentative d’exercer son pouvoir sur la machine serait réellement triste tant chaque morceaux recèle d’une identité propre bien qu’indissociable entre eux (à noter tout de même la présence d’une reprise de Björk, souillé à souhait …).
L’erreur est humaine … tous nous amène à en douter. La capacité à arranger, mélanger et créer est visiblement étendue, voire infinie. La machine ne peut l’emporter et sa prétendue perfection apparaît comme chimère. Puisque l’erreur est digitale, la perfection n’est plus forcément là où on le pense …

A écouter : A little rest, Dub01, Army of me, (don