logo Sidilarsen

Biographie

Sidilarsen

Tout commence avec un groupe d’amis qui décident durant l’année 97 de fonder leur groupe. Aussi bien influencé par l'Indus, le Metal ou la Techno, Sidilarsen centre son projet musical vers un mélange axé dancefloor. Verticalité, premier effort du groupe, dévoile les sonorité de ce savant mélange alliant rage électrique et pulsations électroniques. Par affinités et dans l’optique de faciliter l’accès à la scène, Sidilarsen fonde avec Psykup et Delicatessen le collectif toulousain Antistatic et ne tarde pas à accoucher d’un nouveau trois titres Emotion Numérique qui marque un progrès certain dans le son de la formation. S'en suivra une tournée nationale où Sidilarsen prêchera leur néo-dance-metal un peu partout en France. Distribué nationalement, leur premier album Biotop est l’occasion pour ce groupe atypique de frapper les consciences à grands coups de boom-boom metal.

Chroniques

eau Biotop
16 / 20
21 commentaires (16.36/20).
logo amazon

eau ( 2005 )

Un premier effort remarqué en poche, Sidilarsen avait pour moi trouver ses marques ; ne lui restait plus qu’à appliquer son efficace recette, bonifiée avec pas moins de 10 années au compteur. C’est donc avec l’esprit serein que j’aborde ce nouvel opus, esprit qui ne tarde pas à être déstabilisé. Les sourcils froncés je m’égare et me demande si j’ai bien affaire aux mêmes forgerons disciples d’un indus métal chauffé aux beats technoïdes. Première impression qui se révèlera rapidement balayée par une vague des plus rafraîchissante.

 Le groupe a subit une profonde mutation s’éloignant de structures binaires et répétitivement hypnotisantes pour adopter une personnalité bien plus chaude, vivante et fluide. Le tire-bouchon est devenu méduse, voyant la machine fusionner à l’organique aquatique. Le résultat déstabilisera les adeptes de la première heure, dont je fait partie, savourant les dimensions crues et brutes de Biotop. L’énergie fait ici office de bible, menant la créature marine vers des rivages plus accessibles et accrocheurs. Difficile de ne pas adhérer directement à un A Qui Je Nuis Me Pardonne… Le chant mêle vélocité et bon esprit laissant rapidement nos cordes vocales se mêler aux ascendances furieusement électriques. L’éclectisme est de sortie et force est de constater que Sidilarsen déploie et implante ses tentacules dans tout les réceptacles possibles. Des sonorité ragga, marquant la majorité des lignes de chant, aux plombage saturé et sans complexe, les vagues sont aisément franchies. On ne s’étonne même plus de rencontré sur les flots les Fabulous Trobadors et leur langage fusionnant les langues et les cultures. La Parole opère laissant l’auditeur converti désorienté par un tel raz-de-marée où se lient et se délient hurlements et poésie parlée. Le groupe ne s’arrête pas ici, poussant encore le navire contre la linéarité, et tire sur toutes les cordes, cultivant aussi bien l’écume et la violence (Surhomme) que les remous plus rock (Le Fer), le tout toujours servis par des nappes de samples efficaces et des textes plus humain que par le passé et ayant gagné en part d’ombre.

 Il suffit pourtant de plonger et nager vers les profondeurs pour retrouver l’identité, loin d’être perdue, de Sidilarsen. Prediction nous ramène parmis les vestiges engloutis d’un Rien Pour L’Instant qui ne demande qu’à ressurgir avec rage à la surface. Le goût pour les parties instrumentales étirées et les solides montées en puissances augmente la pression lorsque l’on touche du bout des doigts les grands fonds. Ne reste qu’à la brutalité originelle de se saisir des compos (Elle Me Tend Toujours La Main) pour libérer une force sous marine nous expulsant hors de l’eau, épuisé. Si il faut encore leur trouver des mentors, il faut creuser le sable vers la chaleur orientale de certains samples (Ethereal pourrait rappeler un Corazones Olivados de Mass Hysteria) plus que dans la personnalité du groupe en elle même. Sidilarsen s’éloigne de ses origines en restant maître de ses racines tout en bâtissant un univers mêlant les courants de tout horizons pour ma part je les suis sur cette voie …

A écouter : A Qui Je Nuis Me Pardonne, Le Fer, La Parole, Prediction ...
16.5 / 20
12 commentaires (18.63/20).
logo album du moment logo amazon

Biotop ( 2003 )

Cela fait déjà quelques années que Sidilarsen dispense , à grand renfort de samples, séquences et boucles, un métal-indus énergique dont les plus exposés Mass Hysteria peuvent être considérés comme les ambassadeurs. Chant en français audible, agressivité puissante et maîtrisée, prestations scéniques tendues vers un objectif : faire jumper les foules … les deux formations cultivent les ressemblances mais Sidilarsen tire le bouchon un peu plus loin vers une fusion techno-métal relevée. Le groupe n’hésite pas à appliquer une recette à base de rythmiques binaires donnant à certaines compos une dimension très dance qui ne pourra laisser vos corps insensible, prêts à se lâcher dans la transe. Cet aspect dance-floor peut apparaître comme troublant au premier abord mais Sidilarsen manipule genres et arrangements pour éviter avec talent les récifs de la lassitude. Résultat : le navire vogue par tout temps sans s’appesantir dans le creux de la vague.
Car c’est bien à une traversée à laquelle l’auditeur est invité ici … même si les paysages semblent connus au premier regard, leur constante mutation nous entraîne ailleurs … Difficile parfois de discerner là où nous avons été amenés par les vents et courants, entre hargne et mélodie. Sidilarsen a fait trésor des ses errances et nous les exposes avec une production qui ne laisse pas de places aux imperfections sonores ; le son était déjà aboutit sur leur précédent effort autoproduit, il est ici monstrueux (en témoigne la qualité travaillée de la version album du technoïde Rien pour l’instant). Le groupes parcours plusieurs registres, entre techno et néo, aux riffs tranchants succèdent des ambiances électro, parfois même orientales (Apesanteur pourrait, en l’occurrence, apparaître comme la progéniture issue de l’union de Backstab et de Mass Hysteria … en plus musclé) toujours avec une émotion vibrante malgré l’omniprésence des machines. Contrairement à de nombreux groupes à doubles chants privilégiant la diversité vocale, les voix sont ici proches, sur un même ton, alternant entre froideur et chaleur sonore et se prêtant admirablement aux effets et autres traficouillages. Les textes véhiculent un message à double impact : d’une part une invitation à pulser sur les vibrations et d’autre part une approche positive de l’humain qui ne doit en aucun cas rester un mollusque à canapé, mais plutôt se défaire de son aspect mécanique pour mener la révolte et défier l’interdit.
C’est donc autour de 11 titres franchement bien ficelé qu’est fondé le BIOTOP … On retrouve Sidilarsen à la croisée des chemins vers un melting-pot furieux des styles, des émotions et des pensées avec et album exposant au grand jour un style plus qu’abouti. L’ajout d’une vidéo live (quelque peu brouillon à mon goût mais qui a au moins le mérite de laisser entrevoir la qualité des prestations lives du groupe, soutenues par un projet sur grand écran qui donnent une toute autre dimension à celles-ci) et d’un remix ne peuvent qu’apporter encore plus à ceux qui refusent d’être dressés par les ondes.
« Jusqu’à 100 pour 100, Sidilarsen vous aime » … Pour ma part je leur rends la pareille …

A écouter : Apesanteur, Rien pour l