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Biographie

Sick of it All

Lou Koller - chant
Pete Koller - guitare
Arman Majidi - batterie
Craig Setari - basse

L'histoire de Sick ot it All débute en 1984 à New York, dans la résidence des parents Koller. A l'époque, le groupe se compose des frères Lou et Pete Koller, respectivement chanteur et guitariste, d'Arman Majidi à la batterie et de Rich Cipriano à la basse. Un mini album éponyme est enregistré trois ans plus tard sur le label Revelation Records. Pendant ce temps, Sick of it All écume les clubs de New York tels que le CBGB's, fidélisant un public toujours plus nombreux. Toutefois le véritable détonateur est la sortie de l'album Blood, Sweat and No Tears sur le label Combat Records. Le groupe enchaîne alors une tournée des States pour laquelle Majidi, momentanément parti rejoindre Rest in Pieces, est remplacé par Max Capshaw. Majidi revient pour le mini album suivant, We Stand Alone, enregistré en 1991 chez Relativity Records.

Après la sortie de Just Look Around en 1992, Craig Setari, transfuge d'Agnostic Front, prend le relais de Rich Cipriano. Sick of it All passe à la vitesse supérieure et signe sur la major Eastwest Records pour la sortie de Scratch the Surface en 1994.  L'album suivant, intitulé Built to Last, sortira sur Elektra en 1997.

Lassé des gros labels, Sick of it All rejoint l'écurie californienne Fat Wreck Chords de taille plus humaine. Sur ce label, le groupe signera A Call to Arms (1999), Yours Truly (2000), et Life on the Ropes (2003). Dernièrement, le groupe s'est impliqué dans le mouvement anti-Bush par le biais d'un morceau apparaissant sur la compil Rock Against Bush II.

15.5 / 20
13 commentaires (17.73/20).
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Death To Tyrants ( 2006 )

Malgré la tonne de respect que l’on doit à un groupe de la trempe de Sick Of It All (depuis longtemps culte !), on était en droit de se poser quelques questions à leur égard après la livraison de Life On The Ropes, dernier méfait original en date du combo hardcore de la Grosse Pomme ; un album certes pas mauvais, mais dont le contenu trahissait les relents d’un manque d’originalité en gestation. D'autant qu’avec SOIA, chaque nouvel album est la garantie de sauvegarde d’une identité particulière au sein d’une scène et d’un style généralement stéréotypés… Mais après huit albums au compteur, il n’est pas honteux que les muses transpirent des signes d’essoufflement.

Pourtant non, Sick Of It All vient aussitôt casser la rumeur avec ce Death To Tyrants tout simplement «TGVesque», à donf’ de bout en bout ; le groupe enclenche l’accélérateur avec "Take the night off" et ne relève le pied qu’à la fin de la seizième et dernière piste "Don’t join the crowd" (bonus pour nous, Européens !). Entre les deux, la démonstration du tout savoir faire d’un Sick Of It All tout à coup remonté à bloc ! Est-ce cette année 2006 qui célèbre par un anniversaire-clef, preuve de stabilité et de longévité rare au sein de cet environnement hardcore, leurs 20 années de carrière et revigore pour le coup le groupe des frères Koller, ou la pression d’une poignée de fils spirituels tels Most Precious Blood ou Modern Life Is War qui fait à nouveau pousser des ailes de colère à SOIA ?
On retrouve en  tout cas dans ce Death To Tyrants tous les bons ingrédients distillés habituellement par le groupe et soutenus à l’occasion par une production énorme signée Tue Madsen (The Haunted…) qui rehausse la force de frappe de l’album : les guitares de Pete Koller sont toujours aussi abrasives, tranchantes voire entraînantes  pour confirmer cette caractéristique dansante inhérente à SOIA ("Thin Skin", "Maria white trash", "Don’t join the crowd"), la voix virulente de son frangin Lou encore impeccable et distillant avec rage des textes engagés (guerre à outrance, exploitation des contribuables, corruption gouvernementale, surpossession matérielle d’une élite… mention spéciale à "Maria white trash" !), un Armand Majidi qui cogne toujours avec autant de conviction sa batterie et massacre au passage le tom basse ("Evil schemer", "Fred army", "Maria white trash") et un Craig Setari à la basse sans fausse note et que l’on imagine encore plein d’énergie.
Plus quelques belles surprises comme certains ralentissements de tempos bienvenus ("Machete"), des retours à quelques plans old school bien placés ("Always war", "Forked tongue"), la sixième compo "Die Alone" et sa sensibilité mélodique, un "Faithless" au goût original nous rappelant la magie de l’album Scratch The Surface et par-dessus tout l’énorme "Uprising nation" avec son intro martelée et martelante ou, encore, ce "Leader" à 100 à l’heure avec son enchevêtrement de voix qui se croisent d’une manière hardcore-haute-couture. Sans oublier la rocailleuse participation de Freddy Madball sur "Forke tongue", nous avons entre les mains un nouvel opus ne bénéficiant d’aucun temps mort, les titres s’enchaînant coup de massue après coup de massue. Un seul petit défaut peut-être, une durée un poil trop longue (un "Don’t join the crowd" que l’on aurait bien vu par exemple… en ghost-track !), vite pardonnée.

En tout cas, les vétérans du hardcore new-yorkais poussés par un paquet de sing-alongs sont bien de retour et nous offrent un album saignant qui fête, avec brio, cet anniversaire de carrière et qui, surtout, remet en place bon nombre de formations du genre qui se voyait déjà calif à la place du vieux calif… Alors, pour tous les amateurs déçus de Life On The Ropes, ruez-vous sans hésiter sur Death To Tyrants pour bien vous échauffer pour les prochains concerts du groupe qui promettent d’être furieux.

Télécharger la chanson Take the night off via le site de Sick Of It All...

A écouter : Uprising nation - Leader - Make a mark - Maria white trash
13 / 20
2 commentaires (15.25/20).
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Outtakes for the Outcast ( 2004 )

N'ayant rien de mieux à faire en attendant l'enregistrement de leur prochain album, et histoire d'avoir quelque chose sous le bras pour le Resistance Tour, Sick of it All s'offre une petite récréation avec cette nouvelle production Fat Wreck. Certes, Outtakes for the Outcasts ne propose rien de bien neuf puisqu'il ne s'agit que d'une compil rassemblant les b-sides d'une carrière jusque là bien remplie. Toutefois on est toujours heureux de retrouver un Sick of it All brut, inégalable lorsqu'il fait parler la poudre.

En quelques morceaux, nos new yorkais nous donnent un bref aperçu des groupes punk rock et hardcore qui ont accompagné leur adolescence.  Ainsi Sick of it All dépoussière le primaire mais redoutable "Rip Off" et l'excellent "Borstal Breakout" de Sham 69, ancienne gloire des seventies aux côtés des Sex Pistols et rend hommage à Hüsker Dü ("Target") dont on ne mesurera jamais assez l'influence sur la scène punk et émo actuelle.  Au rayon hardcore, outre la reprise de Straight Ahead dont Setari fut le bassiste, on retrouve le fameux "All Hell Breaks Loose" des légendaires Misfits  - légendaires jusqu'à Earth A.D., on oubliera assez vite les trois abrutis qui ont récupéré le nom après la séparation - où Koller tend un peu à se rapprocher de la voix de Danzig.
 
Outtakes for the Outcasts est également l'occasion de découvrir des morceaux si non inédits du moins rares, chutes et/ou extraits de sessions d'enregistrements n'ayant pu trouver place sur les albums. Il en va ainsi de l'excellent "Soul Be Free" (extrait du maxi Potential For A Fall) qui aurait bien mérité d'apparaître sur A Call To Arms, de l'efficace mais sans surprise "I Believe" qui, à l'origine, devait figurer sur Yours Truly et de la version live de "The Future is Mine". Mais le plus surprenant est sans conteste le remix de "Just Look Around" par House of Pain, datant de 1993, période prolifique en associations rap et hardcore (cf. Judgement Night), où Lou Koller satisfait enfin sa passion pour le hip hop. 

Bref, on ne peut que se réjouir de l'initiative de Sick of it All. Outtakes for the Outcasts devrait permettre aux fans de patienter jusqu'à l'enregistrement du prochain album dont la composition était en cours avant que l'ouragan Frances pogote sur la résidence de Pete Koller en Floride. 

A écouter : "Borstal Breakout", "All Hell Breaks Loose", "The Future is Mine"
12 / 20
2 commentaires (13.25/20).
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Life on the Ropes ( 2003 )

Sick of it All est certainement le plus stable des groupes de hardcore. Vingt ans de carrière avec quasiment le même line up - si l'on excepte l'incartade de Majidi et le départ de Cipriano  -  il fallait le faire. Rien que pour celà, les new-yorkais méritent le respect.

Avec cet album le groupe acquiert un statut de dinosaure et n'a plus rien à prouver. Le temps aidant, Sick of it All a su développer un style bien à lui, reconnaissable entre mille. Life on the Ropes, 7° album du groupe, ne déroge pas à la règle. Même si la vitesse a considérablement ralenti depuis quelques années, Sick of it All maintient le cap sur un hardcore lourd, puissant, légèrement métal par moments. Progressivement le groupe a appris à varier ses tempos, à trouver son salut ailleurs que dans les morceaux supersoniques. Dorénavant l'essentiel de Sick of it All se compose de chansons au tempo moyen ("On the Brick") voire lent ("Relentless", "Rewind"), qui ne sont pas dénuées de hargne, bien au contraire. Lou Koller gueule toujours autant, et ses collègues le lui rendent bien, notamment Setari qui martèle sa basse comme jamais (un son énorme sur "The Innocent"). Le groupe n'en délaisse pas pour autant les rythmiques rapides et leurs apparitions, bien qu'épisodiques (5 morceaux sur 16), prouvent que ce n'est pas encore une période révolue. Les brûlots que sont "Silence" ou le comique "Shot Sandwich" sont là pour en témoigner.

Certes l'ensemble tient toujours très bien la route mais franchement, depuis l'arrivée sur Fat Wreck Chords (n'y voyons là aucun lien de cause à effet), on peut trouver un certain manque d'imagination et d'inspiration. Celles que le groupe mettait à contribution sur Scratch the Surface et Built to Last. Désormais, l'ensemble des morceaux est prévisible. Même l'habituelle chanson fraternelle reprise en choeur par tout le groupe, "For Now", n'arrive pas à reproduire la magie des classiques "Step Down", "Us vs Them", ou même "Amerika", présents sur les albums précédents. La seule surprise vient de la présence de Jon Joseph, chanteur des Cro Mags qui, dixit Lou Koller, les tannait depuis des années pour chanter avec eux. Sick of it All lui donne l'occasion de s'exprimer sur l'excellent "Paper Tiger".

En revanche, l'artwork est très réussi. Conçu par Mike Pappa, le livret évoque la société américaine  à la merci des lobbies financiers, religieux et militaires, les gouvernants ne jouant qu'un rôle d'exécutants entre leurs mains. Bref, Sick of it All peut sortir des albums de ce calibre pendant vingt ans de plus, le filon est inépuisable. A moins qu'ils ne se lassent avant, et nous aussi par la même occasion. Toutefois, quand on voit l'énergie dépensée sur scène et l'enthousiasme dont ils font preuve, on devine que l'envie de jouer demeure. C'est peut-être le plus important.

A écouter : Paper Tiger, The Innocent, Silence