Shrinebuilder

Stoner / Doom

États-Unis

Shrinebuilder

2009
Type : Album (LP)

Chronique

par Vincent Duke

Al Cisneros, Scott "Wino" Weinrich, Dale Crover et Scott Kelly. Sleep, Saint Vitus, The Melvins, Neurosis. Voilà, presque tout pourrait être dit avec ces deux suites de noms. Quant à Shrinebuilder, on pourrait qualifier le groupe de dream team du doom, de réunion exceptionnelle ou encore de supergroupe de l’année (ex aequo avec Them Crooked Vultures).
Un album de cinq titres attendu comme un Messie des Ténèbres, prompt à sauver à grands coups de guitares et de basse l’amoureux de musique, du vieux fan au jeune fraîchement débarqué d’une culture de masse de plus en plus populiste et nauséabonde. Alors les « chiants » et autres Messieurs « jamais contents » diront que les différents cursus de chacun se font trop sentir. Bien sûr, il est impossible de ne pas reconnaître la touche de chaque musicien de Shrinebuilder. Ouais, impossible d’effacer une vie de dévotions au riff. De dévotion au Rock. Mais ce premier album n’en est pas moins une mandale phénoménale. Shrinebuilder n’en est pas moins un groupe à part entière qui a enregistré son album en trois jours pour un résultat que nombreux n’atteindront jamais au bout de semaines et de mois passés en studio ou d’une discographie d’une dizaine d’albums.

Dès l’intro du titre d’ouverture, « Solar Benediction », jusqu’à la dernière mesure de « Science Of Anger », cinquième titre épique, Shrinebuilder définit de nouvelles frontières soniques et assène mesure après mesure, riff après riff, break après break un rock viscéral, psychédélique et lourd. Allant piocher dans tout ce qui peut être bon, comme le passage mi-floydien, mi-dark folk sur « Pyramid Of The Moon », ou jouant avec intelligence sur les standards établis par chacun de ses membres, Shrinebuilder sort un des albums de 2009. Et si vous réfléchissez bien, ce n’est « que» le premier album d’un nouveau groupe...
 

17

PS : deux bémols, non inhérents au groupe, mais tellement frustrants : ce que vous lisez nest quune chronique au quatre cinquième. Le dernier titre nest pas présent sur la version promo et jai du faire avec des souvenirs assez vieux et fortement embrumés « purple haze is in my mind... » - dune session découte lors du Roadburn 2009. Autre tristesse : pas moyen dobtenir les textes...

Les critiques des lecteurs

Moyenne 13.83
Avis 3
mich January 7, 2010 21:46
Projet ambitieux, alléchant, casse-gueule diront certains. C'est pas faux, car les albums de all-stars band c'est généralement aussi bon qu'une crème fraîche avariée. Shrinebuilder se paye le luxe de sauver les meubles(à défaut des W.C) Car si l'ensemble sonne affreusement le copier-coller des 4 groupes dont les membres sont issus, il y a un petit quelque chose de pas dégueulasse. C'est plaisant au final sans être mémorable.
14 / 20
Chorizo November 29, 2009 13:37
1+1+1+1 (+tout le monde?)= 4. Pas plus, pas moins. Shrinebuilder pâtit énormément de ses 4 individualités. Individualités fortes et talentueuses, certes, mais qui ne donnent à l'album pas d'autre impression que celle d'avoir à faire à un collage de leurs différentes influences. Mention spéciale, d'ailleurs, à "Pyramid of The Moon" où l'influence OM-ienne est la plus présente (la basse de Cisneros faisant des merveilles tout le long du disque).



Ce qui n'est déjà pas mal mais n'aurait pas dû être une fin en soi pour ce supergroup. A prendre comme il vient.
12 / 20