Shape Of Despair

Funeral Doom

Finlande

Angels Of Distress

2001

Chronique

par Caillou

L’enregistrement de ce deuxième opus était une épreuve de taille pour le groupe. En effet, le grand succès d’estime rencontré par leur précédent effort les appelait à se surpasser pour continuer sur leur lancée et devenir un des groupes phares du doom finlandais, et pourquoi pas du doom tout court. Et force est de constater qu’ils ont réussi. Dès le premier regard, on sait à quoi on a affaire. Une forme diaphane ayant vaguement l'apparence d’un ange sur fond gris en guise d’artwork, et 5 chansons aux titres évocateurs, pour une durée de quasiment une heure. Pas de doute, c’est bien de doom dont nous allons parler ici.

Le cortège funéraire se met en branle sur Fallen, morceau relativement court comparé aux autres titres, qui plonge tout de suite l’auditeur dans un funeral doom du plus bel effet et qui donne le schéma que suivront à peu près tous les morceaux de l’album. L' atmosphère est lourde mais aussi très éthérée et prenante, chargée de tristesse, due aux claviers superbes ainsi qu’à une section rythmique très itérative et minimaliste, mais efficace, soutenue par les chœurs lancinants et par les envolées du violon, puis l’arrivée du growl en fin de morceau, monolithique, destructeur, sublime, aux lyrics annonciateurs du ton de l’album : « I’ve lost my strength, I’ve lost my sanity, I’ve seen myself falling and I’m tired to stand .»

Arrive ensuite le morceau titre, véritable pièce maîtresse de l’album. Tous les composants de la musique du groupe se confondent en une véritable danse mortuaire, avec cette atmosphère toujours plus pesante, menaçante, telle les dernières heures d’un désespéré. Quant aux voix, les chœurs toujours présents se marient à merveille avec le growl toujours plus destructeur. Les lyrics sont de toute beauté quoique difficiles à interpréter, mais qu’importe, la magie opère et nous voilà transportés dans le monde désespéré de Shape of Despair, en compagnie du mystérieux interlocuteur, caressé par sa voix sublime, pourquoi pas celle d’un ange de détresse (angel of distress): «Let me caress you,  Let me take you through my worlds ».

Cette structure toute en harmonie des éléments musicaux et en ambiances fabuleuses est suivie par deux morceaux, Quiet These Paintings Are et ...To Live For My Death..., tous deux assez semblables par leur durée et leurs textes, magnifiques de simplicité encore une fois. Ainsi, pour le premier, ceux-ci sont basés sur d’étranges couleurs qui lentement perdent de leur éclat, à n’en pas douter, les couleurs de la vie, « Quietly these colours will fade, but soon they will be as one », uniformisées dans la mort. Quant au second, il s’agit d’une interrogation existencielle qui débouche sur un constat terrifiant, implacable, irréversible: « I did not want to live for my life, nord did I even want to life for my death ». Ces textes expriment de plus en plus explicitement ce qui est à venir, l’inéluctable fin.

Le morceau final, Night’s Dew, est un instrumental qui sert d’outro au disque. Il s’agit du morceau le plus « rapide » de l’album (entendons nous bien, il s’agit de funeral doom), où les instruments fusionnent dans un final extatique;  l’ambiance est à son apogée tandis que le rythme retombe puis repart, amenant lentement notre âme à sa destination finale. L’absence de lyrics n’est pas un problème, et confirme les intentions que nous pressentions de plus en plus au fil de l’album : notre chanteur et guide s’en est allé rejoindre les anges de détresse, et cet album n’était que le cheminement de son âme vers son but ultime.

Shape of Despair réalise avec Angels of Distress un véritable chef d’œuvre, peut être la plus pure incarnation du funeral doom. Comme souvent, les aficionados du genre adoreront, les autres s’ennuyeront ferme, mais certains néophytes y trouveront leur compte, tant cet album peut être considéré comme une superbe fenêtre sur le genre. A travers ce disque, il nous est permis de plonger plus profondément encore dans l’univers abyssal du groupe, un monde ou tout n’est que tristesse et où lumière et espérance sont bannies à tout jamais, une représentation parfaite du désespoir, la vraie « forme du désespoir » (shape of despair). We’re all doomed, and we love it.



 

18

Les critiques des lecteurs

Moyenne 18.64
Avis 7
Sugarbread June 26, 2013 17:35
Certains albums ne nécessitent pas qu'on s'attarde à les décrire très longtemps. Angels Of Distress est un chef d'oeuvre de Funeral Doom !
19 / 20
LuNaTik February 7, 2007 15:21
Deja, je voudrai dire bravo o chroniqueur, car cette oeuvre n'est s'en doute pa facil a décortiqué en quelque phraz et je trouve ke tu t tré bien débrouillé !!!! je pense ke cette album doit etre pris pr référence du genre !!!! comme si le terme funéral doom avait été inventé pour caractérisé la musik de CETTE album !!!! vraiment magnifique
19 / 20
arienor April 21, 2006 15:51
quelle tuerie cete album et en plus jolie chronique tu arrives vraiment a exprimer tout ceci et dieu sait que les mots suffisent rarement pour ce genre d expérience



l'un de mes albums phares
19 / 20
Chapelier-Fou March 3, 2006 17:19
Rien à dire. Cet album est une dose de concentrés dépressifs qui transmettra sa déprime à tous ceux qui auront l'audace d'écouter cet album en intégral dans toute sa splendeur.
19 / 20
Morgane October 7, 2005 16:21
cet album est un chef d'oeuvre !!! Shape Of Despair est un des meilleurs groupes que je connaisse !!!
20 / 20
Caillou October 4, 2005 21:13
mon album fétiche.
18 / 20