logo Shaolin Death Squad

Biographie

Shaolin Death Squad

Formation texane créée en 2002 et s'étant forgée une solide réputation sur la route, donnant des représentations toutes plus originales les unes que les autres, Shaolin Death Squad en est actuellement à son troisième album studio, sorti en 2010 très discrètement.

Plusieurs tournées avec The Dillinger Escape Plan, Therion ou encore Sleepytime Gorilla Museum ont néanmoins fini par leur coller l'étiquette de groupe à voir absolument en live. Les six compères ont un style bien particulier, leur musique évoluant au fil des albums en un patchwork indescriptible de mélodies et rythmiques à la configuration souvent improbable : heavy metal, rock progressif, alternatif, jazz, ska, tout est bon à prendre.
Souvent surprenant et innovant dans la conception des compositions, ces texans là sont également pas mal déjantés niveau prestation scénique : s'inspirant de cultures asiatiques diverses et variées, ne vous étonnez pas de les voir affublés en live de costumes traditionnels du kabuki (théâtre traditionnel japonais) ou de flirter avec des classiques du cinéma d'action asiatique. Une invitation au pays du soleil levant façon "Shaolin epic journey", ce serait dommage de rater ça non ?

Composition :
Blue Scorpion (Chant et Guitare)
White Swan (Chant et Clavier)
White Dragon (Basse)
Black Ninja (Batterie)
Red Dragon (Chant et Guitare)
The Wise One (Synthétiseurs)

Chronique

15 / 20
1 commentaire (14/20).
logo amazon

Five Deadly Venoms ( 2010 )

Quand on parle de métal décalé, il est des horizons musicaux évidents, des connexions ou passerelles entre des genres plus ou moins évidents. Très souvent, l'humour a une part très importante, une sorte de liant permettant tous les excès, on citera Mr Bungle, Carnival In Coal, Anal Cunt, la liste est longue. Des formations comme Shaolin Death Squad n'utilisent pas ce genre de tendance artistique. Plus sérieux dans le contenu, moins déviant et moins aventureux musicalement, ce genre de groupe a pourtant, au même titre que les "classiques" de la déconne, sa part au sein de la grande famille du métal décalé.
C'est cette fameuse volonté de faire partager des ambiances et textures musicales allant à l'encontre des modes qui prime, ce désir de plonger l'auditeur dans une aventure sans étiquette, loin des conventions et des normes de l'industrie. Autant le dire tout de suite, Shaolin Death Squad est beaucoup moins fendard qu'un Mr Bungle, sans aucun doute. Néanmoins, le groupe a toute sa place au sein de ce cycle, ces texans là ne font rien comme les autres, et le simple fait de leur coller une étiquette est déjà un casse tête à part entière.

Progressif. Mais original à bien des égards. Voilà où l'on pourrait ranger cette formation talentueuse. Les mélanges ici sont plus académiques, du rock progressif, du hard rock des familles, des envolées très "Townsendiennes", un peu de chinoiserie (on y reviendra), des mélodies impeccables et de l'expérimentation à gogo. Voilà pour le programme de ce troisième album.

Le titre vous dit peut être quelque chose. Five deadly venoms est en effet un film d'arts martiaux asiatique (de Hong Kong plus précisément) assez connu mettant en scène cinq guerriers combattants tous avec des styles de kung fu différents : le mille pattes, le serpent, le scorpion, le lézard et le crapaud. Les six premières compositions sont toutes inspirées de ce film culte, ne vous étonnez donc pas en lisant les paroles (excellentes soit dit en passant) de vous retrouver en campagne asiatique à combattre ces cinq féroces guerriers, de ressentir la puissance du mille pattes, la rapidité du serpent ou encore la sagesse du lézard... si vous avez déjà regardé ces saloperies de lézard dans les yeux, vous comprendrez...

Le décor est planté, les personnages dépeints au cours de ces six premières chansons, et la première impression de cet album haut en couleur est la cohérence globale et l'aspect sinueux des compositions. Chaque titre est une histoire à part entière et vient s'inscrire parfaitement au sein d'une entité musicale unique incroyablement riche : tout est agencé pour ne jamais laisser l'auditeur s'ennuyer. Un début hard rock suivi de consonances plus "métal", le tout enrobé de nappes atmosphériques "prog old school" pour The Centipede,  des riffs à la Devin Townsend pour Snake ou encore de la syncope à gogo et un certain lyrisme avant gardiste pour Lizard, vous l'aurez compris, nos texans aiment perdre leurs auditeurs sur des compositions fleuves, à la fois complexes sur les structures et simples dans les mélodies. Une recette qui fait mouche car vous ne trouverez sur l'objet aucun titre ennuyeux, serez toujours surpris par l'originalité des mélanges et ambiances.

Foncez la tête baissée, cet album est une petite tuerie. Quelque part entre Dream Theater pour les ambiances (sans les longs solos), Faith No More et Mr Bungle pour le côté groovy agressif et Pain Of Salvation, le groupe assume son côté progressif, sans concessions ni fioritures et nous offre un album riche, surprenant, extrêmement bien fait et jamais ennuyeux. Les six musiciens sont tous excellents sur cette production et, petit plus non négligeable : on arrive toujours à apprécier un court solo ou un passage technique, sans jamais entrer dans l'excès, ce qui est malheureusement très fréquent dans le prog en général.
Un groupe à surveiller de très près, le chef d’œuvre n'était pas très loin.

A écouter : Parce que c'est un bon album.