logo Shadow In The Darkness

Biographie

Shadow In The Darkness

Formé en 2009 à Keratsini en Grèce, par deux frères, Takis Derisiotis (Batterie) et Tasos Derisiotis (Guitare) Shadow In The Darkness sort un ep en 2014 intitulé Arcanum Experimentia Praetiosum. Les deux musiciens sont rejoints par Dimosthenis Karachristodoulou (Basse), Philippos Sakellariou (Guitare) et Andreas Lainis (Chant) et joue un Death Metal technique inspiré de The Faceless et Cynic. Les deux frères continuent uniquement avec Dimosthenis à la basse et Kostas X remplace Andreas au chant. Shadow In The Darkness se concentre ensuite sur son premier album qui voit le jour en 2020. Erstwhile Befell sort chez Sliptrick Records.

Chronique

Erstwhile Befell ( 2020 )

Commençons avant tout par l’épineux problème du nom de la formation. Shadow In The Darkness, ou “une ombre dans les ténèbres”. On dirait un nom de groupe fictif de mockumentaire, un Spinal Tap à la sauce Black Metal dépressif. Mais non, il s’agit bien ici d’une véritable formation grecque de Death Metal technique tout ce qu’il y a de plus standard. On décidera de leur passer cet écueil.

Créé en 2009, le groupe n’a pourtant sorti Erstwhile Befell qu’en mai 2020. Entre temps, un ep trois titres a tout de même vu le jour en 2015. Une période de gestation plutôt longue donc pour ce premier album au nom énigmatique, riche de huit titres dont deux interludes. Le disque dure un peu plus d’une demie-heure : Shadow In The Darkness n’ont pris aucun risque dans la forme. Et dans le fond non plus par ailleurs, mais Erstwhile Befell fait partie de ces œuvres qui frappent juste malgré tout.

Dès les premières mesures, on est frappé par l’incroyable ressemblance avec les débuts de carrière de The Faceless. Tout dans la composition rappelle le groupe de Michael Keene : les leads en sweep qui font office de break, les riffs en tremolo muté ultra rapide, les accords, les harmonies. Le tout premier riff de Benign est d’ailleurs un hommage bien trop flagrant à The Ancient Covenant. La première écoute est donc assez curieuse pour les auditeurs familiers de Akeldama et Planetary Duality tant on retrouve nombre de gimmicks sur Erstwhile Befell. Mais au fur et à mesure des écoutes, on réalise que les influences sont plus nombreuses, et discrètes.

Impossible de ne pas penser, par exemple, à Blotted Science avec l’introduction de The Deontology Of An Android. Cynic n’est également pas très loin avec ces accords très jazzy et utilisation très occasionnelle du vocoder. Clairement, la musique de Shadow In The Darkness est portée par la paire de guitaristes dont les autres instruments sont au service ; le chant est pourtant loin d’être laissé pour compte malgré un sous-mixage évident. Variant d’un grunt très sec à la Sauron (DecapitatedMasachist) vers un growl typiquement Brutal Death Metal (qui me rappelle celui de Nutz de Gorod), la voix de Kostas est omniprésente. Tel Jonny Davy chez Job For A Cowboy, le débit est élevé et les textes plutôt denses. On retrouve ainsi quelques saveurs Deathcore qui ne dénotent pas du tout au milieu des autres influences des hellènes.

Pour en finir avec les inspirations de Shadow In The Darkness, on se doit de nommer Fleshgod Apocalypse avec la présence récurrente d’orchestrations classiques : cuivres et pianos sont de la partie. Mais alors que les Italiens ont tendance à en faire des caisses et à planquer leur manque d’inspiration derrière une tonne d’harmonies pompeuses, les Grecs se servent de ces interventions de façon plus mesurée et pertinente pour étoffer les mélodies. En soit, si vous avez suivi (et si vous avez de bons goûts), vous aurez remarqué que Shadow In The Darkness est comparé à de très bonnes formations : Erstwhile Befell est un album très plaisant à écouter.

Malheureusement, le groupe ne coupe pas à un des écueils qu’on retrouve trop souvent dans les productions contemporaines du même style : c’est de la musique taillée pour le studio. Entre les lignes vocales qui se superposent et les riffs enregistrés les uns à la suite des autres avant d’être surédités, Erstwhile Befell est symptomatique d’une envie d’en faire peut-être un peu trop en regard des capacités des musiciens. Ajoutons aussi à cela des interludes clichés au possible qui, même s’ils offrent un moment de répit entre deux rafales de double pédale ultra triggée, brisent le rythme de l’album en plus d’effacer la personnalité de celui-ci : les symptômes de l’oeuvre pensée pour le studio sont là. 

Il serait tout de même dommage de bouder son plaisir à l’écoute de ce premier album de Shadow In The Darkness. En dépit d’un sentiment de "déjà entendu" qui revient régulièrement, on se délecte du contenu de Erstwhile Befell : du Death Metal bien technique et inspiré, ambitieux et efficace.

A écouter : The Deontology of an Android, From Conversation to fixation
Shadow In The Darkness

Style : Death Metal technique
Tags :
Origine : Grèce
Facebook :
Bandcamp :
Amateurs : 0 amateur Facebook :