Biographie

Shade

      Comme beaucoup de groupes, Shade est le fruit d'une amitié de longue date : des collégiens qui ont un rêve de gosse et que seule la maturité des années leur permettra de mettre en place. C'est donc en 1998 que le rêve s'installe dans la réalité, près de VilleFranche sur Saône. Des influences de gosses plutôt rock (Silverchair notamment), ils glisseront doucement vers l'univers plus serein de Mogwai, Godspeed You ! Black Emperor ,  Sigur Ros, Hood, Arab Strap, ou encore (réminiscence rock !) Radiohead… Depuis 2003, Shade comprend 3 guitares et enchaîne les concerts dans les salles lyonnaises en compagnie des autres groupes de leur collectif rock : Limb. Un lien fort existe entre les groupes qui composent ce collectif (Shade, Cellar Door, Pypito, Unwise, May Fly) puisque les membres s'infiltrent dans plusieurs groupes, de façon permanente ou occasionellement pour donner un coup de main ; de quoi faire évoluer tous les groupes vers une reconnaissance méritée.

Chronique

12.5 / 20
1 commentaire (12.5/20).

The Channel Isn't So Far If You Drive A Burning Toyota ( 2004 )

Le titre de cet album intrigue : The Channel Isn't so far if you drive a burning toyota. Le visuel n'en est pas moins questionneur : un morceau de carton déchiré. Reste à decrypter le tout… ou pourquoi pas laisser le mystère venir se dévoiler à vous. Car après tout, Shade nous sert là un pur post rock, dénué de toute fantaisie ou extravagance, simplement brodé de mélodies accrocheuses interprétées par divers instruments (mais principalement des guitares électriques). Et comme il est somme toute très difficile de donner un sens unique à tout ce qui relève du post rock très puriste, il sera encore plus dur de vous dévoiler le mystère évoqué par ce titre.

Sorte de mise en jambe, l'entrée en matière se fait doucement sur Rithmorchestra. Puis vient la chaleur d'Inlandsis : les boîtes à rythme aux sonorités légèrement électro, puis les guitares électriques ouvrent la danse. Le piano la referme, avec la douceur du xylophone en sus (on nous annonce un saxophone sur ce titre sur la pochette dont mes oreilles aguéries ne trouveront la trace). XXX gagne en puissance avec le mariage audacieux entre un orgue froid et la chaleur d'une guitare électrique et d'une batterie. On se sent pris au piège dans cette musique quasi expérimentale. Superbowl serait peut être le titre le plus " rock " de l'album : le ton et l'intensité montent crescendo, avec toujours la même base mélodique. Finalement, le saxo annoncé vient sur Copper. Puis sont à remarquer violons et violoncelles de Violin Rosin : la beauté est au rendez vous, mais un peu de déception, le titre ne reste pas sur sa lancée assez longtemps. Et puis, X-Limb fait un peu office de feu d'artifice final : remarquable de puissance.

On en retiendra une grande diversité instrumentale et mélodique. Mais Shade offre ici un post rock destiné aux puristes qui gagnerait à se démarquer par l'adoption d'un style plus personnel. Peut être une évolution à venir sur les prochains albums. A surveiller.

A écouter : Superbowl ; Viloin Rosin ; X-Limb