Biographie

Sex Church

Sex Church voit le jour en 2008 autour d'une idée commune issue des esprits de Levon Olsen (Guitare) et Caleb Bouey (guitare), tous deux ex-Ladies Night. Quasi essentiellement constitué d'individus plus habitués aux performances live débridées qu'au confort du studio, le groupe de Vancouver se retrouve pourtant vite au sein du Roaster des minuscules Sweet Rot Records (A.H. KrakenThe Anals...) pour un premier 7" bruyant et spontané qui dévoile la voie choisie par le quatuor. Sex Church jouera un garage Rock foutraque et bruyant parsemé d'influences Coldwave, Surf ou encore Krautrock.Plus remarqué, leur premier LP 6 Songs vient conforter ce choix choix et attire l'attention sur le groupe qui revient dès l'année suivante, cette fois chez Load Records (Lightning BoltArab on Radar...), avec un second album: Growing Over.

Chronique

6 Songs ( 2010 )

Pseudonyme éstotérico-sex, collection de jaquettes creepy au grain dégueulasse, rock brumeux et braillard. On connait déjà Sex Church avant d'avoir établi le premier contact. Brainbombs creuse encore et toujours le créneau depuis l'éternité, les tout frais The Men jouent les merlons pour faire remonter le genre à la surface du socialement écoutable et, grossièrement, un peu tout ce qui se trouve entre compose le noyau dur de la rencontre entre Noise Rock et Garage. Un rempart, un mur sonore autour d'une péninsule de tacherons, avec tout ce qu'il faut d'aspérités et de loupés pour aller y crasher à pleine balle des mélodies composées pour être trop propres mais suffisamment solides pour tenir le choc.

Sex Church est là, dans le tas, plus occupé à se faire plaisir, à jouer avec ses influences et à déclencher des vagues d'hystérie à grand renfort de grattes éraillées et de rythmiques en ligne droite qu'à véritablement inventer quelque chose. Sex Church ne cherche pas à pousser les limites et préfère bien faire, cogner le plus fort possible avec les armes émoussées qu'il connait par coeur. Le cocktail est basique au possible: riffs simplistes et répétitifs tendus à s'en faire péter les cordes, batterie primaire, chant complètement débraillé et l'étape production notée sur un post-it judicieusement oublié sur la porte de frigo entre le ticket du pressing et le rappel du dernier loyer. Le quatuor balance son Garage Rock moite crucifié à coups de reverb glacial, presque sans tour de chauffe, dans une ambiance générale progressivement dominée de groove lo-fi implacable de plus en plus imparable (résistez au réveil de la basse en face B et on en reparle). Un Rock'n'Roll cheap de caveaux un brin glauque et grinçant complètement spaced out et désincarné, qui sent la dépression et la débrouille autant que la danse, l'abus de l'interdit et les poches sous les yeux. Un disque aux lendemains difficiles (Growing Over, entêté, de qualité et de puissance équivalente, mais à la fois plus enfumé, propre et aéré) qui liquide ici les dernières fulgurances Gothabilly et Surf possédées des premiers 7" pour se concentrer sur la transe déraisonnée.

Ce 6 Songs de Sex Church se cale en fin de compte dans un intervalle bien défini entre deux étapes sur le chemin que semble vouloir emprunter un groupe qui se révèle petit à petit comme beaucoup plus consistant et constant que ne le montrent les apparences. Du coup, on jouerait bien une piécette dessus avant de les voir s'envoler vers d'autres sphères que l'on n’espère bien évidemment pas trop lisses. Juste comme ça, au cas où.