Biographie

Setsuko

Originaire de Stockholm (Suède), Setsuko se forme en décembre 2016 et amorce dès ses débuts une orientation extrême, lorgnant entre Screamo et Grindcore. Composé de Jakob, Linus, Casper et Indra, le combo sort un premier EP en mai 2017, avant de signer chez Dog Knights Productions pour un album The Schackles of Birth en mars 2018.

Chronique

17 / 20
1 commentaire (17.5/20).
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The Shackles Of Birth ( 2018 )

La scène Suédoise a toujours fait partie de celles qui créaient une vraie mouvance : Suis La Lune, Shirokuma, Vivre Sa Vie, Suffocate For Fuck Sake ou encore Rainmaker. Alors autant dire que quand un nouveau nom vient effleurer les oreilles via une signature chez Dog Knights Productions (Cassus, Old GrayYouth Funeral, …), c’est avec une certaine impatience que l’on pose le diamant sur l’objet, l’annonce d’un mix Screamo / Grindcore ne faisant que rendre plus difficile l’attente, autant annoncer la couleur. Cet opus est fou.

Fou parce qu’il part dans tous les sens, que The Shackles Of Birth ne reprend que rarement son souffle dans un océan cataclysmique sonore que certains qualifieront de bouillie inaudible (« Child Without Brain »). Nous sommes en effet plus proche de la vague violente du Screamo que d’un Suis La Lune, plus empreint de poésie, et se mettant encore un cran au-dessus de Barabbas, du förtappade ou Det är därför vi bygger städer. N’espérez pas de temps mort, Setsuko n’en a que faire : même lorsqu’ils sont présents (« Infants »), ils amorcent une intense cacophonie qui tient plus, musicalement, de certains passages d’Agoraphobic Nosebleed (sans la partie Noise), khnutt (sur « Abuse » ou « Endless Laugh ») ou CombatWoundedVeteran que Kodos.

Fou parce que malgré le spectre musical extrême, il réussit à garder une mélodie et un riffing massif. Rien que « Mother’s Dead », sur sa seconde moitié, devrait se révéler une démonstration de force suffisamment musclée pour ne laisser aucun doute sur la suite. Du Grindcore, Setsuko emprunte certains codes (« Machine Broke » ou « A Year Defined ») mais c’est au final la tournure plus Screamo que l’on rapprochera de certains titres de Louise Cyphre (« KD Freital Op 2719 ») ou du chant de Tristan Tzara de par ce timbre écorché, massacrant les mots.

Qualitativement, il n’y a rien à jeter sur ce premier album : pas de titre moins prenant, aucune longueur ou sensation d’inachevé. Au sein de la spirale musicale de The Shackles Of Birth, tout se meut en prenant une forme consistante, plombant son tempo sur le morceau titre mais ne cessant jamais ses hurlements parfois agonisants. Ce disque aura tourné dans toutes les conditions réalisables, les états d’esprit possibles, et jamais il n’aura lassé ou laissé entrevoir de faille.
The Shackles Of Birth n’est qu’une boule d’énergie, avec autant d’intensité que les premiers efforts de Celeste, poussant également à l’extrême ses sonorités. Croyez bien que Setsuko n’a, après cet album, plus rien à démontrer quant à ses qualités artistiques. Ne passez surtout pas à côté.

A écouter : Infants - Mother's Dead - Child Without Brain