Serpent Column

Black technique

Ornuthi Thalassa

2017
Type : Album (LP)
Tracklist
1.Biogony I
2.Biogony II
3.Theasis 
4.Men of the Polis
5.Feldweg 
6.Feuersäule

Chronique

par Skaldmax

Coutumier du fait, Fallen Empire Records a une nouvelle fois rendu possible l’émergence d’une formation Black Metal quelque peu à la marge qui méritait de dépasser le simple circuit souterrain. Focus aujourd’hui sur Serpent Column et son Noir Metal abâtardi.  

Ornuthi Thalassa ne se cache pas derrière son petit doigt, lâchant immédiatement son auditeur dans un bain bouillant de riffs entremêlés, empruntant les coups de médiator corrosifs du Thrash. Les deux musiciens ne semblent pas tenir en place, rendant les premières écoutes déstabilisantes tant Serpent Column pratique un Black protéiforme et sans temps mort. Les Américains évoquent Vektor pour leur vélocité et l’enchaînement hyperactif des mouvements, ou encore Nadra pour ses guitares bien en avant. Vitesse et abondance sont les deux mots d’ordre de ce premier effort chaotique, mettant en scène des six-cordes et une batterie boudant autant que possible les schémas classiques et répétitifs. En tendant l’oreille, on percevra dans la furie du combat des incursions Prog, Thrash Technique, Black moderne, par soubresauts furtifs. 
Tout un programme, et comme nos intéressés du jour ont semble-t-il une myriade de bons riffs à déballer, pas question de traîner. Malgré un album relativement court (36 minutes), les six libations nourrissent leur homme à ras-bord, laissant pour seul véritable répit l’interlude Theasis qui arrive à point nommé après l’entrée en matière Biogony I&II, franchement pas de tout repos. 

Le risque avec ce genre de disque labyrinthique est bien sûr de perdre le cap tout en risquant l’overdose côté audience. Serpent Column parvient à consolider quelques motifs qui resteront en mémoire (comprendre : qui durent plus qu’une simple poignée de secondes) sur Men Of The Polis par exemple, mais pourra laisser sur le bord du chemin les moins persistants. Pas facile de poser ses repères sur cette musique à cent à l’heure, et de ce côté, la seconde moitié du brûlot est plus clémente lorsque Feldweg et Feuersäule désencombrent l’espace pour exposer des élans Black plus étendus, aérés et digestes. 
Ornuthi Thalassa est de ces œuvres sans détours qui méritent plusieurs passages sur le billot pour être pleinement apprivoisées et appréciées. Espérons malgré tout que cette première offrande (tout de même assez homogène) ne soit pas l’unique coup de poker que nous réserve le duo et que celui-ci saura se renouveler efficacement. 

A l’heure des formations dissonantes, orthodoxes, j’en Post et des meilleures, Serpent Column trace sa route toutes voiles dehors, disséminant quelques unes de ces tendances dans son sillage faussement bordélique. Nos Américains ont les cartes en main pour faire la différence dans le BM Game, et c’est bien tout le mal qu’on leur souhaite. 

15

Les critiques des lecteurs

Moyenne 15.5
Avis 2
Pentacle January 22, 2018 16:18
Un disque un peu foutraque en effet, mais portés par des riffs de très bonne qualité qui me font autant penser à la vague islandaise qu'à celle norvégienne des années 90's (j'ai pensé au Nemesis Divina de Satyricon à plusieurs reprises). C'est principalement ce qui pousse à revenir quelques fois sur Serpent Column et ne pas les oublier après une écoute et demi.
15 / 20
iam_trying_to_belive January 17, 2018 06:26
Bien bien, encore une nouvelle super découverte grâce à Metalorgie! Merci!

C'est grâce à la chronique, que je me suis intéressé à ce disque, j'ai tout de suite accroché.



Cet album est frais, putain de frais! Pour le qualifier avec d'autres adjectifs je dirais, original, efficace, moderne, bourrin, condensé (pas trop long voir un pti peu court, 36 min) et surtout super cool! Ce disque pourrait, devrait même se trouver dans le top de fin d'année. Probablement pas à la première place, mais il devrait y figurer... Pour en revenir à l'album, je ne trouve pas vraiment un titre meilleur qu'un autre, car comme je l'ai dit plus haut, le disque est court, ça tape dedans du début à la fin et après 30 minutes, t'es scotché sur ton canapé et tu en redemandes!



Je ne comprends pas pourquoi il se dit que le black metal c'est fini.. Quand on voit les pointures du genre qui sont toujours actives, les maîtres comme Behemoth, Satyricon, Dark Funeral, 1349 et d'autres (je ne cite pas Mayhem car eux vivent surtout sur leur "gloire" passée, cela fait maintenant plusieurs années qu'ils tournent en se contentant de jouer De Mysterii, j'ai un peu envie de leur dire, passez à autre chose les mecs!) et qu'on voit ces "nouveaux" groupes, les "méconnus", bien que ce ne sont pas forcément des groupes nouveaux, mais plutôt des groupes "émergeant" tels que Bölzer, Solstafir, The Ruins of Beverast, Mgla, Batushka (oui j'aime beaucoup le black polonais) et justement Serpent Column, comment peut on dire que le black metal est fini??? Pour moi le black metal est en phase de transformation, de renouvellement, de modernisation... Et c'est bien, c'est très bien car le genre devient plus intéressant, diversifié... Putain ce que j'aime le black metal!!!!
16 / 20