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Biographie

Septicflesh

Septic Flesh est un groupe de Death Metal grec formé en mars 1990 par Sotiris Vayenas (Guitare), Spiros Antoniou (Basse / Chant), et Christos Antoniou (Guitare). Très rapidement, en décembre 1991 plus précisément, le groupe sort un premier ep, Temple Of The Lost Race, suivi en 1994 du premier album Mystic Places Of Dawn produit par Magus Wampyr Daoloth (Claviériste de Rotting Christ).

De 1991 à 1997, le line-up ne change pas et Septic Flesh en profite pour enregistrer un second disque, Esoptron. Dès The Ophidian Wheel en 1997, puis sur A Fallen Temple l'année suivante, Natalie Rassoulis (Chant) rejoint le combo. Les albums se succèdent, Revolution DNA ou encore Sumerian Daemons, Septic Flesh gagnant en renommée à chaque nouveau disque.

En octobre 2003, les grecs annoncent la fin de Septic Flesh, chaque membre se concentrant sur ses autres projets (ChaostarNightfall, TheDevilWorx ou Firewind par exemple). Pourtant, à l'occasion du festival Metal Healing en 2007, Septic Flesh décide de se reformer, en profitant quelques mois après pour annoncer un 7ème album chez Season Of Mist, Communion. Le projet est de grande ampleur puisqu'il prévoit l'ajour d'un orchestre et d'un choeur, soit pas moins de 80 musiciens et 32 chanteurs. Le disque débarque en avril 2008 dans les bacs, salué par la critique.
Septic Flesh ne se repose pas sur ses lauriers et annonce un nouvel opus pour 2011.

Chroniques

Titan The Great Mass
16.5 / 20
13 commentaires (15.85/20).
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Titan ( 2014 )

Au Panthéon des formations Death ou Black à tendances orchestrales, Septic Flesh s’est taillé une place fort enviable (non sans efforts) et trône sans aucun doute parmi les références du genre depuis quelques temps. Coutumiers du grandiloquent et d’albums en grande pompe, les Grecs semblent à chaque nouvelle étape de leur carrière gravir une marche supplémentaire tout en développant leur propre identité sonique, à mi-chemin entre  l’Olympe et les Enfers.

Fidèle à ses récentes prouesses (Communion et The Great Mass), Septic Flesh replonge fièrement dans les méandres de son univers Death orchestral : entre riffs martiaux (« Burn ») et instrumentations aériennes, le quatuor nous conte les mythes d’antan (« Prometheus », « Order Of Dracul ») de cette voix de Stentor si reconnaissable qui ne manque pas également d’évoquer l’époque actuelle à travers  « Prototype » ou « Ground Zero », bribes d’Histoire qui feront les légendes de demain. Si le squelette de cet opus reste semblable aux productions précédentes, le groupe l’a une fois de plus étoffé, renforcé de discrets accords Black coupe-gorge, habillé et embelli de mouvements symphoniques à la fois plus travaillés et au degré d’importance égal à l’instrumentation Metal. Les envolées lyriques de « Prometheus » nous portent ainsi vers les nuées divines, et donnent vie à l’ascension du voleur du feu divin, tandis que le titre éponyme ou « Confessions Of A Serial Killer », séquencés par de nombreuses incursions d’instruments classiques, accroissent un sentiment d’urgence et d’insécurité. Pris en tenaille, nous voguons dangereusement entre intermèdes rassurants et coups de semonce inattendus.

On définit le sublime en Art comme une sensation partagée entre admiration et crainte d’un Beau qui nous dépasse en tout point ; Titan est un colosse de marbre, d’argent et d’acier, Titan est écrasant (« Order Of Dracul »), acéré et pourtant inconditionnellement magnifique.
Globalement homogène, l’album contient assez peu de titres de qualité seulement moyenne et offre dix morceaux que l’on devine déjà repris en chœur lors des dates de la formation athénienne. En effet, comment rester insensible à l’épique « Prototype » et cette cavalcade Death Metal ultra-efficace ponctuée de brusques arrêts anxiogènes ? Peut-on parer ce vortex sonique qu’est « Burn », cette tourmente de double-pédale et de tremolo picking à l’issue mélodique et élégiaque ? Les bends hypnotiques de « Dogma » ou l’outro de « The First Immortal » nous poussent également à ce genre de considérations ; oui Titan est violent et brutal comme tout bon disque de Death Metal, mais Titan est aussi fascinant, magique, transcendant.

Une fois de plus, Septic Flesh frappe très fort, et ne nous abreuve pas d’un simple Communion 2 ou The Great Mass-le retour, mais continue au contraire à développer toujours plus sa singularité. La différence se fait sur des détails que l’on découvre à chaque nouvelle écoute, sur une qualité de composition riche et sans redites, sur une orchestration aboutie et apportant beaucoup plus à l’œuvre qu’un simple étiquetage « Death Sympho ». Le groupe se dépasse à nouveau et semble encore une fois avoir atteint et redéfini la quintessence de son art. Sans doute. Jusqu’au prochain album.

A écouter : Prototype, Burn, Prometheus
16.5 / 20
22 commentaires (16.68/20).
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The Great Mass ( 2011 )

Il ne fait aucun doute que pour beaucoup d’entre vous, les trois années d’attente qui ont séparé Communion de The Great Mass ont été très, très longues. Quelle suite offrir à Communion, un album charismatique, inspiré et puissant, qui a joui d’une charge émotionnelle assurée par des refrains inoubliables (Annubis, Sunlight Moonlight, Sangreal) ? Ce même album qui a permis aux Grecs d’accéder enfin à la notoriété et à la reconnaissance qu’ils ont cherchées pendant tant d’années !
Dès lors, le suspense est total et la question sur toutes les lèvres : les Grecs ont-ils réitéré l’exploit, le miracle même, avec The Great Mass? Ou au contraire sont-ils tombés dans la facilité et projettent maintenant d’assurer la première partie de Justin Bieber ? Voici sans plus attendre un élément de réponse qui fera pousser à certains un profond soupir de soulagement.

D’entrée, on remarque que la formule n’a pas changé. Septic flesh reste Septic flesh, et la formation nous assène son death métal empreint de mysticisme perdu entre légendes sumériennes, égyptiennes et chrétiennes, le tout relevé d’orchestrations sombres et grandiloquentes et de constructions à double vitesse à couper le souffle. On évolue donc en terrain connu, mais cela reste tout de même un plaisir que de retrouver le combo en pleine forme.

Pour ce nouvel opus, les Grecs ont décidé de mettre le paquet. Et pour ce faire, le groupe a fait appel ni plus ni moins à l'orchestre philharmonique de Prague pour les orchestrations, et à l'incontournable Peter Tägtren à la prod, qui soit dit en passant a fait un boulot monstrueux avec les parties de musique classique. Septic flesh avait tous les atouts en main pour nous faire rêver.
Disons-le tout de suite, cet opus a clairement été pensé pour plonger l’auditeur dans l’inquiétude et l’insécurité, et ce dès la pochette, une statue gris pâle tombant en arrière dans une pose dramatique et dont le cou ouvert met à nu une chair rouge vif qui contraste violemment avec le reste de l’artwork.

Le ton est donc donné avec le visuel, et l’album sera du même acabit : les orchestrations théâtrales délivrées par l’orchestre, qui lorgnent vers le gothique (A Great Mass of Death, Oceans of Grey), contrastent avec le death metal rythmé et sans concession des helléniques (Five-Pointed Star, Vampire of Nazareth, The Undead Keep Dreaming) et le chant spectral et lancinant de Sotiris tranche avec la voix d’outre-tombe de Seth. La voix claire fait d’ailleurs plus d’apparitions sur cet opus, que ce soit pour soutenir le chant guttural de Seth ou pour s’y opposer. Le contraste s’effectue également au sein même des pistes, qui se révèleront leurs richesses au fil des écoutes, et qui changent brusquement d’orientation avec une redoutable efficacité, comme Pyramid God (dont les violons vous rappelleront sûrement le thème d’un certain film de Darren Aronofsky sorti en 2000 (Requiem For A Dream pour ceux que ça soule de chercher)) ou The Vampire of Nazareth sur lequel s’invite Iliana Tsakiraki (Meden Agan) pour faire profiter au groupe de sa voix d’opéra.

Avec Rising et Therianthropy, le groupe a aussi essayé de reproduire des titres dans la même veine que Annubis ou Sunight Moonlight, à savoir des titres plus mélodiques et efficaces, mais le résultat est moins convainquant que sur les chansons sus-citées. Les constructions labyrinthiques de Communion trouvent écho sur The Great Mass à travers notamment Mad Architect, à l’intro affolée et affolante. Enfin, et pour en finir avec les comparaisons avec Communion, notons le travail de titan effectué avec les orchestrations, qui non contentes de soutenir les compos en prenant diverses formes (chœurs, violons, clavecins, cuivres, nappes etc), sont à présent des éléments à part entière. On assiste à une réelle fusion des genres, fusion maîtrisée à l’extrême et qui insuffle à l’album un souffle épique en plus de lui fournir un équilibre intrinsèque parfait, entre brutalité pure et ambiance torturée et tragique.

Vous pouvez respirer de nouveau. The Great Mass, surclasse bel et bien Communion. Peut-être manque-t-il aux titres un soupçon de charisme qui nous aurait permis de mieux les garder en tête, comme Septic flesh a su le faire sur Lovecraft’s Death, Babel’s Gate ou encore Persepolis, dont les hymnes résonnent encore dans nos oreilles.
Gageons que les Athéniens ne sont pas au sommet de leur art et qu’ils sauront trouver le moyen de le pousser à son véritable paroxysme sur le prochain album. C’est du moins tout ce que l’on peut leur souhaiter !

A écouter : The Vampire of Nazareth, A Great Mass of Death, Apocalypse, Mad Architect