On pourrait définir deux écoles pour le Black-Metal, avec ceux qui ne jurent que par Darkthrone, Mayhem, Gorgoroth et consorts, qui continuent de jouer à l'ancienne en vouant un culte à Satan et tout le tintouin, puis ceux qui atténuent le propos ou font évoluer un genre. Ne vous attendez donc pas à vous retrouver en face d'un groupe de "pure fucking Black-Metal", puisque Seelentod se situe dans cette deuxième optique en jouant sur cette première sortie, The Ageless Dynasty, un Black mélodique bien construit.

Après seulement un an de carrière et un album sorti dans la foulée, on pourrait s'attendre à un disque truffé d'erreurs, de défauts, voir mal joué du fait de la jeunesse du groupe, eh bien pas du tout. Seelentod étonne par son professionnalisme et la solidité à toute épreuve de ses compositions. N'y cherchez pas pour autant une grande nouveauté dans la recherche musicale, ce n'est pas ici que vous y ferez votre affaire, mais il faut quand même avouer que chaque titre est diablement bien foutu et pour preuve, tout est cuisiné aux petits oignons.
Le jeu entre les deux guitaristes est très intéressant, le duo se complétant parfaitement dans la succession du riffing. Parlons en des riffs qui sont un des points fort de Seelentod, fournissant des motifs musicaux accrocheurs, qui restent en tête (pas pour autant vide de sens et ennuyant après trois écoutes) et qui se renouvellent continuellement, parce que les français ne sont jamais trop mélodiques, évitant de tomber dans des poncifs mielleux ou trop fades. Quelques acoustiques rajoutent un charme aux compositions (fin de Black Pulsar) et les soli très typés Heavy-Metal également (Those Of The Storm).

Par ailleurs l'écoute de The Ageless Dynasty ne manquera pas de rappeler aux nostalgiques aguerris ce bon vieux Storm Of The Light's Bane de Dissection. On a fait pire comme comparaison et ni voyez pas spécialement une redite des suédois puisque Seelentod possède sa propre identité (à affiner encore d'avantage dans le futur?). Pour ce qui est des références ont pourrait citer Immortal sur le terrain épique par lequel évolue le groupe (The Prophecy) ou également le vieux Catamenia quand ils avaient encore la fougue de la jeunesse et une créativité attirante (Uterus Of Time).
Niveau rythmique tout est en place et ça blast en dehors de la très belle instrumentale Solaris, le morceau le plus mid-tempo du groupe. Seul le son un peu synthétique de la batterie pourraient en faire tiquer quelques-uns, mais pour du Black ce n'est pas la chose la plus dérangeante du monde. Quant à la partie vocale, le chant de Nicolas est juste et maitrisé.
Pas grand chose à redire sur ce disque de Seelentod en fin de compte, si ce n'est la pochette tout droit sortie d'un album de Heavy kitsch au possible et la durée un peu faible de l'album qui s'enfile comme du petit lait. Cela dit, il vaut mieux fournir 40 minutes de bon son, plutôt que de remplir inutilement un album avec des titres médiocres.

Concluons sur ce The Ageless Dynasty qui est un très bon disque de Black-Metal mélodique, professionnel jusqu'au bout des ongles à amplement conseiller au fan de Dissection, tout simplement.