|
Biographie
Charles, Arnaud, Lionel et Arnaud forment et constituent Sed Non Satiata (du nom d’un poème de Baudelaire dans Les Fleurs du Mal). Originaire du sud ouest de la France, le groupe sort une Demo en 2004, et enchaine l’année d’après par un split avec Aghast via Rejuvenation records et un 5 titres Le Ciel de Notre Enfance. Valeur sûre de l’emo à la française, la formation s’accomplit un peu plus encore en 2008 par l’intermédiaire d’un Split avec leurs amis de Daïtro au sein duquel le quatuor expérimente l’ajout d’une voix claire et chantée. 2010 voit à la surprise générale paraître un Self-Titled 5 dans le catalogue de l’excellent label Echo Canyon Records. Il se pourrait bien qu'il s'agisse du dernier. Split avec Carrion Spring ( 2014 )On garde tous en souvenir l’énorme split entre Daitro et Sed Non Satiata qui fini Album du Moment en nos pages. Depuis, les derniers ont peuplé nos esprits avec un album éponyme et Mappô, avant de revenir à l’ancienne via un nouveau disque avec Carrion Spring.
Mappō ( 2013 )Après le succès du s/t, Sed Non Satiata se devait de perdurer. On l’espérait, on l'attendait, on l'imaginait, mais on n'a jamais véritablement saisi l'essence de Mappo (littéralement "La Loi Finale", enseignement du Bouddha parvenu à une époque d'incompréhension générale et destiné à disparaître) avant chaque nouvelle écoute. Cycle sans fin, Ouroboros musical, cet album ne se termine que pour mieux se relancer. L'entrée en matière d'"Extrospection" ne vaudra que si la fin de "Soma" été captée, à un tel point que l'effort de Sed Non Satiata de faire un disque plus étalé que l'éponyme en renforce l'unité. Des passages plus Post aux envolées screamoïsantes, le combo ne lâche jamais, armé de son double chant et de ses jeux de cordes pour faire de "Nemesis" ou "Entropia" de petits brûlots dont on n'arrive jamais à éteindre la flamme. Sed Non Satiata ( 2010 )"Lassata sed non satiata". Parce que Messaline incarnait si bien la décadence de Rome, Juvénal en fit le personnage central de sa satire sur les femmes. Il montra qu’une Impératrice pouvait côtoyer l’horreur la nuit venue. La Morale devint hideuse. Baudelaire l’immortalisa par un poème. Et l’expression se para d’une poésie emplie de suavité infernale. Sed Non Satiata est un groupe à part ; sans myspace, sans communication putassière, sincère sur scène, en dehors comme sur enregistrement, pudique mais pas hautain, engagé mais sans verser dans le prosélytisme, qui prend son temps pour soigner ses sorties, comme s’il était en dehors du système, comme si, ce qui comptait c’était l’Art, uniquement l’Art. Le morceau du split avec Aghast avait donné la parole à un groupe vif as fuck, dans un gigantesque cri, comme pour marquer sa naissance. Le Ciel de notre enfance apporta les premières nuances dans son tracé, par un mélange de torrents fougueux et d’ondes délicates. Sed Non Satiata imposait lentement sa démarche. Le split avec Daitro – groupe avec lequel Sed Non Satiata entretient une influence bilatérale réciproque – en systématisa les valeurs et l’équation : Sed Non Satiata = emo hardcore + post rock. Et on a cru l’Histoire achevée. A tort. Ce Self-Titled là agite les vertus d’un phénix. Médité sur la longueur, maitrisé de bout en bout, Sed Non Satiata sent le crépitement des créations nécessaires et vitales, celles faites avec les ongles en guise de plume, les craquelures de la table aux lèvres et les icones fêlées en contre-bas. Plus ample que les précédents efforts, plus insaisissable aussi, Sed Non Satiata libère en 5 titres une puissance d’exécution nouvelle, qui explore, explose, façonne et fascine (la magistrale "L’arrache cœur" et ses longues élégies de cordes hypnothiques). Le french way of emo dans le compas ("Les colonnes de soie"), les variations des tonalités aux voiles (alternance chant crié/chant clair, chœur féminin dans le lointain), le quatuor retrouve ses sensations du dernier split, tout en les agrémentant d’une palette musicale et émotionnelle plus riche, en atteste le crescendo post-hardcore de "Osogo Oro" et ses guitares plombantes, l’épilogue magnifique au piano qui met le point final à une phrase en tempête sur "Entre les mots", ou encore le préambule acoustique de "Calle Jaen 23…ou l’antre de la bête". Et le reste... tout ce reste... qu’on ne saurait résumer. Car ce Ep possède la marque des grands en ce qu’il procure à chaque écoute comme une sensation d’inachèvement chez l’auditeur dont l’intuition lui dit et redit qu’il n’a pas tout compris, que des choses demeurent à découvrir, à saisir ; en suspend. Reste alors à y replonger, comme Messaline, chaque nuit et chaque jour qui passe, inexorablement, jusqu’à l’épuisement impossible de ses ressources... "[...] Plus fatiguée qu'assouvie, elle sort, les yeux éteints, enfumée par la lampe, et rapporte l'odeur de cet antre sur l'oreiller de l'empereur" (Juvénal, Satire, VI) A écouter : les yeux �teints |
Sed Non Satiata
Style : Screamo / Post Tags : Post-Rock - Screamo Origine : France Site Officiel : sednonsatiata.com Facebook : Amateurs : 39 amateurs Facebook : |