Winter Forever est plus accessible que Ghost; moins brumeux et plus ouvertement rock, emmené à visage découvert par un Kyle Soto propulsé en tête de proue.
Faut dire qu'il est animé par une approche vocale intéressante (dont la spécifité ne fera pas l'unanimité) : nonchalant voire lancinant, à contre-temps, en intonations montantes/descendantes singulières. Et sa langueur devient vivacité électrique sur les refrains, épaulé par son duo de choristes.
Leur Winter Forever, ce sont des morceaux qui traînent autour des trois trente en débutant sur des tons éthérés, délicats. Puis qui dérivent jusqu' à s'aventurer vers des terrains rock accrocheurs mais authentiques. On pense à The Juliana Theory sur le refrain de "Slow Down", à Park sur "Save Me", Alkaline Trio sur les montées de "Thank You"... Mais c'est surtout le Brand New 2000s qui vient en tête. Avec un côté early Deep Elm travaillé, des jeux de guitare créatifs, des effets bienvenus, et un tempérament juvénile bien trempé.
Faussement épuré, ce premier opus complet se révèle tout compte fait plus complexe et pas tant convenu que ça, au vu des avis divergents. En pleine période de revival emo, Seahaven ne singe pas avec nostalgie une période révolue: il va de l'avant et modernise en toute simplicité un esprit trop souvent trahi.
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A écouter : "The End of the World"