Scott Weiland
Rock

Happy
1 - Missing Cleveland 2 - Tangle With Your Mind 3 - Blind Confusion 4 - Paralysis 5 - She Sold Her System 6 - Fame 7 - Killing Me Sweetly 8 - Big Black Monster 9 - Crash 10 - Beautiful Day 11 - Pictures & Computers (I'm Not Superman) 12 - Arch Angel
Chronique
Dix ans c'est long. Beaucoup de choses se sont passées entre 12 Bar Blues et Happy in Galoshes, à commencer par le parcours du chanteur qui a entre temps quitté Stone Temple Pilots pour rejoindre la bande à Slash. Mais nouveau revers, Weiland est dorénavant retourné dans le groupe qui l'a vu percer, et avec qui tout se passe pour le mieux.
Aujourd'hui l'un des rares enfants terribles des années Grunge encore vivant a mis des démons de côté et semble aussi avoir trouvé une certaine stabilité dans sa vie après avoir été tourmenté des années durant par la drogue. C'est dans ce contexte que sort Happy, véritable expression d'une sérénité retrouvée.
Avec Scott Weiland on ne sait jamais trop à quoi s'attendre... Le chanteur a en effet pour habitude de naviguer entre les genres : du Rock « pur » aux gentilles balades en passant par la Pop. Sur Happy c'est ce dernier qui prédomine très largement avec des refrains calibrés pour camper dans la tête comme l'attestent Missing Cleveland, She Sold Her System ou bien encore Big Black Monster. Les mélodies restent...
Entouré des musiciens de No Doubt, Weiland livre un album dans une tradition héritée de David Bowie, l'une de ses principales influences. On retrouve en commun avec ce dernier la même insolence, le côté « sexy », le soucis du détail dans les arrangements, et j'en passe. Tout ça pour en venir au fait que n'est pas pour rien que Weiland s'essaye au périlleux exercice de reprendre la célébrissime Fame. Si l'essai est correct, fidèle, il dénote néanmoins quelque peu avec le reste du disque.
Les fans de Stone Temple Pilots et de Velvet Revolver ayant manqué l'étape 12 Bar Blues risquent d'être quelque peu déboussolés par ce disque tant celui-ci s'éloigne du Rock ayant fait connaître le chanteur. Point de Sex Type Thing ou de Slither ici mais plutôt des chansons dans lignée des balades de N°4 ou Shangri-La-Dee-Da avec toujours cette voix lancinante...
Plus homogène en terme de qualité que 12 Bar Blues, Happy est aussi plus rafraichissant. Les délicieuses Killing Me Sweetly et She Sold Her System sont idéales pour s'apaiser l'esprit quelques minutes alors que la très rythmée Missing Cleveland donnera un bon petit coup de fouet toujours appréciable.
Les deux dernières chansons concluent en revanche fort mal un disque jusqu'alors quasi exempt de défauts. Arch Angel et "bip" répété à outrance est en effet bien agaçante, tandis que Be Not Afraid est aussi énervante qu'un chant de Noël. Dommage, dommage, l'essai était presque irréprochable.
Avec ce second album solo, Scott Weiland nous livre une musique délicieusement Pop imprégnée de références aux bonnes vieilles années soixante-dix. Bien construit, varié, touchant, cet Happy plaira sans nul doute aux amateurs du chanteur qui s'essaye ici à une musique Pop, chose entraperçue mais peu exploitée sur ces précédents disques et qui est ici à découvrir.