J’aurais voulu que Schwarz ne me parle pas autant, que le combo ne me donne pas envie de revenir régulièrement piocher dans son éponyme pour satisfaire ce besoin d’une pop délicate et malgré tout mélancolique. Pourtant, sous ces aspects avenants, la musique des Suisses n’est pas la plus aisée à apprécier : des notes vaporeuses et stellaires de « Oval » aux relents Trip-Hop de « Hide », l’affaire se conclura après un bon nombre d’écoutes, voire plusieurs mois de recul.
Plongé dans cette ambiance cotonneuse, cet éponyme se rapprochera petit à petit de Portishead ou de certains aspects de Depeche Mode ou dans la folie d’une Björk, sans jamais tomber dans ce créneau déjà balayé depuis plusieurs années. Toutefois, quelques accroches viendront ponctuer cet éponyme : cette sensation que justement il est facile de deviner certaines successions de notes ou lignes vocales (« My Friend »).
Heureusement, quelques surprises viennent sublimer Schwarz : « May » et son évolution parsemée de quelques notes de piano ou d’un refrain aux choeurs saisissants ; « Someone » remplit également aisément sa mission de dernier titre en développant encore plus cette sensation douceâtre d’apaisement. De fait, Schwarz ne révolutionne rien mais s’approprie, au travers des onze compositions, une Dark-Pop jamais redondante (l’énorme « Lullaby »).
C’est également ce qui pourra bloquer : Quel intérêt de se pencher sur ce nouveau combo quand des discographies entières offrent déjà d’innombrables heures de musique ? La volonté de varier ? de découvrir ? C’est surtout cet aspect qu’il faudra retenir avant toute écoute de Schwarz : sans rien attendre, cet éponyme offre divers titres aux multiples facettes (« Cracks and Dust »). En posant de grands espoirs, passez rapidement votre chemin, vous trouverez sans doute à redire.
Schwarz n’est pas qu’un nom : la couleur dégagée par les musiciens emplit peu à peu les pièces, jusqu’à créer cette ambiance intimiste mais pourtant assez sombre. Le terme utilisé dans la bio, à savoir « Crépusculaire », reste sans doute le plus adapté pour définir le quintet qui s’aligne sur ce qu’à pu produire Portishead par le passé.
A écouter : Cracks and Dust - Someone