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Biographie
Satyricon se forme à Oslo en Norvège durant l’année 1991. Le groupe s’articule autour du célèbre binôme constitué par Satyr (aka Sigurd Wongraven) et Frost (aka Kjetil Vidar Haraldstad). Le premier se charge de la quasi-totalité du travail de composition, à savoir le chant, les parties basse, les parties guitare, et les claviers. Frost se charge, quant à lui, de marteler les fûts avec le style qu’on lui reconnaîtra unanimement par la suite. Satyricon ( 2013 )Satyricon, plus de 20 ans au compteur et le duo Satyr / Frost qui continue toujours à faire son chemin, bien loin maintenant des orientations extrêmes de certains groupes issus des mêmes contrées. Depuis Rebel Extravaganza, l'imagerie médiévale est totalement délaissée, allant jusqu'au Black'N'Roll à l'imagerie veste de cuir / lunettes de soleil, et ce n'est pas cet éponyme qui inversera la tendance. My Skin Is Cold ( 2008 )Après un Now, Diabolical en demi-teinte, le retour de Satyr et Frost était attendu au tournant. Il aura fallu attendre 2 ans pour que le duo veuille bien nous gratifier d'un son nouveau. C'est chose faite avec ce My Skin Is Cold, Ep composé d'un inédit (My Skin Is Cold), de deux versions remasterisées des morceaux présents en bonus sur le LP de Volcano (Live Through Me et Existential fear-questions), et deux lives (Repined Bastard Nation et le culte Mother North). Derrière cet artwork attirant l'oeil, le Satyricon 2008 attend sur son trône de fer... The Age Of Nero ( 2008 )Il faut bien l'avouer, on attendait le nouvel album de Satyricon avec un intérêt certain. Le duo Satyr / Frost allait-il à nouveau prendre l'auditeur à contre-pied ? Aurions-nous droit à un album enfonçant le clou du rock et supplantant celui du black ? Le bref Ep My Skin Is Cold avait suggéré une orientation musicale proche de Now, Diabolical, sans surprise, mais les quelques extraits de The Age Of Nero augmentait l'intérêt que l'on pouvait porter au futur album. Dès les premières notes de Commando, l'oreille se dresse. Plus rapide que Now, Diabolical sur les premières secondes, puis finalement on retrouve la voix éraillée de Satyr, la batterie de Frost et les riffs plus rock que black. Pas de doutes, Satyricon est là, un poil plus crade, enveloppé dans sa cape noire mais en meilleure santé que sur le dernier essai du groupe. Frost, que l'on sentait presque bridé dans l'album précédent, se relâche, délivre un déluge de coups qui manquait clairement depuis Volcano. Un morceau comme Die By My Hand y gagne énormément, le rythme imposé variant régulièrement et évitant aux compositions de s'embourber dans des riffs et une voix trop répétitifs. Les mélodies sont toujours aussi captivantes dans la plupart des compositions (le riff principal de The Wolfpack ou encore le lent Den Siste, qui souffre du syndrome du morceau de fin d'album, à savoir plus long et plus posé, pour prendre son ampleur sur les deux dernières minutes). La voix de Satyr semble plus variée, notamment grâce à quelques mots d'un autre ton (The Wolfpack) ou même de discrets chœurs obscurs (Die By My Hand), donnant de trop rares frissons sur The Age Of Nero. Satyricon a l'air de miser énormément sur la production pour cacher les plumes manquantes sur le corbeau de l'artwork. Car si l'on enlève les guitares éraflées, on se retrouve vraiment face à la suite de Now, Diabolical. En effet, morceaux parfois trop longs, Satyr trop monotone vocalement 95% du temps, compositions ayant dévoilé leur charme au bout de quelques écoutes et même parfois insipides comme le fut K.I.N.G. en son temps (Last Man Standing, dont le seul intérêt réside dans quelques passages plus brumeux) sont les gros points faibles de The Age Of Nero. La différence se sent sur My Skin Is Cold, possédant un son différent de celui de l’Ep, mais qui permet de se rendre compte que la production joue énormément sur ce nouvel album. Satyricon a voulu donner un sentiment plus sale à ses morceaux, mais la musique ne change pas de beaucoup, sonne factice. Mais The Age Of Nero possède aussi d'excellents passages, à l'image de Den Siste, rappelant To The Moutain par sa construction ou encore The Sign Of The Trident à la conclusion résonnante, prenant de l'ampleur et offrant de nombreux changements, cassant la longueur que subit Die By My Hand par exemple. On retrouve quelques passages aux relents de Rebel Extravaganza (des riffs et une noirceur occupant la quasi totalité de l'album), mais il est maintenant clair que la période ayant pris son apogée sur Nemesis Divina ne reviendra jamais, n'en déplaise aux personnes l'espérant encore. The Age Of Nero est un album batard. La production de Volcano couplée aux riffs de Now, Diabolical. Satyricon sonne plus black, mais ca n'en est pas. Cela satisfera sans doute nombre d'auditeurs, donnera quelques frissons, mais une fois quelques écoutes passées, on y reviendra avec un léger goût d'amertume. Les compositions possèdent les défauts de Now, Diabolical, à savoir une longueur parfois répétitive, et l'on regrette qu'une fois la production enlevée, il ne reste qu'un clone de Now, Diabolical, cependant à peine meilleur malgré le peu de prises de risques. On passera sur l'utilité de l'édition limitée qui n'a de réel intérêt que pour les personnes n'ayant pas craqué sur le Ep My Skin Is Cold, puisque les 3/4 des bonus sont en fait l'Ep. Néron fut un empereur romain du 1er Siècle, associé à de nombreux meurtres, orgies et symboles de décadence. Il fut aussi considéré, bien que cela soit remis en cause depuis quelques années, comme responsable de lincendie de Rome de 64. Plus dinfos ici. Now, Diabolical ( 2006 )Cela fait bien longtemps que Satyricon ne joue plus du black metal typé norvégien. Cette chronique n'aura en aucun cas pour objectif de regretter cette reconversion du groupe qui a su faire avancer le black métal avec la violence clinique de Rebel Extravaganza et le brulot thrash / black metal endiablé qu'était Volcano. Ce qu'il va falloir jauger c'est si Satyricon en 2006 a encore sa place de leader de la scène black metal moderne, ce qui a expliqué sa signature chez Roadrunner. Pacte avec le diable ? Il semblerait vu la place prépondérante que l'imagerie satanique prend dans cet album (bien que ce ne soit pas nouveau pour le groupe, mais à ce point utilisé...). Now, Diabolical est réellement la suite de Volcano, en son, en tetxures des instruments et façon d'aborder le black metal. En effet, Volcano concluait sur Black Lava, un morceaux mid-tempo libéré, à la structure éclatée et cathartique, et au feeling evil hors du commun. Now, Diabolical reprend directement là ou Black Lava s'arrêtait. Alors, oui beaucoup de plans sont charmants, des mélodies sont frappantes de justesse (A New Enemy par exemple) et Satyricon réitère ce mid-tempo oppressant et séduisant, au feeling possédé hors du commun. Les riffs sont tous bien sentis, délivrés avec justesse et joués avec une puissance incisive. Par dessus se rajoute la voix vraiment effrayante de Satyr, rageuse mais malheureusement trop peu variée et trop mise en avant, ce qui en devient vaguement fatiguant et cliché. Frost, quant à lui se débrouille toujours aussi bien derrière ses fûts, bien que les parties batterie restent un peu banales et bridées (à côté de ce qu'il fait dans 1349), ce qui donne un peu l'impression qu'il joue la facilité. Finalement, ce qui est dérangeant c'est que quasiment toutes les chansons sont un peu trop longues, sans réellement arriver à developper un côté lancinant jouissif qui aurait fait du cd une vraie perle. Le côté trop inégal du disque lui vaut de devenir énervant sur certains passages. Le single K.I.N.G par exemple, est d'une banalité affligeante à tous les plans, et rentre dans les clichés (et je ne parle pas de la vidéo). Bien heureusement, certaines chansons sont de véritables bijoux, qui sauvent le cd. Premièrement, la chanson éponyme et son break sublime, au feeling réellement prenant. Deuxièmement, The Rite Of War Cross, où Frost fait une démonstration digne de son talent et Satyr libère ses cordes vocales en diversifiant ses parties chantées, où les riffs s'entrelacent et se remarient, dans des textures de guitares lourdes, tellement lourdes qu'on croirait qu'elles sont plus d'une, et appuyées par une trompette sur le thème principal. Troisièmement, A New Enemy impose une mélodie plutot intéressante et un côté romantique dans le nihilisme assez novateur. Enfin, le vrai chef d'oeuvre de l'album se retrouve dans To The Moutains, son ultime chanson qui le conclu d'une maniére fantastique. Chuchotements, usage de la double sur un riff lent et joué dans un ton grave, retour des trompettes et cris à glacer le sang qui rapellent le feeling de The Shadowthrone. Finalement, Satyricon ne se plante pas littéralement, livre un cd moyen mais avec d'excellents morceaux et d'autres déja cultes. Le groupe aurait écrit un EP, et en moins de temps, celui-ci aurait pu être génial. Mais souvent des ambiances semblent bâclées et auraient méritées un meilleur traitement, pour arriver à réaliser quelque chose de vraiment fantastique. Passablement déçu donc, le groupe est passé a côté de quelque chose de grand, sans pour autant tomber dans le jetable. A écouter : Now, Diabolical; To The Mountains, A new Enemy, The rite of war cross |
Satyricon
Style : Black Metal Tags : Black Metal Origine : Norvège Site Officiel : satyricon.no Facebook : Amateurs : 236 amateurs Facebook : |