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Biographie
Saturnus démarre en 1991 à Copenhague (Danemark) lorsque Thomas A.G. Jensen (chant) entreprend de monter un groupe de Death Metal. Très vite, il rencontre Brian Hansen (basse), mais le line-up met quelque temps à se stabiliser, et le groupe, à l’époque appelé Assesino, n’est réellement formé qu’en 1993, avec donc Jensen au chant, Hansen à la batterie, Christian Brenner et Kim Sindahl aux guitares, et Pouli Choir à la batterie. La formation participe peu après à une compétition de Metal, le Judgement Day, termine deuxième et split ensuite, mais pour se reformer un peu plus tard, avec de nouveaux membres. C’est à cette époque que le groupe opte pour le nom de Saturnus. Au cours de l’année suivante, le groupe délaisse peu à peu le Death pour se tourner vers un son plus Doom, et endure encore quelques changements de line-up. Malgré cela, la formation commence à tourner un peu partout au Danemark avec des groupes locaux, et sort une démo autoproduite. C’est au début de l’année 1996 que le déclic se produit : après un concert en compagnie de My Dying Bride, le groupe décide de mixer Doom Death et Metal gothique et trouve sa voie, puisqu’il ne faudra seulement qu’un an pour qu’il soit signé chez Euphonious Records et sorte son premier album, Paradise Belongs To You, qui fera date puisque considéré aujourd’hui comme un des meilleurs albums de Doom Death de l’histoire. La formation commence alors à beaucoup tourner sur ses terres, avec notamment deux concerts mémorables : le premier de plus de 5h dans une église en compagnie d’une chorale constituée d’une vingtaine de femmes, l’autre au Roskilde Festival devant un parterre de 3 000 fans. Le groupe, lancé, enregistre ensuite un ep, For The Loveless Lovely Nights, qui sort courant 1998 et constitue également un joli succès, le groupe délaissant le Doom Death pour un son plus Metal gothique. Après de nouveaux changements de line-up, la formation entre aux Sweet Silence Studios début 1999 pour enregistrer un nouvel album sous la houlette de Flemming Rasmussen (les trois premiers Metallica). Martyre sort finalement début 2000 après de nombreux reports et autres changements de line-up incessants. Ce nouveau disque est bien plus orienté Metal gothique que ses prédécesseurs, le groupe ayant semblant s'éloigner de ses racines Doom. C’est également à cette période que Saturnus donne ses premiers concerts à l’étranger. Après une longue période de flottement, le groupe sort en 2004 une démo constituée de chutes, Rehearsal Studio Tracks et recommence à donner des concerts, et décide finalement de retourner en studio. Le résultat sera la sortie de Veronika Decides To Die courant 2006 chez Firebox Records, nouvel album d’une formation enfin stabilisée et résolument tournée vers l’avenir, qui marque un retour au sources au niveau des compositions, avec un son nettement plus Doom Death que son prédécesseur.
C'est quand même une belle merde chez Saturnus. La valse des musiciens n'en fini plus. Tu me diras, c'est pas tellement pire que chez d'autres formations. Sauf que chez les danois ça prend des proportions plutôt importante. De la formation d'origine il ne reste désormais que le chanteur, Thomas Akim Grønbæk Jensen ainsi que le bassiste, Brian Pomy Hansen, parti en 1999 et revenu en 2007. Il aura également fallut six années de changement de line-up pour donner une suite au très bon Veronika Decides To Dies.
Saturn In Ascension rassure néanmoins immédiatement. Saturnus n'a pas perdu de sa superbe. Les deux guitaristes remplaçant, Mattias Svensson et Rune Stiassny, visiblement embauché uniquement pour les sessions d'enregistrements, font parfaitement l'affaire. La plupart des lignes mélodiques semblent avoir été écrites dix ans plus tôt, les riffs plombés n'ont également rien à envier au passé. Henrik Glass derrière les fûts sait apporter lourdeur, retenue et rythmes meurtris. Le chanteur est fidèle à sa tessiture de voix, alterne entre growl caverneux, chant clair élégiaque et doux spoken words. Si le line-up a changé, le cœur de Saturnus demeure certes noir, mais intacte par son identité lyrique, intense, avec un Doom Metal finement écrit à la croisée du Death Metal mélodique et du Metal Gothique. La seule petit différence c'est qu'il est légèrement plus orienté Doom / Death que ses références Gothique du précédent opus, Veronika Decides To Dies.
A partir de là, Saturn In Ascension rempli le cahier des charges et donne une suite tout à fait satisfaisante après huit trop longues années de silence discographique. C'est cette lead guitare qui prédomine faisant des accroches mélodiques les principaux moments forts du disque (Wind Torn) couplé aux riffs lents (A Fathers Providence très Paradise Lost dans l'esprit) de même que dans ses développements traînant et d'une grande tristesse (Forest Of Insomnia). Mais le groupe ne dévoile pourtant pas tout, tout de suite, grâce entre autre à un fin songwriting ainsi que des arrangements soignés. Ici et là on relèvera des notes de guitares acoustiques, de piano, de violon ou encore de flûte (Call Of The Raven Moon). Beaucoup de passages sont touchant, avec par exemple le morceau acoustique avec ces voix féminines A Lonely Passage similaire à All Alone présent sur Veronika Decides To Dies ou Between en conclusion, fabuleux mélange de spoken word, de violons, de chœurs, et de leads grandioses.
Heureusement, Saturnus revient avec la bonne formule, sans prendre de risque certes, mais pose une pierre de plus dans une discographie impeccable et de référence dans le style Doom / Death. On ne peut que leur souhaiter qu'un peu plus de flamboyance pour la suite.
Veronika Decides to Die est un peu l’album que tous les fans attendaient sans pour autant se faire d’illusions. En effet, après la sortie mouvementée du maintes fois acclamé Martyre en 2000, les trop grands changements de line-up et le silence radio du groupe ne laissaient que peu d’espoir sur la survie de la formation. Et pourtant, en 2004, une démo constituée de chutes de studios voit le jour, accompagnée du retour du groupe sur scène ainsi que de l’annonce de son entrée prochaine en studio. Commence alors une longue attente de deux ans, jusqu’à la mi 2006 et la sortie cette nouvelle galette.
Ce qui frappe d’entrée à l’écoute de ce disque, c’est le son résolument moderne des compos ; les guitares sont incisives et efficaces, les claviers sont certes en retrait par rapports aux précédents opus mais se marient à merveille avec ces dernières, la section rythmique basse / batterie est au diapason et la voix explore trois registres de chant différents : chant clair limite parlé, hurlements et voix growl. On note ainsi le retour de cette dernière qui s’était fait discrète sur Martyre au profit de chœurs religieux, absents sur ce nouvel album.
Les paroles sont également d’une très grande qualité. On suit à travers elle tout au long de l’album les pensées amères d’un esprit torturé, abandonné, aspirant à mourir seul et dans le noir, mais qui appelle, qui a besoin qu’on l’aide, besoin qu’on l’aime pour ne pas commettre l’irréparable. I long, première chanson de 10 minutes, Rain Wash Me, All Alone sont autant de joyaux qui captivent l’auditeur et le plonge dans un univers froid, vide et oppressant, un peu comme s’il se retrouvait seul dans une église la nuit, avec pour seule compagnie ses pensées les plus tristes, les plus désespérées.
Le chef-d’œuvre de cet album est sans nul doute Descending, piste de 9 minutes qui symbolise à elle seule tout le son propre à Saturnus : des paroles d’un romantisme désespérément noir, des guitares emplies de nostalgie, une batterie irréprochable et une voix qui change de registre avec une facilité déconcertante. Le titre de l’album est par contre une curiosité. En effet, il apparaît comme une référence évidente au roman du même nom de Paulo Coelho, qui raconte l’histoire de Veronika, jeune slovène de 24 ans qui, ayant tout pour elle et promise à un bel avenir, décide subitement de se suicider par ingestion de médicaments, sans raison. Il serait dès lors intéressant de considérer le disque comme un concept album autour de la mort lente de Veronika, la converture, esquisse d’un visage féminin, nous confortant dans cette idée. Les paroles seraient ainsi les dernières pensées tumultueuses de la jeune fille, une sorte de dernier témoignage avant la fin, mises en musique pour illustrer la détresse d’une âme, et pour tenter de donner sens à l’insensé, expliquer l’inexplicable. Cependant, il est nécessaire de laisser ces considérations au conditionnel, puisque le groupe n’a fait aucun commentaire sur les similitudes entre le roman et son disque.
En conclusion, Veronika Decides to Die est une réussite totale, à tous les niveaux. Album de la résurrection d’un des meilleurs groupes du genre, il augure du meilleur pour l’avenir, tant la formation apparaît désormais comme sûre d’elle et enfin stabilisée. Nouveau chef d’oeuvre dans une discographie sans faute, à rapprocher du monumental Paradise Belongs to You, il est assurément la sortie Doom Death de l’année, en attendant le nouveau My Dying Bride, groupe dont Saturnus peut être estimé comme une excellente alternative.
A écouter : I Long, Descending, Rain Wash Me... tout en fait
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