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Biographie

Sarah Longfield

Sarah Longfield est une guitariste originaire du Wisconsin (USA) qui se fait connaitre sur YouTube à la fin des années 2000 grâce des vidéos de reprises. Au début des années 2010, elle propose ses premières compositions, qui contiennent énormément de jeu sans médiator, en favorisant des techniques de tapping avec jusqu’à huit doigts. Elle fait aussi partie des premières personnes à jouer sur des guitares à huit cordes.

La musicienne sort deux démos en 2011 (Progression puis Zeal) et une en 2012 (Par Avion). A partir de cette année, elle s’illustre aussi en menant le groupe instrumental The Fine Constant (Djent / Prog / Ambiant). Sarah Longfield compose pour son groupe (qui sortira deux albums, Myriad en 2012 et Woven In Light en 2015) et continue de sortir des EPs en solo (Oneiric en 2013, Kikiria l’année suivante, Velvet Nectar en 2016).

L’aventure s’arrête en 2017 pour The Fine Constant et la guitariste continue de publier des covers sur YouTube, de nombreux singles composés par elle, puis de l’album Collapse // Expand, toujours en 2017. Ce disque lui permet de tourner avec Wintersun et Ne Obliviscaris en 2018. Sarah Longfield sort un nouvel LP fin novembre 2018, Disparity, après avoir été signée chez Season Of Mist.

Chronique

Disparity ( 2018 )

Après s’être faite connaitre pour ses reprises de Death Technique puis pour compos djenty pleines de tapping, Sarah Longfield vient d’être signée, assez logiquement, chez Season Of Mist. L’occasion pour votre dévoué serviteur de se pencher sur le boulot de la guitariste en dehors de YouTube. Compte tenu de ce contexte, je ne m’attendais pas à découvrir un album oscillant entre Ambiant, Rock aérien, et Jazz technique, dans lequel le Djent progressif est relégué au rang d’influence.

Quelle drôle de surprise. Pour vous aider à vous repérer, si vous avez déjà vu Sarah Longfield jouer Quiescent avec son ancien groupe The Fine Constant, alors sachez que c’est de là que part Disparity pour se diriger vers des contrées encore plus Ambiant. Au final, on ne se rend même pas compte qu’il s’agit d’un disque écrit et interprété par une guitariste très technique. Sa fidèle huit-cordes tisse des mélodies discrètes, qui se fondent dans les nappes de samples et les voix aériennes (tout le chant est assuré par la principale intéressée et strictement toutes ses interventions sont en voix claire, même si on sait qu’elle peut growler). L’ensemble forme plutôt des voyages que des chansons.
Mais au fil des écoutes, et si on veut pousser plus loin dans l’analyse technique (je pense qu’il est possible de ne pas le vouloir, et de se laisser simplement porter par cette demi-heure intemporelle), la virtuosité de la protagoniste fini par se révéler, lentement, timidement. D’abord dans Cataclysm et son approche très Animals As Leaders, évidemment. Puis, petit à petit, dans le reste de Disparity : les riffs chiadés dans Sun ne se voient pas tout de suite, tant le titre brille par son solo de saxo, ses grooves de batterie et son ambiance « summer » à la Polyphia ; le solo au milieu de Stay Here est tellement intégré dans l’humeur Rock mélancolique du morceau qu’il passe presque inaperçu alors qu’il est incroyable ; les arpèges sur lesquels est construit toute la base de Embracing Solace sont dingues et discrets à la fois…
Sarah Longfield a aussi la bonne idée de ne pas placer du chant sur tous les titres, et de ne pas trop en faire sur les pistes ou elle a décidé d’en mettre. Si sa voix est juste en termes de hauteur des notes, elle est plutôt banale en termes de timbre, et on préférera souvent la musique au chant, sans que cet élément ne soit désagréable. On apprécie les longs moments instrumentaux tout autant qu’on apprécie leur justification par ces instants chantés, aucun des deux aspects ne prédomine, le disque s’écoute agréablement en fond sonore comme un album instrumental mais est bien plus vivant.

Si on excepte sa longueur (ou plutôt sa courteur – 29 minutes) et sa pochette à laquelle on n’adhère pas forcément (des goûts et des couleurs, mais bon, surtout des couleurs quoi), Disparity a tout de l’album passe-partout : intéressant techniquement, idéal en fond sonore pour une ambiance légère, pas trop bourrin pour rester accessible, avec suffisamment d’influences variées pour que chacun y trouve son compte… Une pépite de fraîcheur et d’ouverture d’esprit vers des sphères plus « posay » pour les Djent-lemen en quête d’un peu d’émotion.

A écouter : Sun, Cataclysm