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Biographie
Saint Vitus, pionnier cultissime maudit car trop souvent oublié, figure parmi les toutes premières formations de Doom de l'Histoire, et reste comme une source d'inspiration majeure pour une myriade d'autres groupes. ChroniqueLillie: F-65 ( 2012 )D'après ce que j'ai pu en entendre et lire, ce nouveau Saint Vitus a laissé pas mal de monde déçu voir un peu amer. Cela m'a d'autant plus surpris qu'il m'a plutôt enthousiasmé. Effectivement, il m'a été difficile de ne pas apprécier ce disque qui m'a paru comme être la continuation logique et presque normale de la discographie des parrains du doom. C'est comme si ils ne s'étaient jamais séparés, l'alchimie est toujours là. La sauce prend dès la première piste, une Let Them Fall revancharde sur laquelle on reprend immédiatement goût au groove d'outre-tombe caractéristique de leur musique, comme un heavy sous lexomil qui garde sa force et son attaque derrière une langueur morbide. On pourrait comparer ce Lillie : F-65 à Frozen In Times d'Obituary, qui avait marqué le retour du groupe par de nouvelles compos quasi-identiques aux anciennes. Mais là où les floridiens avaient pêché, c'était par manque d'inspiration et par écriture presque automatique. Mais ici, point de fausse entrée, ni de flagrant délit de repos sur les lauriers. L'inspiration est toujours là, le talent est toujours là. Il y a quelque chose de presque magique d'entendre un album qui aurait très bien pu sortir il y a une grosse quinzaine d'années et dont on peut déguster toutes les saveurs comme au premier jour. Dave Chandler a exactement le même son de guitare qu'avant, que la production s'est évertuée à rendre à l'identique avec cette espèce de saturation qui sent à la fois le cimetière et la poussière, ces putains de riffs qui peuvent limite renvoyer Justin Oborn d'Electric Wizard à ses chères études si j'exagérais, et ses furieux solis à la limite du noise. On retrouve toujours ces envolées punk à la Black Flag qui donne au Vitus toute sa différence par rapport au Doom traditionnel très orienté NWOBHM (sur The Bleeding Ground particulièrement), des doomeries carrément glauques qui vous font sentir comme un croquemort dépressif en plein dans sa quatrième oraison funèbre de la journée (The Waste Of Time, avec son riff qui a le goût d'un bad trip en milieu urbain délabré) et du larsen en-veux-tu-en-voilà sur une Withdrawal qui anachroniquement, ne laisse plus de doute sur la provenance de l'accordage des guitares d'Eyehategod. En prime, le Vitus se paye même le luxe de nous gratifier d'un tube, en l'occurence Blessed Night, dont la coolitude sommitesque reste très longtemps en tête (on ne se demande pas pourquoi ils ont imprimé des ticheurtes à son effigie) et qui ne quittera à mon avis jamais la setlist du groupe jusqu'à sa fin grâce à sa puissance rock'n'roll qui fait malheur en live. La seule différence que l'on peut sentir se fait sur le chant de Wino, qui tel un vieux whisky, a prit énormément de bouteille avec le temps et toutes ces années à trainer du côté du stoner, s'est chargé d'une saveur rock'n'roll des plus délicieuses qui se fait sentir dès que besoin est avec ses petites intonations rocailleuses très The Obsessed/Spirit Caravan ect...en se mêlant dans les complaintes doom typiques qu'on pourrait croire venu droit de Born Too Late, le côté geignard en moins.
Après malgré toutes ses qualités (tout de même un peu subjective, mais la part de subjectivité d'une chronique est tout de même importante sinon on en serait réduit à commenter les compétences techniques d'Imgwe Malmsteem plutôt que de vous expliquer à quel point Ceremony vous tabasse la gueule et le mental et que c'est pour ça que vous devez les écouter), je peux comprendre que ce disque soit décevant pour certains. Oui effectivement, sept chansons seulement après près de vingt ans d'absence, ça fait un peu léger, d'autant plus qu'en enlevant Vertigo et Withdrawal (deux instrumentales sympathiques mais pas forcément obligatoires), ça ne fait plus que cinq. Effectivement, ne faire que reprendre les choses là où ils les avaient laissés, même avec talent, ça peut paraître insuffisant pour un groupe désormais culte et dont la réputation règne sur le genre doom comme une autorité presque vénérée. Mais honnêtement, si cet album est une bonne surprise pour moi, c'est parce que je n'avais pas beaucoup d'attente vis-à-vis de Saint Vitus, dont je considère que cette reformation tient quasiment de l'accident historique miraculeux. En effet, à l'époque, tout le monde s'en battait royalement les couilles et malgré la capitalisation d'une réputation qui n'est plus à faire, une réunion éclair en 2003 n'avait pas non plus soulevé l'enthousiasme de la plèbe. Et si on prend en considération les polémiques sur quel chanteur doit revenir, les relations entre les membres, le batteur original qui clamse entretemps et le fait que Wino soit un PUTAIN de poissard (tout ce qu'a entreprit ce mec au plan personnel comme musical a fini par lamentablement foirer et tout ça bien malgré lui. J'ai un immense respect pour ce mec qui a une vie à pleurer mais qui n'a jamais lâché le morceau), je n'aurais pas misé grand chose sur ce cheval là. Donc quand d'autres attendaient comme le Graal une nouvelle galette de la part du Vitus, je regardais l'avancée du projet - initialement quelques concerts avec une forte audience histoire de se refaire de la lose d'antan - de loin en attendant le moment fatidique où ça allait inévitablement foirer. Voilà pourquoi ce Lillie : F-65 m'aura tant plus et déçu les autres : je m'attendais à une bouse, j'ai eu un très bon album de doom. D'autres s'attendaient à une délivrance divine, il n'ont eu qu'un très bon album de doom.
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Saint Vitus
Style : Traditional Doom Tags : Traditional Doom Metal Origine : USA Site Officiel : saint-vitus.de.vu Amateurs : 44 amateurs Facebook : |