Rumble in Rhodos

Punk Rock / Indie / Emo

Norvège

Grace and Nuance

2013
Type : Album (LP)
Tracklist
01.    "Nothing Left to Shake"
02.    "Entirely Loveless"
03.    "The Annual Melt"
04.    "Frozen in Time"
05.    "Eternal Seesaw"
06.    "Dormant Dreams"
07.    "Mannequins of Memory"
08.    "Shrouded in my Story"
09.    "Recollections"
10.    "Souls Beyond the Veil"
11.    "Reversal of Fortune"

Chronique

par Djou

Dès la sortie de son deuxième effort, les Intentions de Rumble in Rhodos étaient on ne peut plus prévisibles quant à leur future orientation musicale : assagie, soignée et frivole.
La sortie de Signs of Fervent Devotion en 2011 venait confirmer cette volonté de se démarquer de la nervosité propre à un genre perpétré par les At-the Drive in et autres Refused. Se tourner définitivement vers le passé, en rendant hommage à l’héritage des Robert Smith et autres Ian Curtis, tel était le dessein des Norvégiens à l’époque. Cet objectif atteint, que pouvaient-ils alors advenir du groupe et de sa démarche deux ans plus tard ?

Sur ce Grace And Nuance, Rumble in Rhodos poursuit un peu plus ses pérégrinations dans le temps. Une démarche qui saute aux yeux ne serait-ce que par les travaux du designer Fredrik Melby, inspirés par le Dark Side of the Moon des Pink Floyd. Une volonté désirée et assumée par les membres du groupe. Dès lors, c’est avec subtilité que le psychédélisme des seventies se tisse sur la base mélodique du disque : des guitares toujours aussi scintillantes, une batterie bien vivace qui rechigne à se reposer, une basse discrète sachant prendre les devants ( "Eternal Seesaw"). De courts interludes ("Frozen in Time", "Shrouded in My Story") complètent le tableau, faisant écho aux compositions de ce grand monsieur qu'est Brian Eno, et permettant mieux encore de tempérer l’impatience des neuf chansons. Il est d’ailleurs rare de voir le groupe s'essayer à des morceaux aussi courts lorsqu'il nous a plutôt habitués à des titres avoisinant les 5 minutes. C'est ainsi que, condensée, leur musique gagne un peu plus en immédiateté. Il n'y a qu'à écouter "The Annual Melt" et "Mannequins of Memory" pour s'en convaincre, notamment leurs refrains. C'est en cela que leur nervosité des débuts n’a pas entièrement disparu. La surenchère de claviers, le psychédélisme nostalgique qui en émane, en témoignerait. Rumbe in Rhodos canalise sa vigueur d’antan, et parvient désormais à la transmettre par des biais autres que des instruments criards qui pourraient gêner certains auditeurs.

C'est finalement en cela que réside toute la force du groupe. Rumble in Rhodos poursuit une progression constante, révèle et assume ses influences (The CureNew Order) leur faisant honneur avec grâce, tout en se confrontant à ses pairs (The Strokes, Bloc Party) avec davantage de...nuance ? Ne leur reste plus qu'à obtenir une consécration digne de leurs références, surtout que les groupes norvégiens n'ont plus à faire leur preuve depuis quelques temps déjà (RöyksoppKings of ConvenienceTeam Me, Jaga Jazzist, …) sans parler de nos scènes chéries.

15

Les critiques des lecteurs

Moyenne 0
Avis 0