Excellent album. Entre ce nouveau Ruiner et le dernier EP (magnifique) de Defeater (tous deux chez Bridge Nine), les fans de Hardcore Old/New School auront de quoi passer l'hiver!
Ruiner
Hardcore Old / New School

Hell Is Empty
Chronique
Hell Is Empty éclate en un cri déchirant de Sullivan et la section rythmique, toujours aussi lourde et puissante, broie les dernières velléités d'apaisement. Les mélodies, beaucoup plus présentes et enlevées que sur Prepare To Be Let Down, s'étalent en nappes mélancoliques, en marées douloureuses. De nombreux mid-tempos aux riffs lancinants imprègnent l'album d'une atmosphère accablante, donnant la sensation d'une marche pénible à l'image de nos vaines errances. Ils rehaussent d'autant les parties rapides et brutales qui tombent, cinglantes, pareilles aux tourments infernaux qui vrillent les pensées aigres et amères. Et tout se pare d'une tristesse brumeuse, tout sombre dans un dépit profond.
Malgré une fausse impression de simplicité, l'émotion et l'intensité débordent de cette musique alchimique, noire et dépressive, qui touche et tord aux tréfonds du corps et de l'âme, atteignant jusqu'à l'asile où se terre notre sensibilité, décelant nos malaises, nos mal-êtres, rappelant nos échecs et nos blessures, jusqu'à trembler de dégoût et de rage, jusqu'aux soubressauts des sanglots.
Et Rob Sullivan, véritable enchanteur désenchanté, dénie tout espoir, passant, de sa voix extraordinairement expressive, de la désillusion au cynisme, de la détresse à la colère, des larmes aux sarcasmes. Ecorché, désabusé, il s'arrache à se faire mal, hurle à se faire saigner les cordes vocales comme s'il s'ouvrait les veines.
Concentré de peine et de souffrance que rien ne peut atténuer, regard aigu sur la vie sans concession ni accointance avec cette courtisane qui laisse espérer mais ne donne jamais rien et des paroles fortes et poignantes écrites à l'encre noire du désespoir.
Plus que jamais Ruiner s'enfonce dans les ténébres, avec encore plus de profondeur, d'ampleur, de poésie. Etouffant de solitude, confinant au nihilisme, Hell Is Empty déploie une sourde violence et une détresse infinie. Ruiner a grandi, Ruiner a pris une nouvelle dimension, et les frissons ressentis à l'écoute de cet album ne sont que la prise de conscience de notre sordide réalité : “There is no fairytale ending, there is no happily ever after, you just live, you just die ("Part Two").
A écouter : 1
Track-list : 01. I'm Out ; 02. Dead Weight ; 03. Two Words ; 04. Part One ; 05. Part Two ; 06. Convenient Gods ; 07. Meat ; 08. Loneliest Of Hearts ; 09. Commited ; 10. Solitary.
Les critiques des lecteurs
Excellent album. Entre ce nouveau Ruiner et le dernier EP (magnifique) de Defeater (tous deux chez Bridge Nine), les fans de Hardcore Old/New School auront de quoi passer l'hiver!
Un poil plus mélodique que son prédecesseur, mais toujours aussi sombre et nihiliste.Très bon album.
Jolie chronique pour un album qui pue le souffre et souffle sur des cendres encore brûlantes. Album sans couleurs mais avec beaucoup de relief et d'émotions; mentions spéciales aux morceaux "Part One" et "Part Two". Sans doute un must de l'année dans le genre parmi ce que j'ai pu écouter.