Biographie

Royaume des Morts

"Hélas ! je vois trop bien qu’il faut, quoi que je fasse,
Mourir, ou de douleur, ou de la main d’Horace"

Fatalement, les grands de ce monde finissent au Royaume des morts. Mais les plus grands en reviennent. Avec quelque chose en plus. C’est le cas de RDM, sextet québécois issu de formations comme Greg Cocaine ou Expectorated Sequence. Indépendants jusqu’à la moelle, distribué par L’Oeil du Tigre, le combo a sorti un fantastique Self-Titled en 2010.

Chronique

Self-Titled ( 2010 )

En d’autres temps, en d’autres lieux, Royaume des morts aurait été sur toutes les lèvres, sur tous les blogs, sur toutes les couvertures. L’infortune en a voulu autrement. Rarement la société du spectacle n’a été autant à rebours. Voici l’histoire d’une injustice. 

2 ans après sa sortie je ne m’explique toujours pas ce qui a fait que Royaume des morts n’ait pas défrayé la chronique. Pourtant. Dès les premiers cris échappés d’une cour lointaine, dès ces notes d’orgue qui glissent sous les tintements d’un xylophone, dès ces frappes de batterie entêtées, il y a ce quelque chose de grand qui apparaît. Tout droit sorti de l’Hadès. A la lumière du jour. Le premier morceau s’appelle "Violence", et il est d’une douceur incroyable. Car Royaume des morts manipule les contraires, agitent les oxymores et s’enivrent des dissymétries. Comme pour affirmer son singularisme. La joie des voix en chœur est striée par une mélancolie diffuse ("The tape deck ate my hit"), la pop ensoleillée est constamment voilée par des nuées shoegazes et des arrangements des sous-sols ("Miracle Whipped"). Mais toujours et à chaque détour de l’opus affluent de grandes extases orchestrales, des tubes à tomber par terre ("Motherless Kids Have Eyes", "Pills") et une manière quasi-surnaturelle de diffuser une pluie de particules scintillantes ("Sunday Sunny Sunday"). 

Hyper créatif, intuitif, papillonnant entre les genres (pop, lo-fi, acoustique, post-rock), les pieds sur les deux extrêmes de l’arc-en-ciel, Royaume des morts rappelle The Arcade Fire ("The Hunt"), évoque les échos lointains de Animal CollectiveModest House ou de The Rural Alberta Advantage ("Pills") et au détour d’une sonorité laisse apparaître des faux-airs de M83 ("I’m not from iceland"). Royaume des Morts, c’est le son de l’allégresse. Celui là même que joua Orphée pour ramener Eurydice du trépas. 

En écoute ici et en commande .

A écouter : "Motherless Kids Have Eyes", "Pills"
Royaume des Morts

Style : Indie rock / Shoegaze
Tags : - - - -
Origine : Canada
Site Officiel : vimeo.com/royaumedesmorts
Myspace :
Amateurs : 1 amateur Facebook :