Un cran au dessus dans l'intensité, la haine et la lourdeur de Heliogabalus. On aurait pas cru et pourtant si, Rorcal l'a fait! C'est désormais un groupe qui affine sa vision et son propos et qui va jusqu'au bout des choses comme l'a pu faire Celeste. Un album remarquable.
Rorcal
Drone / Doom

Vilagvege
1. I
2. II
3. III
4. IV
5. V
6. VI
7. VII
8. VIII
Chronique
Je vous déteste, tous autant que vous êtes. Votre sourire rêveur me donne envie de vomir, votre attitude puérile n'est que pur égoïsme et infantilisme déplacé. Et pourtant, j'ai envie de vous serrer dans mes bras, jusqu'à voir vos yeux devenir vides de vie, puisqu'ils le sont déjà de réflexion. Vilagvege serait la bande son de ces derniers instants qui mêleraient passion et dégout. Parce que Rorcal a tout compris, m'obsède et me hante depuis que leur nouveau méfait s'est glissé tout contre moi, dans un cauchemar brumeux.
Vilagvege est l'aboutissement de tout le bien que j'ai pu dire de Rorcal : un disque qui va encore plus loin, purement Black dans ses intentions et ses atours, avec pourtant une base beaucoup plus lente. Au lieu de foncer et de hurler à en perdre la raison, le combo lève le pied et fait peser chaque note (pensez à Suma sur la base rythmique), en gardant cet extrémisme malsain du Black.
"When Doom turns to Black, you can't expect anything but Chaos"
Il n'est d'ailleurs pas sans rappeler les classiques avec ses aspects grandiloquents dont des choeurs grégoriens (la fin de "Black V" ou "Black VII"), un déferlement de violence dont la production augmente l'amplitude (l'entrée en matière de "Black VI") avec l'intelligence d'un Deathspell Omega. C'est retord, vicieux, bien loin du côté primaire de Dimmu Borgir ou Immortal (même si on retrouve certains aspects plus classique du style, comme sur "Black II").
Je hais ce disque, pour ce qu'il représente et ce qu'il me fait ressentir. Il a l'effet d'un Misanthrope(s) de Celeste, en plus lourd. Sur l'un on crachait, sur le nouveau on piétine nos oreilles. Et puis Rorcal va a l'essentiel : A quoi bon s'embarrasser de titres quand on peut tout simplement les appeler "Doom", "Black II", "Black V" ou encore "Black VIII" ? On s'emmerde à chercher du "Pour que jamais plus un instant ne soit magique" alors qu'au final c'est l'effet que ça te fait que tu retiens réellement.
Vilagvege, c'est, comme l'annonce le flyer, Ragnarök ou la Fin du Monde. Pas seulement, c'est également le néant, le trou noir qui t'aspire sur chacune des 43 minutes de la démonstration de Rorcal.
On cherche parfois à tout analyser, tout décrypter, mais à l'instar d'un Sunn O))), il est souvent question de sensations plus que de successions complexes de notes. Rorcal, plus particulièrement sur Vilagvege, c'est une haine qui prend aux tripes, attrape vos intestins et les broie en serrant bien fort. J'y ai perdu mon âme, j'ai tout détruit autour de moi sans le comprendre, juste parce que ce disque me touchait.
Avec le recul, Rorcal ne m'a jamais autant malmené qu'avec Vilagvege. Preuve en est que le combo a su évoluer et se trouver une personnalité propre, ayant beaucoup plus d'intérêt qu'il y a 5 ans à mes oreilles. En toute sincérité, je vous déteste.
Les critiques des lecteurs
Un cran au dessus dans l'intensité, la haine et la lourdeur de Heliogabalus. On aurait pas cru et pourtant si, Rorcal l'a fait! C'est désormais un groupe qui affine sa vision et son propos et qui va jusqu'au bout des choses comme l'a pu faire Celeste. Un album remarquable.
Lourd, très lourd,...
trop lourd?
juste énorme!!!
Là où Heliogabalus pouvait des fois m'irriter par quelques longueurs vraiment inutiles, cette nouvelle galette me rempli de bonheur!!
De l'intensité, de la lourdeur, une homogénéité qui peut paraître dure à encaisser mais le groupe arrive à distiller des arrangements bien sympa qui évitent l'ennui.
Bref un grand album de 2013!