Rien qu’avec son nom, on imagine ce nouvel album empli de mystères. Des ambiances PostRock aux effluves Electroniques, en passant par des nappes de rock prog, Rome Buyce Night s’aventure dans un terrain empli de sensations, où les instruments se succèdent au fil des titres.
Le combo s’offre en six titres tous aussi différents les uns des autres : de la boucle de « Le Pays des Possibles » qui cache derrière une solide base PostRock des atours plus proches d’une folie que n’aurait pas renié Les Marquises à l’odyssée sonore de « Froid, Photographique » rappelant par certains aspects L’Homme Puma à ses débuts, lorsque les spoken-words venaient s’éparpiller sur les compos nuageuses.
Pas conquis ? Il faut avouer que la première écoute peut donner une sensation d’éparpillement, d’absence de fil conducteur qui amène à penser que l’on se trouve sur des facettes totalement différentes d’un même ensemble de musiciens. Pourtant, en persévérant et se laissant porter par la vague, The Indian Caste of Morocco arrive à capter son auditeur, avec notamment cette capacité à naviguer entre différents styles (PostRock, Rock 70’s, Psyché, …) mais avec un calme olympien sur sa base sonore.
Dès le premier morceau, c’est une ascension vers des hauteurs nuageuses qui s’effectue : instruments à vent déchainés dans une cacophonie au final tout sauf bruitiste, on retrouve pourtant ce fil rouge par la partie rythmique (notamment une basse ronflante). Si l’on prend l’opus dans son ensemble, il pourrait aisément se passer de l’ingrédient vocal sans perdre en efficacité ou même majesté. Peut être au final un ajout parti d’un bon sentiment mais qui n’apporte de force que par le poids de ses mots et non sa musique. Sans doute le seul regret de The Indian Castle Of Morocco, puisque le reste du disque séduira les fans de Rock embrumé, de Pink Floyd (pas la période la plus barrée toutefois), Les Marquises, Sons of Frida, …
The Indian Castle Of Morocco m’a séduit. Non par une démonstration technique de quarante minutes, mais bien par des ambiances riches et variées, pas forcément assimilées aux mouvements parfois prévisibles du PostRock, mais d'une grande force.
A écouter : Le Pays des Possibles