Ride Your Bike ressemble à ces passions évanescentes qui naissent dans le berceau d’un inattendu baiser, le genre “elle me plaisait sans que je me l’avoue, et puis elle m’a embrassé et tout fut alors comme une évidence�.
Ride Your Bike possède ce talent discret et humble qui charme sans surjouer, se contentant d’effleurer les lèvres sans les cueillir, avec un clin d’œil suave ici et là qui le rend malgré tout assez irrésistible. Pas de démonstration outrancière donc, mais une succession de titres classieux, qui s’adressent principalement à ceux qui ne sont pas contre s’arrêter de temps à autre afin de flâner le nez en l’air, avec le ciel comme interlocuteur privilégié. Exploitant l’émotion dénudée des tonalités folk ("Dug In Deep", "Faster", "Sense Of Things") ou emo/indie ("Stick and Stones", "Coat Rack"), Bad News From The Bar offre un récital bucolique de compositions soignées qui s’immiscent d’abord sans faire de bruit, avant de provoquer des réveils à grands coups de "putain mais j’ai terriblement envie de l’écouter" ("We All Have Our Own Shoes", "So If We").
Moneen pris en exemple ("We Couldn't Walk With Such Noise", "And Just Like That "), Bad News From The Bar multiplie les pistes voluptueuses sans jamais se laisser aller à la mièvrerie, modulant avec goût les rythmes et les chants, gonflant la partition de balayages de violons/violoncelles, d’apports de voix (féminines) et autres surprises savoureuses dans la narration musicale. "I want you to know, you’re beautiful, before we die".
A écouter : "So If We", "We All Have Our Own Shoes", "Sense Of Things"