Revocation

Technical Death/Thrash

États-Unis

Chaos of Forms

2011
Type : Album (LP)
Labels : Relapse Records
Tracklist
1. Cretin
2. Cradle Robber
3. Harlot
4. Dissolution Ritual
5. Conjuring the Cataclysm
6. No Funeral
7. Fractal Entity
8. Chaos of Forms
9. The Watchers
10. Beloved Horrifier
11. Dethroned
12. Reprogrammed

Chronique

par Raikage

La discographie de Revocation a des allures de rêve pour tout amateur de Metal : des albums qui n'en finissent pas de sortir sans que le groupe ne connaisse la moindre baisse d'intensité et surtout d'inspiration et Chaos Of Forms, leur troisième disque, ne déroge pas à cette règle. Ses douze titres sont tous des tubes en puissance, une débauche d'énergie, de violence et de destruction massive qui tient l'auditeur en haleine pendant un peu plus de trois quarts d'heure. 

On pourrait, si l'on aimait la facilité, décrire cet album comme un très bon représentant du Thrash Technique moderne, mais Revocation semble bien l'avoir laissé au placard depuis ses débuts, la facilité. Alors, bien évidemment, il est évident que ce genre transpire de toute part ici : il n'y a qu'à écouter « Harlot » pour réaliser que Exodus, Death Angel, Metallica et Megadeth ne sont pas loin. Les riffs s'empilent les uns après les autres à 450BPM au moins, les poignets mitraillent les cordes à vide et font chauffer les power chords sans aucune pitié, bref on est loin du Doom et du Post Rock. 

Pourtant, on choisira plutôt de dire que Chaos Of Forms est un excellent représentant d'une vision moderne et excitante du Metal sous un bon nombre de ses formes. Du Thrash, on l'a déjà dit, au Heavy 80's (l'harmonisation des guitares sur « No Funeral » pendant le solo) en passant par le Metal Progressif (qui n'a pas pensé à Opeth lorsqu'il a entendu pour la première fois le break de « Conjuring The Cataclysm »?)  jusqu'au Deathcore Moderne ( « The Watchers »). Revocation ose et réussit tout ce qu'il tente, même ce qui pourrait tomber dans le kitsch comme lors de « No Funeral » et ses choeurs ou de « Dethroned » qui rappelle avec enthousiasme ce que Voivod a fait de mieux. 

Ce disque, c'est un parc d'attraction où les musiciens guident l'auditeur, dévoilant leur maîtrise sur chacune des pépites qui le constitue. On obtient alors une œuvre jouissive et on a peine à imaginer un groupe qui marie aussi bien une technique effarante avec un song writting aussi efficace et plaisant tout en restant cohérent. Il faut dire que la personnalité du leader de Revocation, David Davidson, chanteur et guitariste de son état, y est pour beaucoup. Particulièrement inventif, le gaillard n'hésite pas à user de plans aussi ingénieux qu'originaux, sans que leur richesse ne soit un frein à l'écoute. Expressifs, complexes et mélodiques, ses soli rappellent ceux de Marty Friedman période Rust In Peace. Le mot est lâché : s'il fallait trouver un hériter à ce classique de 1990, nul doute que ce troisième album de Revocation figurerait en bonne place. 

Que dire de plus sans crainte de nous répéter ou de tomber dans ce qui pourrait passer pour de la flagornerie ? Il serait bien déplacé pourtant de croire qu'un seul des compliments fait à ce disque ne soit justifié. Tout ici transpire le talent, la précision, la maîtrise et le dévouement. Et le pire, c'est qu'ils ne se sont pas arrêtés en si bon chemin. Un groupe qui, en moins de dix ans, a produit des classiques dont il ne faut pas passer à côté, sous peine de rater une pierre angulaire du Metal moderne. 

17

Les critiques des lecteurs

Moyenne 18.17
Avis 3
metgopsypeth123 October 14, 2018 12:11
Découvert le groupe avec cet album, je m'en suis toujours pas remis. Le mélange death technique/thrash fait des merveilles.
18 / 20
Leinatan October 29, 2011 19:51
Sans conteste le meilleur de leurs 3 albums, Chaos of Forms nous livre un metal prenant et débordant d'énergie. Un poil plus mélodique dans l'ensemble que ses prédécesseurs mais toujours aussi technique et complexe l'album regorge de riffs puissants et efficaces dont seul Revocation semble connaître le secret.



La première remarque positive que l'on peut se faire est que la qualité du mix a nettement progressé depuis Existence is Futile, tout comme le chant qui se fait sentir plus maîtrisé qu'auparavant (dommage cependant que l'on ai pas droit à quelques pig growls comme sur Empire of the Obscene).

L'arrivée d'un deuxième guitariste se fait remarquer dans les solos qu'il compose et qui, s'ils ne sont pas aussi époustouflants que ceux de Davidson, sont tout à fait dignes du groupe. Le batteur propose un jeu moins chaotique et gagne en complexité. Dommage que le bassiste ne se fasse pas plus entendre, un petit solo par ci ou par là n'aurait pas fait de mal...



L'album commence avec le titre Cretin, un morceau bien dans la veine des derniers opus avec un riff à 200 à l'heure bien dissonant et un refrain un peu plus mélodique, on enchaîne avec Cradle Robber, véritable petite perle qu'on avait eu la chance de pouvoir écouter plusieurs mois avant la sortie de l'album, toujours aussi rapide et qui se veut déjà un peu plus mélodique à la manière de Reanimaniac ou Anthem of the Betrayed mais avec beaucoup plus de punch et un solo mémorable digne des plus grands. Le refrain presque chanté est une nouveauté chez Revocation et ils s'en sortent plutôt bien. On poursuit avec une petite escapade jazzy sur Dissolution Ritual qui mêle plusieurs genres pour notre plus grand bonheur.



C'est au tour de Conjuring the Cataclysm de nous en mettre plein la gueule. Le groupe n'avait jusqu'alors jamais pondu de mid-tempo, et on se demande presque pourquoi. Magnifique intro à la guitare classique suivie d'un solo bluesy pour enchaîner sur le vif du sujet qui nous fait beaucoup penser à du black. Les soli vont de bon train et sont tous aussi bien les uns que les autres. Le rythme un peu plus lent fait office de "break" pour cet album qui ne vous laisse que très peu d'instants pour vous reposer. Dommage cependant pour l'outro qui se voit affublée de chœurs pas très bien chantés, mais on passera.



Bref il y a douze morceaux et ils valent tous la peine qu'on s'y attarde un peu, mais ce serait trop long de tous les passer en revue, on retient simplement que Revocation innove tout en restant fidèle à lui-même et si vous êtes amateurs du genre courez acheter cet album, vous ne serez pas déçus!!

Mention spéciale au titres Cradle Robber, Dissolution Ritual, Conjuring the Cataclysm, The Watchers et Beloved Horrifier.
19 / 20
JcKmAr September 30, 2011 22:19
Revocation est devenu en l'espace de 3 ans un de mes groupes préférés, une référence dans le Thrash/Death. Empire Of The Obscene était direct et prometteur, Existence Is Futile encore plus direct et bien catchy avec des titres techniques avec des riffs complexes à souhait et ce Chaos of Form ?



Pour moi, il surpasse son prédécesseur. Revocation se veut un peu plus Thrash, les influences sont bien digérés et multiples, on a du Thrash pur jus avec Cretin et du Black avec Conjuring the Cataclysm.



Les solis se sont encore améliorés, plus jazzy et plus mélodiques comme sur Beloved Horrifier. Niveau riffs, on reprend la même sauce que sur les albums précédents et ça marche. On note quelques nouveautés comme le riff en harmoniques après de le break de Cradle Robber que Machine Head n'aurait pas renié (meilleur titre de l'album au passage). On note aussi la présence d'un orgue (!) dans The Watchers.



Pour les autres instruments, je trouve que la batterie a gagné en complexité ce qui n'est pas pour me déplaire, les blasts sont plus nombreux et les patterns plus variés. La basse est fidèle à elle-même, bien dans la rythmique. Le chant a gagné en qualité, mais manque toujours d'un poil de variété je trouve.

La production est quasi-parfait, tous les instruments sont bien équilibrés.



Pour conclure, je dirais qu'on est en terrain connu, mais la qualité augmente au fil des albums. Les nouveautés/expérimentations sont là et font mouche en ce qui me concerne (ça peut en faire tiquer certains) !



Ps : On avait droit à 2 très belles pochettes; celle-çi ne déroge pas à la règle bien old-school
17 / 20