Retox

Punk / Hardcore / Rock / Noise

États-Unis

Beneath California

2015
Type : Album (LP)
Labels : Epitaph Records
Tracklist
1) Die In Your Own Cathedral
2) We Know Who's The Prick
3) The Savior, The Swear Word
4) Let's Not Keep In Touch
5) Disappointing Grade
6) The Inevitable End
7) This Should Hurt A Little Bit
8) Death Change Your Life
9) Without Money, We'd All Be Rich
10) You're Only A Crook If You Get Caught
11) Wooden Nickels
12) Strong Wrong Opinion

Chronique

par Tang

Justin Pearson, ex-insectoïde hurleur de The Locust, continue de s’éclater comme un petit démon au sein de Retox, quartet fondé avec le tentaculaire batteur Gabe Serbian en 2011. Abrités par Ipecac puis Epitaph (Ipetaph ?), les deux précédents disques des Californiens exprimaient des velléités rock n’ roll, investies de rythmiques sèches et de sonorités cradingues propres à The Locust et Head Wound City. Serbian s’en est allé en 2013 pour notamment s’acoquiner avec les Italiens de Zu, c’est donc le non moins bien outillé Brian Evans qui officie sur le troisième format long de Retox, Beneath California, dans la lignée pas si droite de ses prédécesseurs.  

Malgré une production un peu plus aérée qu’à l’accoutumée, Beneath California n’en demeure pas moins convaincant dans ses arguments Punk / Hardcore, étayés par une déviance toute familière. Alors qu’Ugly Animals et YPLL adoptaient une approche plutôt brutale, les 22 minutes ici exposées (durée identique à YPLL) démontrent une souplesse nouvelle bien que le fond du propos n’ait pas beaucoup évolué. Le désormais quarantenaire J. Pearson et ses gars soufflent un vent de maturité sur leurs compositions, à la frénésie un peu plus contenue, sans perdre une once de fraîcheur. La coutume est néanmoins respectée puisqu'on se fait copieusement marave dès l’inaugural Die In Your Own Cathedral, 53 secondes en feu qui laissent pantois avant une tripotée de baffes concassées dans la même veine. Mais des titres comme Let’s Not Keep In Touch ou Death Will Change Your Life - ceux qui dépassent les 2 minutes en fait - apparaissent plus élaborés, porteurs d’une âme salement dérangée qui contamine l’entièreté de l'objet, éructant à travers un Pearson cynique et littéralement possédé (The Inevitable End). Les frappes d’Evans, plus mesurées que celles de Serbian, permettent de laisser du champ à une basse plombée et une guitare aussi vigoureuse que grinçante. L’ensemble n’en est que plus cohérent, et ça fait plaisir.

Mine de rien Retox a sans doute pondu son meilleur disque, en tout cas le plus chiadé. Beneath California s’enfile sans forcer, mêlant la simplicité à la complexité avec une maîtrise de barons, élargissant par là-même le spectre blafard des possibilités futures.

15

Album totalement disponible sur Bandcamp.

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