Faudra un jour qu'on m'explique pourquoi les groupes de hardcore français adoptent des noms aussi insignifiants que Strike Back, Stronger Than Fast, Faster Than Longer, Longer Than Larger etc. La peur de gêner, de trop s'exposer, de se la péter, peut-être ? Pour le coup c'est réussi et bien malin celui qui arrive à les distinguer.
Et c'est dommage parce que, en faisant preuve d'un peu d'originalité patronymique, certains d'entre eux y gagneraient certainement. Nouveau venu sur la scène hardcore metal/tough guy française - va finir par déborder un jour celle-là - Rest In Pain fait son apparition avec un premier ep qui transpire le sang et la sueur. On sent très rapidement que le groupe a du en baver pour en arriver là. Certes Rest In Pain - le nom est déjà révélateur - ne renouvelle pas le genre et a peu de chance d'être primé au concours Lépine du hardcore. Cantonné dans un schéma structurel très étriqué, The Worst & Me présente un profil hyper calibré avec ses parties rapides, ses breaks systématiques et ses choeurs made in New York, entendus et réentendus des miliers de fois.
Pourtant, même si son écoute ne présente pas un intérêt démesuré, il convient de reconnaître que Rest In Pain dirige bien sa barque. L'esprit tough guy, les bourguignons le respirent, le vivent et l'exploitent à fond la double-caisse, avec un certain talent il faut l'avouer. Le hardcore metal classique façon NYHC et ses rythmiques appuyées y côtoie allègrement celui plus vif de Sick Of It All ("Deadlock") mais également celui de Terror sur les très bons "Last Hour" et "Nothing Left" qui conclue le skeud sur une très bonne note.
Au final, un petit quart d'heure d'un hardcore pas original pour un sou mais assez bien maîtrisé et possédant le zeste d'inspiration suffisant pour ne pas nous inciter à lacher l'affaire après le premier titre. On attend la confirmation sur un full length.
A écouter "Bloodline", "Deadlock" et "Nothing Left" sur MS.
A écouter : Deadlock, Last Hour