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Biographie

Regurgitate

Groupe culte parmi la scène grind/goregrind suédoise, Regurgitate se forme en 1990 et sort, grind oblige, bon nombre de splits et de démos avant de sortir son premier album au nom long comme un intestin. Regurgitate va marquer les esprits et obtenir un certain succès grâce à son approche plus crust du goregrind, et aussi par ses ignobles voix trafiquées à l'extrême, qui a l'époque étaient assez rares, sans oublier son côté direct et simpliste. Le groupe va splitter au milieu des années 90 avant de revenir en 2000 avec l'infâme Carnivorous Erection (enregistré par Miezsko Talarczyk de Nasum), album excellent asseyant le statut important du groupe, la signature chez Relapse aidant à la distribution. La bande continue son bout de chemin dans la scène goregrind depuis, sortant toujours entre deux changements de line-up nombre de splits et d'albums. Regurgitate est aujourd'hui une des valeurs sûres et un des représentants les plus connus du goregrind, et également l'un des plus gros représentants du grind suédois...

Chronique

15 / 20
3 commentaires (14.5/20).

Sickening Bliss ( 2006 )

Aaaaaaaah, un nouveau Regurgitate ! Ca va dégouliner dans les enceintes, des tripes vont voler, les éviers vont se déboucher, ça sera poisseux, crusty, énergique, violent, et avec des grumeaux ! C'est beau le goregrind, quand c'est bien fait... Quid donc de cette nouvelle recette moisie et tuméfiée ?

 

Et bien Regurgitate reste fidèle à son goregrind collant et visqueux, usant toujours de sa vieille recette dégoulinante et poisseuse. On reste donc dans du goregrind violent et basique, aux morceaux courts et directs "in-your-face", décollant la plèvre à coup de blast-beat et de riff lourd et gras dans la plus pure tradition goregrind. On retrouve toujours ça et là des riffs et parties crustisantes, presque punky (enfin, imaginez un zombie punk en train de grogner), conférant une certaine variété aux morceaux. Quelques ralentissements lourds pointent le bout de leur foie (Bleed on me), de même que de grosses parties lourdes et groovesques qui ajoutent une certaine dynamique à ce Sickening Bliss. De plus, RGTE assoit parfaitement son style ici : oubliant les influences Napalm Death-iennes des débuts, le quatuor suédois donne dans un goregrind malsain, aux guitares grasses parfaitement suédoises (on retrouve cette disto grasse et caverneuse typiquement suédoises, ici réutilisées façon dégueulasse), toujours sombre et violent, malsain et gore, dégoulinant avec des grumeaux en plus. A la musique se couplent ces ignobles voix pitchées à l'extrême, gluantes façon WC bouchés aux restes d'hémorroïdes, rajoutant encore un peu plus au côté extrême et malsain du groupe. En somme, on a là du pur Regurgitate, visqueux et viscéral, attaquant à la tronçonneuse les tripes du moindre auditeur réceptif à leur goregrind. Ca sent ici le chaos, les intestins répandus, bref, c'est brutal et ça ne fait pas semblant de l'être, et surtout ça n'oublie pas d'avoir une couleur gore vraiment gore... RGTE sait qu'il ne suffit pas de blaster à tout va avec une voix pitchée pour jouer du goregrind, et il le prouve admirablement bien.

 

Mais qu'est ce qui fait de Sickening Bliss un album différent des autres ? RGTE délaisse un peu ici ses côtés crusty pour aller s'aventurer dans le death metal, un peu comme le faisait Carcass à leur époque gore ou commeImpetigo a fait sur ses deux albums. Ainsi, entre deux morceaux de pancréas sauce distortion, on a droit à des petits solos purement old school (bouillie de notes), des passages où la guitare se fait acérée et malsaine (Addiction, Reborn in latrinic ecstasy), et quelques parties où le riffing se fait plus audible et moins chaotiques, à la death metal donc. Regurgitate retrouve un peu ses racines Carcass-iennes, ce qui n'est certes pas du tout original (spécialement en ces temps où les Carcass-clones fleurissent), mais qui apporte un peu plus au malsain de Regurgitate, le rendant plus varié mais aussi plus accessible que ses autres disques (mais on reste toujours dans le goregrind hein...). Familiers d'Haemorrhage ou de Rompeprop, voire des premiers Dead Infection, vous serez ici comblés, le goregrind pratiqué étant assez similaire dans la forme. Ajoutons que la production est démente, très bonne sans tomber dans le plastique, et délicieusement grasse et caverneuse, convenant tout à fait au goregrind des suédois...

 

Un excellent album de Regurgitate, certes peu original et pas bien neuf, mais très efficace et 100 % goregrind. Basique mais efficace, brutal sans tomber dans l'excès et surtout visqueux et dégoulinant à souhait, Sickening Bliss est une très bonne offrande du combo suédois, pouvant ravir les fans où même initier les plus téméraires à ce style si particulier qu'est le goregrind... Une valeur sûre.

A écouter : Le ventre vide, �a va secouer !