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Biographie
En 1989 à Umea en Suède, Dennis Lyxzen fonde Step Forward. Ce sera le premier groupe suédois à revendiquer son appartenance au mouvement Straight Edge alors très important aux USA. Après 2 démos le groupe connaît une avalanche de mésententes et les musiciens finissent par se séparer. Refusant l'échec, Dennis forme en 1992 un nouveau groupe du nom de Refused. La même année, Refused enregistre 2 démos et Henrik Jansson, ancien guitariste de Step Forward rejoint le groupe. 1993 est l'année de la signature avec Burning Heart Records et l'année de la sortie de leur premier véritable disque : This Is The New Deal. Après quelques changements de line-up, Refused devient en 1995 un des groupes majeurs de la scène Hardcore Européenne. Cette reconnaissance leurs permettront de tourner aux Etats-Unis au coté de Snapcase. Songs To Fan The Flames of Discontent, qui sort en 1996, appuiera la personnalité des suédois et d'un hardcore novateur qui ne tardera pas à casser les lignes.
En 1997, le groupe débute l'écriture de The Shape of Punk to Come qui marquera un virage musical important. La formation tente avec ce disque de mélanger du Hardcore avec de multiples influences (jazz, techno, pop...) tout en jouant avec l'intensité, la rapidité et l'agressivité du Punk. Il en résulte un disque magistral qui n'aura jamais d'équivalent : This is the new noise ! A la suite de l'électrochoc que produit cet album, le groupe enchaîne une tournée scandinave avec des groupes de Burning Heart (No fun at all, The Hives...) puis une immense tournée aux USA de 7 semaines qui marquera leur séparation. "Refused are fucking dead !".
Mais en fait, Refused n'est pas si mort que ça puisqu'il décide de revenir sur le devant de la scène, celle de Coachella en 2012, où les suédois annoncent leur reformation, puis embrayent sur les festivals européens tels que le Hellfest, Sonisphere et les Eurockéennes. En 2013, ou fin 2014 on sait pas trop, le guitariste Jon Brännström quitte le groupe, il sera remplacé par Kristofer Steen. Et c'est tout naturellement qu'un quatrième album studio voit le jour en 2015, Freedom, signé chez Epitaph. Le groupe enchaîne à nouveau les tournées et finit par sortir War Music en 2019, hébergé lui par Spinefarm Records.
Dennis Lyxzén – chant David Sandström - batterie, guitare Kristofer Steen - guitare, batterie, basse Magnus Flagge (auparavant Björklund) - basse
On avait quitté Refused en termes forts mitigés avec un Freedom un peu paumé entre provocation et une ouverture créative bienvenue en soi, mais dont le rendu final n’était pas des plus convaincants pour une partie d’entre nous. On a sans doute été un peu durs avec ce retour surprise en 2015, envahis que nous étions par la déception de voir se reformer un groupe qui était sensé passer définitivement l’arme à gauche après The Shape of Punk to Come. Mais le temps a passé, on a pu découvrir un Refused toujours fabuleux sur scène (au Hellfest entre autres), et un engagement politique intact malgré des "compromis" qui s’entendent parfaitement et traduisent simplement un gain de maturité pour les natifs d’Umeå. A ce propos on conseille vivement les dernières interviews données par le chanteur Dennis Lyxzen, chez nos consœurs et confrères de New Noise notamment.
Mais encore une fois, parlons bien, parlons de musique. Et ce War Music vient idéalement – comme un pied de nez aux détracteurs de Freedom – s’opposer à son prédécesseur, ce qui devrait donc ravir les déçus que nous étions. Alors oui, nous sommes contents d’écouter un Refused qui se raccroche aux wagons du hardcore originel, en revanche on peut se poser des questions sur la démarche éventuelle de "faire plaisir aux fans déçus de Freedom", laissant les expérimentations plus ou moins "pop" de coté. Ici on est pas contre l’audace créative, au contraire, et on peut trouver dommage de ne pas persévérer dans cette voie, pour la rendre plus consistante, sans non plus condamner le groupe pour ses choix. En cela War Music est l’album que certains fans auraient souhaité voir sortir il y a quatre ans, et il se trouve que c’est un bon disque très bien produit, une belle collection de titres taillés pour casser des gueules en direct, ce qui n’en fait pas pour autant l’album du siècle.
REV001 n’y va en effet pas par quatre chemins et nous administre un pendant tout trouvé au titre culte New Noise, rien de bien original mais résolument efficace. Le plus intéressant est ailleurs, par exemple sur une Violent Reaction aux accents metal, flanquée d’un chant plus que jamais maîtrisé, dans la continuité de Freedom mais expulsé avec autrement plus de hargne et de conviction, sans omettre un progrès d’autant plus manifeste sur les parties claires. D’ailleurs on peut citer Malfire, à la mélodie incantatoire, où le chant se trouve transfiguré, et plus succinctement sur Death In Vännäs. Quant au tubesque Blood Red, on le croirait directement extirpé de l’an 2000, Turn The Cross nous pète les jambes par son hardcore n’roll des familles, le très fameux Damaged III ferait se déhancher n’importe quelle coreux viriliste et unijambiste dans une symbiose rythmique diabolique, ou encore le délicieusement émeutier The Infamous Left ("Rise up, right now!"), suivi de la conclusion aux contours thrash Economy of Death, appellent sans détour à l’insurrection.
Bien que Refused se réapproprie certains fondamentaux le groupe ne se contente pas de faire (que) du réchauffé de qualité, proposant des incursions metal opportunes et un chant diversifié malgré des hurlements dominants. L’ensemble, plus ramassé, ne manque pas de faire transpirer le talent inamovible des Suédois pour ce qui est de casser les codes, cette fois avec pertinence et faisant néanmoins honneur à Freedom, car sans ce dernier War Music n’aurait certainement jamais vu le jour. Longue vie à Refused, donc. Parce qu’il paraît qu’il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis.
A écouter : volontiers.
Difficile d’aborder un retour discographique que l’on
n’attendait pas, mais vraiment pas, surtout venant d’un groupe jadis culte non
seulement pour son audace créative, mais aussi pour son intégrité infaillible
qui l’a poussé en fin de XXème siècle à stopper toute activité après le succès
dément du merveilleux The Shape of Punk to Come, ne collant pas des masses à l’esprit
anarchiste qui caractérisait le quartet. Et revoilà Refused la bouche en fleur,
foulant de nouveau les planches à Coachella en 2012, pour enchaîner les gros
festivals européens la même année (Sonisphere, Hellfest, Eurockéennes), et même
oser composer un quatrième album qu’on ne souhaitait pas, tristement nommé
Freedom. On croyait tellement aux convictions des suédois, d’autant plus après
un « dernier » concert sauvage interrompu par la police, et encore plus après
la parution d’un DVD rétrospectif promptement nommé Refused Are Fucking Dead.
Alors que s’est-il passé ? Les projets annexes n’ont pas fonctionné (The (international) Noise Conspiracy avec Lyxzen notamment) ? Des embrouilles en
interne (éviction brutale du guitariste Jon Brännström en 2012) ? La découverte
soudaine d’un intérêt pour le fric ? Sans doute un peu de tout ça.
Enfin, ça fait mal au cul de nos certitudes balayées mais
Refused a quand même pondu un disque avec de la musique dedans, parlons donc de
son contenu puisqu’on est là pour ça. Et ce qui saute immédiatement aux
oreilles c’est la production, propre, moderne, voire platement pop par
endroits, comme sur le premier single Elektra, où la voix de Lyxzen s’exprime
avec toujours autant de puissance, la fougue et la spontanéité en moins, et
quelques effets pourris en plus. Ça démarre bien.
Attention tout de même, les compositions demeurent
extrêmement travaillées, le riffing est impeccable, le mid-tempo reste
globalement plaisant bien que moins présent, bref les musiciens n’ont rien
perdu de leurs capacités, seulement tout paraît tellement synthétique, faux,
sans âme. Pour exemple le bancal Old Friends / New War, où la guitare
semi-acoustique semble s'échapper d’un synthétiseur rouillé, où les lignes
vocales popisantes gâchent une dynamique pourtant pas trop mal engagée. Il y a
de bonnes intentions il faut le reconnaître, une volonté toujours vivace de
vouloir casser les barrières, mais à trop mêler l’électronique à un hardcore
lissé, inoffensif, on finit par sonner comme de la pop vaguement virulente
(Françafrique, War On The Palaces). Une boite à rythme pourrait sans mal
remplacer la batterie sur une bonne partie de l’objet, manquant cruellement de
personnalité, tandis que la basse (qui elle sonne bien comme une basse) fournit
quelques bons moments, sur le presque insipide Thought Is Blood qui peut
évoquer les Clash au loin, ou Destroy The Man, l’un des titres les plus
agressifs de l’album avec Dawkins Christ, une agressivité somme toute plutôt
neurasthénique, mais pour le coup ça ressemble un minimum à du Refused.
D’autres comme 366 ou Useless Europeans (les plus longs et consistants)
viennent relever le niveau malgré une production dénuée de relief.
« Sans déconner les mecs, vous chiez dans la colle, quel
gâchis putain ». Voilà les mots qui viennent à l’écoute de ce Freedom,
davantage enfermé dans une benne à recyclage douteux que libéré de quoi que
soit, à moins que les suédois se considèrent libres de servir de la soupe fade pour minettes faussement rebelles et
de renier - au mieux singer - ce qui faisait leur génie, leur identité, musicale du moins. Cela dit, les plus
jeunes et ceux qui découvrent le groupe avec cet album peuvent y trouver leur compte,
tandis que les anciens pleureront des larmes de sang face à cette entreprise de
sape rondement menée. Refused est définitivement mort. R.I.P.
A écouter : Dawkins Christ, 366, Useless Europeans
Refused est mort, vive Refused. Il y a des noms comme ça qui sonnent en hymne programmatique, tout comme The Clash annonçait cette rupture d’avec une certaine idée de la musique, du monde et de la société. Refused était là aussi, pour dire non, pour refuser le diktat, la Doxa, la normalisation et autres formatages de tout acabit, sous le patronage intellectuel du situationniste Guy Debord, et des philosophes et penseurs Jean Baudrillard, Michel Foucault ou encore Jacques Derrida. Mais Refused, tout comme le Clash ou Debord, est mort. Et ce qu’on attendait depuis longtemps est enfin là. Le Chinese Democracy du Punk-Rock est enfin arrivé, le DVD de Refused, contenant un documentaire d’une 40aine de minutes, deux vidéos ("Rather Be Dead" et "New Noise") et l’intégralité du mythique The Shape Of Punk To Come en version live. En tout, 80 minutes de vidéos, de manifeste, d’angoisses, de hardcore, de passion, de sueur, de son agressif, de haine et d’amour.
Parlons tout d’abord du documentaire : on y (re)découvre l’histoire controversée de l’aile gauchiste de Refused, faite d’émotion, de lutte et d’énergie, une sorte de nécessité intérieure qui les mène à créer l’album The Shape Of Punk To Come en 1998 (dont le titre est un clin d’œil à un album fondateur du jazz, The Shape Of Jazz To Come de Ornette Coleman), déposant ainsi une pierre angulaire à l’édifice Punk-Rock. On y apprend aussi, en détail, la fin tragique du quatuor/quintet avec le split du groupe le 26 septembre 1998 à Atlanta (Géorgie), le jour où Jon cesse d’avoir peur du fait que « ça » pourrait lui manquer. En guise de symbole, leur dernier concert, à Harrissonburg (Virginie), le 6 octobre suivant, est arrêté par les forces de l’ordre après seulement 4 chansons, juste avant que Dennis Lyxsén se mette à chanter sur "Rather Be Dead". Encore une fois, tout est dans le symbole.
Refused distilla sa musique durant près de 400 concerts à travers l’Europe et les Etats-Unis, entre 1991 et 1998. Ces événements filmés sont entrecoupés d’entretiens avec chacun des membres du combo, en vision rétrospective. Ce document vidéo est agrémenté de performances live de grande qualité sonore et visuelle. Et disons le sans fard, on y voit survivre le groupe le plus révolutionnaire des 20 dernières années en terme musical, de conscience politique et d’éthique. Il suffit dès lors de se replonger dans leur Communiqué Final (www.burningheart.com/refused), pour comprendre qu’il ne suffit pas d’avoir des idées ou des bonnes attentions, il faut, à un moment donné, passer à l’Action.
Le live de The Shape Of Punk To Come est pourtant globalement frustrant et décevant, surtout si l’on a déjà eu la chance de voir le combo en « vrai » (= en live). Le son du live est assez mauvais, mais l’on comprend à l’instar des Sex Pistols à l’époque, combien le punk rock est une musique à vivre, à voir, à entendre LIVE. Pour le « fan », c’est tout de même fort excitant de voir combien chacun des membres produit une musique à la fois extrêmement technique et efficace lorsqu’ils sont sur scène. On ressent combien chacun des membres est impliqué dans le processus créatif. Aussi les images parlent d’elles-mêmes, les cinq Suédois envahissent la scène comme rarement, un show infernal qui ne pouvait conduire qu’à l’explosion finale. Concernant les deux clips, pas de surprises pour les deux vidéos, chacune ayant été largement diffusées dans les différentes compilations vidéos du label ou ailleurs.
Plus qu’un groupe, c’est une identité culturelle nouvelle qui n’avait jamais atteint ce degré que l’on nous offre rétrospectivement à analyser. On sait, aujourd’hui, avec le petit recul historique, combien l’âme de Refused existe encore dans une paire de groupe, notamment les combos remontés par les ex-Refused. Bilan: Refused are fucking alive…
A écouter : et � voir
A peine remis du choc produit par Songs to fan the flames of discontent, Refused sort The shape of punk to come deux ans après et on peut alors se demander sur quel procédé ce disque va s’appuyer pour élever à nouveau le niveau de jeu déjà énorme du combo suédois; c’est pourtant simple, The shape of punk to come augmente la pression technique ressentie sur Songs to fan the flames of discontent. Et c’est le 2ème effet Refused…
Car avec classe et intelligence, Refused va, avec ce dernier opus, donner libre cours à toutes ses influences et produire une oeuvre originale. Au lieu de refaire un album purement hardcore, le groupe va parsemer ses nouvelles compositions de jazz et d’électro, avec un tour de main si bien maîtrisé que tous les détails sont savamment dosés et que l’ensemble ressort parfaitement digéré. Un mélange tout de même très explosif, personnifié par la chanson "New noise". Jamais une telle ouverture d’esprit n’avait été vu au sein de la scène hardcore. The shape of punk to come est en conséquence une série en 12 épisodes dont chacun d’entre eux posséde son lot de rebondissements: première chanson coupée en deux par le texte ("Worms of the senses/Faculties of the skulls"), struture équilibrant à la perfection finesse et puissance ("Liberation frequencies"), composition à partir d’un authentique rythme de jazz ("The deadly rythm"), guitares tendues, étouffées mais percutantes de simplicité ("Summerholidays Vs punkroutine"), refrains entêtants, riffs dansants ("Refused are fucking dead"), sans oublier les enchaînements d’intermédiaires fluides (partie radio latino/électro avant "Liberation Frequencies", "Bruitist pome #5") qui servent de transitions douces entre chaque innovation; bref, ça joue en rim shot à la batterie, ça use de l’arpége à la guitare, ça ouvre les portes de la mélodie pour la voix et pourtant l’ensemble paraît encore plus agressif qu’auparavant. Les quatre musiciens sont bien au sommet de leur art, et peuvent se permettre donc d’utiliser des instruments peu conventionnels pour le genre (tambourin, contrebasse, violoncelle…) ce qui rajoute encore à la légende du groupe. Et que dire justement des deux dernières chansons, qu’on pourrait rétrospectivement prendre comme les véritables testaments du groupe ; "Tannhaüser/Derivè" et son violon virvoltant, pour une chanson dérivant noisy. La douce "The apollo programme was a hoax" et son cocktail calmant contrebasse/accordéon/guitare séche au service d’une chanson purement intimiste ; on entend même les tabourets craquer ! Certes, la production est plus complexe que sur Songs to fan the flames of discontent mais il fallait bien ça pour finir en beauté ; le groupe se permet tout au long de l’album l’utilisation d’effets (wahwah, filtres…) qui font d’avantage respirer chaque riff, tout en apportant plus de richesse aux compositions. La précision est telle que le travail du son semble même retravaillé pour chaque compo. Un travail d’orfévre mérité, à la hauteur de ces précurseurs de génie.
Et ce titre, The shape of punk to come, un caprice de prétentieux ? Non juste une preuve de lucidité sur un travail malheureusement pas reconnu à sa juste valeur à son époque. Refused ouvre la voie et n’en profitera pas pleinement. C’est le triste sort de tous ceux qui sont en avance sur leur temps.
A écouter : pour comprendre!!!
Initialement sorti sur le petit label suédois We Bite records, Burning Heart s’est ensuite occupé de rééditer l’album sous ses couleurs ; comment ont-ils pu passer à côté de cette pièce incontournable ? En effet, Songs to fan the flames of discontent est tout simplement la première partie de la révolution hardcore que provoquera Refused.
Si sur Everlasting, leur précédent recueil, Refused commençait à produire des choses plus personnelles, avec Songs to fan the flames of discontent, tout devient clair : Refused a trouvé sa voie et devient un groupe majeur de la scène hardcore mondiale, celui qui ira donner des leçons juqu’aux Etats-Unis. Car, enfin en cette année 1995, le combo suédois se stabilise : Dennis Lyxzén au chant, David Sandström à la batterie, Kristofer Steen et surtout Jon F. Brännström aux guitares seront jusqu’à la fin les acteurs coupables du changement. Enfin la voix de Dennis Lyxzén se pose et ne connaît plus les hésitations passées entre hip hop maladroit ou chant parlé de secours. Juste une voix légérement éraillée, principalement hurlée mais toujours sous tension ("Beauty"). Une référence. Enfin la batterie élève son niveau de jeu ; à la place d’un jeu confus et noyé dans les effets « newschool » d’antant, David Sandström s’occupe à présent de l’essentiel, le rythme, avec une précision et une technique diaboliques. La batterie cogne, roule, explose et prend même régulièrement le temps de respirer ("Life support addiction"). Les Refused sont suédois et leur musique semble donc inspirée par le climat rugueux du Nord ; les guitares aux relents de métal construisent avec froideur un banc de riffs qui glace l’auditeur par leur puissance ("Worthless is the freedom bought…") ; des riffs inventifs qui, enfin, balaient les plans un peu téléphonés des anciennes chansons. Chez Refused, on pourrait d’ailleurs presque se passer de basse tellement les guitares sont énormes. Et malgré le fait qu’il n’y ait pas de titulaire au poste, elle assure le minimum syndical en rajoutant, avec une belle souplesse, une petite couche de lourdeur. Les paroles, toujours vindicatives (révolution, religion, tradition…), sont par contre épurées. Elles se concentrent sur le cœur des idées, si ce n’est à l’idée seulement ("It’s not OK to pretend everything’s all right"). Que dire de plus si ce n’est évoquer LA chanson personnifiant cette révolution musicale : "Rather be dead" dont la furieuse intro fait exploser les frontières du hardcore avec classe. Ah si, l’anecdote… Pour l’enregistrement, Eskill Lövström et Pelle Henricsson font des merveilles en produisant un son propre et puissant mais qui reste brut, sans aucun rajout superficiel; les américains vont désormais aussi chez eux pour enregistrer.
Songs to fan the flames of discontent est donc l’album d’un groupe unique, sans aucun rival ou cousin. Un album de hardcore marquant l’apogée d’une évolution, qui plus est impressionnante par sa rapidité. Désormais, ce sera Refused et les autres.
A écouter : Rather be dead - The slayer
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