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Biographie

Redemption

Redemption est formé en 2001 par les guitaristes Nick Van Dyk et Bernie Versailles, qui s’entourent de divers musiciens influents de la scène Prog mélodique américaine : Jason Rullo, batteur de Symphony X ; Michael Romeo, guitariste du même groupe, qui joue ici du clavier en invité sur le premier album ; et Ray Adler, chanteur de Fates Warning qui intervient ponctuellement sur un titre du premier album avant de devenir vocaliste permanent. Chris Quirarte prendra rapidement la place de Jason Rullo derrière les fûts, et après deux albums avec James Sherwood à la basse, c’est Sean Andrews qui le remplacera pour former ainsi un line-up stable qui durera presque une décennie et trois albums.

A partir de 2014, Bernie Versailles se met en retrait du groupe sans le quitter, à cause de graves problèmes de santé. The Art Of Loss sort en 2016, sans lui, et il choisira d’officialiser son départ en 2017. Ray Adler quitte Redemption en même temps, pour se concentrer sur son groupe Fates Warning.

Bernie Versailles ne sera pas remplacé et Nick Van Dyk assure désormais toutes les guitares (bien que des guitaristes invités soient présents sur les albums où il ne joue plus, notons par exemple la participation de de Simone Mularoni (DGM), mais aussi celles de Chris Poland, Marty Friedman, et Chris Broderick, tous les trois des ex-Megadeth, sur The Art Of Loss). Tom Englund (Evergrey) succède à Ray Adler derrière le micro. Juste avant la sortie de Long Night’s Journey Into Day, le groupe recrute Vikram Shankar aux claviers.

Chronique

Long Night's Journey Into Day ( 2018 )

Redemption a toujours été un second couteau, caché dans l’ombre de Dream Theater, de Pain Of Salvation ou autres Symphony X. Les récents chamboulements de line-up (le départ (finalement officiel) d’un guitariste, le troc du chanteur de Fates Warning contre celui d’Evergrey, l’arrivée d’un claviériste) ont eu l’intérêt de mettre un peu le groupe en lumière, pile pour la sortie de leur septième effort, Long Night’s Journey Into Day. C’est l’occasion, penchons-nous dessus.

 

En un mot comme en cent, rien de vraiment neuf chez les Américains, malgré la rotation du personnel : Redemption continue de faire du Redemption, et cette absence de prise de risque se trouve être un défaut majeur de l’œuvre. L’intro de The Echo Chamber, par exemple, semble déjà entendue dans la discographie du groupe, tellement le riffing est caractéristique de Nick Van Dyk. De même, reprendre du U2 est une bonne idée mais Redemption nous a depuis longtemps habitué à des covers habiles et la magie prend un peu moins. Comme souvent, on a droit à un morceau éponyme qui tutoie les dix minutes : même la forme est sans surprise.

Néanmoins, il serait injuste de dire que le combo ne se renouvelle pas sans souligner aussi les qualités indéniables sur lesquelles capitalise le groupe. Redemption a toujours produit des titres obscurs et mélodiques, virtuoses et bien construits, aux paroles profondes et habilement tournées. Et le (désormais) quintet poursuit dans cette voie avec Long Night’s Journey Into Day. Parmi les nombreux éclairs de génie qui parsèment l’opus, on peut citer par exemple le motif de piano enjoué qui vient éclairer le milieu et la toute fin de la très sombre Indulge In Color, l’interlude And Yet qui réussit à être à la fois calme et oppressant, la poésie lucide et glauque des paroles de Little Men, ou encore les réguliers solos de guitare ou de synthétiseur sur tous les titres (à l’exception du court And Yet). Si ces leads sont un point fort très important de cette livraison, ils ne parleront en revanche que peu aux novices du genre : les solos sont longs, se répondent, privilégient les techniques rapides, et surtout sont très nombreux. En bref, on est dans le démonstratif, et cet aspect des musiques progressives peut rebuter. Mais les afficionados de guitares qui tricotent et autres branle-manches ne pourront que se sentir aux anges. Encore une fois, d’ailleurs, car à nouveau, cet excès de virtuosité est une constante de Redemption… Mais peut-être un poil plus dans Long Night’s Journey Into Day que d’ordinaire. Est-ce pour faire de la place aux invités (Chris Poland, ex-Megadeth ; et Simone Mularoni, DGM) ?

Alors, rien ne bouge, au final ? Rien de rien ? Bon, puisque vous y tenez, un mot sur le chant de Tom Englund. Si son timbre est assez différent de celui de son prédécesseur, la musique de Redemption n’a pas besoin de s’adapter à son nouveau frontman. En chantant de façon un peu moins rauque que dans Evergrey, le vocaliste parvient en effet à se placer exactement là où il est le plus efficace dans les compositions. Avec une voix un peu moins éraillée mais aussi un peu moins émouvante que celle qu’on lui connaissait (dans les refrains de Someone Else's Problem, notamment), Tom Englund arrive à s’intégrer comme un chef. S’il s’agit donc d’un peu d’innovation pour le chanteur, le groupe reste à nouveau, sur ce plan aussi, dans une optique sans réelle prise de risque.

 

Long Night’s Journey Into Day est un bon album de Redemption. Simplement, il n’apporte rien que le groupe n’ait pas déjà fait auparavant et il ne sera probablement pas le disque qui réussira à captiver les indécis. Si vous êtes déjà convaincus, alors cette galette exploite à nouveau les codes que vous aimez et que vous attendez de cette formation. Sinon, bah vous pouvez toujours tenter une écoute si vous n’êtes pas allergique au Prog, mais qu'il s'agisse de cet opus ou d'un précédent, ce sera du pareil au même en ce qui vous concerne. C’est peut-être ce qui explique le statut de second-rôle perpétuel que ne cesse d’endosser Redemption après tout...

A écouter : The Echo Chamber, Indulge In Color, Someone Else's Problem, Long Night's Journey Into Day