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Biographie

Rammstein

Créé au début des années 90, Rammstein est certainement le groupe de métal européen le plus connu dans le monde, exploit pour ces allemands qui bien que chantant dans leur langue maternelle ont su se faire une place outre-atlantique. David Lynch, toujours friand de musiques étranges, a contribué à les faire connaître en incorporant deux titres issus de leur premier album Herzeleid, Rammstein et Heirate Mich,  à la BO de son film Lost Highway. Présents lors du premier Family Values, ils ont réussi à imposer leur deuxième album Sehnsucht, sorti en 1997, en allemand alors qu'une version anglaise était également disponible. Le titre Du Hast présent sur la BO de Matrix a encore accru leur popularité. Ce groupe jouant avec le feu, tant sur scène que dans ses paroles, souvent provocatrices, mais aussi empreintes d'une poésie toute personnelle, est tout de même disque de platine dans son pays d'origine (on est pas prêt de voir Lofofora vendre autants d'album en France!…). En 2001, le troisième album du groupe, Mutter, plus atmosphérique, s'est signalé par la qualité de ses compositions, notamment Sonne ou Mein Herz Brennt. Le groupe a poursuivi son chemin en 2004 avec l'album Reise Reise, porté par son single America. Un nouvel opus, issu des sessions d'enregistrement de cet album voit le jour en 2005, il sera intitulé Rosen Rot.
Après un DVD, Volkerball, avec leur passage aux arênes de Nîmes, le groupe revient en 2009 avec Liebe ist für alle da, leur single Pussy et son clip interdit aux - de 18 ans diffusé sur le web fait grandement parler de lui.

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18 commentaires (15.22/20).
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Zeit ( 2022 )

Cela faisait une bonne décennie que je ne m’étais pas sérieusement penché sur un album de Rammstein. Le moins que l’on puisse dire est que l’entrée dans Zeit fut très surprenante, les trois premiers morceaux développant une ambiance mélancolique et intimiste à des kilomètres de l’image de machine à remplir les stadium et les Zenith. Depuis Herzeleid, les allemands ont toujours écrit des morceaux plus calmes (Seemann) mais dans l’imaginaire collectif ce n’est pas ce qui est retenu. A tort ou à raison Rammstein est et sera associé à ses prestations pyrotechniques, à ses clips provocants (Pussy…) ou grand-guignolesques (Amerika, Deutschland, la liste est longue) et à ses morceaux les plus frontaux (Du Hast, Feuer Frei! …). Pour résumer : du grand spectacle, rien de très raffiné. Il faut se plonger dans les paroles (ou plus probablement leur traduction) pour se rendre compte une nouvelle fois du grand écart entre ce que l’on perçoit et la réalité. Pour certains tirés de poèmes rédigés par Till Lindemann, les textes sont d’une grande délicatesse. On vous rassure, pour le grivois, il reste OK (pour Ohne Kondom, ce qui devrait se passer de traduction) et Dicke Titten, qui raconte l’histoire d’un vieux garçon qui ne cherche que des "gros nichons", peu importe le reste…

Si comme moi tu as de la peine / Que les larmes ruissellent sur tes joues / Allez viens et prends place parmi nous / Afin qu'ensemble nous portions nos peines […] / Deviens membre, inscris-toi au parti des sans-espoirs / Chacun a la possibilité d'adhérer (Armee der Tristen).

Ce n’est qu’avec Giftig et sa ligne de clavier complétement kitsch qu’on retrouve un brin de folie. La machine se met alors en route à grands renfort de riff incisifs et de rythmique saccadé. A l’exception de Meine Tränen qui marque un retour au mid-tempo, Rammstein enchaîne les singles et ceux qui auraient pu l’être : Zick Zack et sa critique de la chirurgie esthétique, OK, Angst … Sur ces deux derniers morceaux, les allemands prouvent au passage qu’ils en ont encore dans le réservoir et qu’ils restent capables de durcir le ton. En territoire connu, on se balade entre réminiscences du passé (le riff de Zick Zack, les chœurs à la Mutter qui produisent toujours autant cette dimension monumentale) et tentatives « d’innovations » pas toutes réussies. On se serait ainsi franchement passé de l’utilisation (faut-il préciser « ratée ») du vocoder sur Giftig et surtout sur Lügen.

L’apogée de la carrière de Rammstein est définitivement dans leur rétroviseur pourtant, malgré ses 27 années au compteur, le groupe allemand parvient toujours à nous proposer des albums qui évitent d’être dans de la copie carbone et comportent leur petit lot de morceaux qui valent le détour. Quand on voit le nombre de formations qui s’étiolent dès le second ou le troisième album, c’est un fait à saluer. Pour la plupart, Zeit ne sera pas l’album de l’année. Cela n’en fait pas pour autant un mauvais disque et surtout, cela n’empêche pas de prendre beaucoup de plaisir à l’écouter. A chacun sa madeleine de Proust après tout.

Les traductions en français sont issues du site www.rammsteinworld.com

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32 commentaires (15.63/20).
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Rammstein ( 2019 )

Rammstein est de retour. Le monstre sacré du Metal Industriel, le groupe de tous les superlatifs et de tous les scandales sort de son hibernation pour proposer son album éponyme. Avec un passif aussi mouvementé, cette démarche traduit la volonté de compiler tout ce qui a été et tout ce qu’est Rammstein. Verdict.

Das Ist Rammstein

Le fait de ne pas avoir besoin de faire de présentation suffit à comprendre l’ampleur du succès qu’ils ont rencontré. Il est tout à fait courant de croiser des t-shirts et pulls à leurs couleurs dans le monde entier, alors même qu’ils ont toujours fait le choix de chanter dans leur langue natale. 

Rammstein n’a jamais fait de compromis et n’est pas fait pour plaire à tout le monde. La recherche perpétuelle du choquant et de la provocation en font une entité unique avec une personnalité très marquée, provoquant un clivage volontaire et assumé. Fans hardcore, détracteurs des premiers instants, il y a beaucoup à débattre sur l’approche avec laquelle ils font passer leurs messages, mais une chose est sûre, cela fait partie intégrante de leur succès planétaire, et ce n’est pas aujourd’hui que ça va changer.

Un autre fait incontournable est qu’ils sont parvenus à rester cohérents tout au long de leur carrière tout en évoluant en tant qu’artistes. En 25 ans les gens changent, les centres d’intérêts et passions aussi, pourtant malgré les différences de qualité dans leur discographie, le style qui leur est propre est reconnaissable entre mille. C’est en partie dû au fait que chacun des membres est irremplaçable. Cette cohésion se ressent dans la volonté qu’a cet album de repousser les limites de leur propre style.

Une fois la machine marketing lancée, plus rien ne peut l’arrêter. Entre les vidéos live, les teasers, la publicité etc, il était difficile de passer à côté de la sortie de la nouvelle bombe. Que l’on apprécie ou pas, Universal sait sortir les gros bras quand il s’agit de pousser les artistes qu’ils estiment rentables. Tout cela contribue à les rendre uniques dans le paysage musical mondial et distille une attente considérable autour de la nouvelle galette.

Leur notoriété est telle que lors de leur retour sur scène et alors même qu’aucun autre morceau n’avait été révélé, ils sont capables de remplir les plus grands stades dans le monde entier. L’attente du public qui les suit et les soutient depuis toujours est donc colossale. Rammstein représente le retour tant attendu d’une entité qui a dépassé les carcans du Metal pour atterrir dans la culture générale. Alors, qu’es que ça vaut ?

La légende


Comme évoqué, il est question ici de reprendre tout ce qui fait l’âme du groupe, depuis ses débuts jusqu’à aujourd’hui. Ça fait beaucoup malgré le hiatus qui a permis à chacun de faire ses projets de son côté. On notera pourtant que le défi est assez bien relevé : on a l’aspect très agressif et martial avec les riffs répétitifs de leurs débuts (Radio), les ballades mid-tempo qui sont devenus par la suite le standard de leur style (Deutschland, Diamant, Was Ich Liebe) et pour finir la dualité entre le malsain et le fun de leur œuvre globale (Hallomann, Sex). Le tout effectué avec beaucoup de maîtrise et de brio.

Il faut souligner que tous les membres se sont surpassés, les riffs sont efficaces, la basse groovy, le clavier kitsch, le chant varié… Le plus marquant est sans doute la diversité du chant de Till Lindemann que l’on n’attend pas toujours dans des registres aussi poussés que sur Diamant ou Puppe

Le tout porté par des textes simples et impactants, revendicatifs et funs. L’objectif est de faire mémoriser l’air et les paroles puis faire chanter un public le plus souvent hermétique à la langue de Goethe. Force est de constater qu’après quelques écoutes il est tout à fait possible de massacrer les refrains avec  joie et entrain. Pourtant quand on regarde dans le détail, il y a une réelle ambition d’écriture et quelques punchlines vraiment marquantes (Puppe, Hallomann …). L’intégralité des paroles est disponible ici.

Au rayon nouveauté on notera que les sonorités du clavier apportent parfois des effets d’ambiance assez spécifiques comme les chœurs féminins dans Zeig Dich. Soutenant les riffs épurés à l’extrême ils occupent une place clé ici, la pierre angulaire des compositions.

Tout n’est pas parfait cependant. Certains morceaux sont moins efficaces que d’autres ou font passer moins d’émotion, Was Ich Liebe et Weit Weg par exemple sont oubliables. Pourtant après avoir discuté avec plusieurs amis il ressort que personne n’apprécie les mêmes, il est donc tout à fait possible de trouver dans ces œuvres des éléments qui échappent à votre serviteur. Tatoo est sans doute le morceau le plus ambivalent avec son riff qui n’aurait pas fait tâche dans Sehnsucht mais des paroles sans réelle profondeur et un refrain qui vient casser le rythme.

Sons lumières et culture


Ce qui frappe est l’approche très visuelle de la musique. D’abord la pochette représente une simple allumette sur fond blanc, la symbolique est posée : Rammstein est le maître du feu et un incendie peut démarrer avec la plus petite des allumettes.
Ensuite on notera les clips de Radio, hommage à Klaus Nomi célèbre chanteur allemand mort du VIH dans les années 80 et Aüslander, une dénonciation du colonialisme de la « Vieille Europe » sur le continent africain. Chacun de ses clips étant d’une immense richesse sémiologique, nous n’entrerons pas dans le détail ici, cependant il est clair qu’ils font partie intégrante de la démarche artistique du groupe et sont indissociables des messages. Aüslander est assez surprenant dans sa démarche très électro. Le chant dans plusieurs langues et le ton assez léger apportent du contraste au sujet évoqué.

Deutschland mérite qu’on s’attarde dessus. Du point de vue musical, visuel mais aussi et surtout de par le fait que cette œuvre condense l’intégralité de Rammstein. Tout y est : le riff assassin, les claviers enflammés, les refrains parfaitement calibrés, l’écriture qui reprend certains passages de l’hymne allemand, les références historiques, les visuels magnifiques et porteurs de tant de symbolique. Véritable déclaration d’amour-haine à leur pays natal, à ses périodes fastes et terribles à la brutalité de l’Histoire et aux personnages qui y sont lié, Deutschland ouvre les hostilités de la meilleure des manières. Ce morceau justifie à lui seul l’achat de l’album tant il est parfait en tous points. Le public par ailleurs ne s’y est pas trompé, sur YouTube le compteur de vue est à 57 millions de vues en 2 mois. Le chiffre peut paraître faible dans un monde où il est possible d’atteindre le milliard, pourtant la performance est colossale quand on parle de Metal chanté en allemand.

Pour terminer il est très vivement recommandé d’écouter beaucoup cet album. Lors des premières fois il vous semblera probablement sympa, mais plus vous l’écouterez plus vous allez rentrer dans cet univers saugrenu et hors normes. Prenez le temps de savourer tous les morceaux, ceux qui vous plaisent mais aussi ceux qui demandent plus de temps, vous pourriez bien vous surprendre à changer d’avis. Car oui Rammstein est un disque qui vaut le détour, que l’on aime ou pas le style.

A écouter : Absolument
12 / 20
54 commentaires (15.43/20).
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Liebe Ist Für Alle Da ( 2009 )

Rammstein, c'est une série de déceptions depuis Reise Reise. Herzeleid, Sensucht ou Mutter offraient leur lots de pistes épiques qui firent headbanguer nombre d'adolescents à la fin des années 90. Seulement, depuis une quinzaine d'années maintenant, la formule commence à manquer de souffle. Rosenrot n'était qu'un Reise Reise bis, les plus trues cachaient leur honte de voir passer certains morceaux en boite de nuit et il ne restait plus à Rammstein que l'ombre de concerts plus visuels que sonores, même si les refrains de Asche Zu Asche ou Du Rich So Gut résonnent encore avec passion. Pourtant, après une pause de quelques mois, Rammstein annonce son retour avec Liebe Ist Fur Alle Da, le clip osé de Pussy en guise d'avant goût.

Lancer l'écoute de Liebe Is Fur Alle Da en laissera plus d'un patois. Pourquoi ? Tout simplement parce que Rammlied possède ses relents de Rammstein, Fruhling In Paris donne envie d'étrangler Till sur ses mots pseudo-romantiques en français et Pussy, qui ne fait pas dans la subtilité sonore ou vidéo, n'a d'intérêt que par son statut de single. Il est d'ailleurs fort regrettable que Rammstein soit obligé de passer pas un clip "choc" pour faire parle du groupe, puisque l'album recèle d'autres atouts pour mettre en avant un titre manquant cruellement de passion.
Taillé pour le live ? Accrocheur ? Misant sur quelques refrains bien placés ? Sans doute, Liebe Ist Fur Alle Da ne tranchera pas, ne lèvera pas les foules à la manière de Sensucht et ne sera pas une nouvelle révélation comme l'avait été Mutter. Rammstein s'annonce comme ce qu'il est depuis quelques années : sans saveur, avec artifices, sans innovation, avec quelques souvenirs au fond des yeux et une paire de kilos en trop. Car c'est bien là le gros point faible de cet album : il en ressort un sentiment de banalité. Si l'on considère le disque dans son ensemble, Liebe Ist Fur Alle Da s'intercale entre Reise Reise et Rosenrot, en queue de peloton d'une discographie qui avait pourtant bien commencé. Néanmoins, cet opus n'est pas désagréable, s'écoutera sans nécessairement passer de piste mais ne laissera pas de souvenirs inoubliables si l'on connait un tant soit peu les précédentes sorties de Rammstein. Il manque en effet un léger souffle frais à Liebe Ist Fur Alle Da pour ne pas grincer des dents : quelques nouvelles idées, tout en retrouvant ce qui a fait leur renommée...

Tout n'est heureusement pas noir sur Liebe Ist Fur Alle Da. Wiener Blut, Mehr qui rappellera sans trop de difficultés Herzeleid et Haifisch au rythme syncopé, armé d'un refrain entrainant, sont des titres qui possèdent un certain charme. La production s'avère claire et propre, avec un chant toujours porté par les autres instruments tandis qu'on nous épargne d'une énième version de Moskau... De la même manière, Liebe Ist Fur Alle Da n'est heureusement ni mauvais, ni passable, laissant un agréable souvenir de quelques passages dans un coin de l'esprit.

Liebe Ist Fur Alle Da est un album de Rammstein. C'est ainsi que se résume cette chronique : pas de surprise, Rammstein fait du Rammstein, avec plus où moins de réussite, toujours épaulé par un sens de la communication permettant aux Allemands de faire parler d'eux. Même si le disque empreinte grandement au reste de la discographie, Liebe Idt Fur Alle Da offre quelques plaisirs coupables qui parviennent à faire effet. Dommage que l'arrière gout soit si peu convaincant.

A écouter : Wiener Blut - Mehr - Haifisch
13 / 20
135 commentaires (13.83/20).
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Rosenrot ( 2005 )

Une audience au tribunal de la musique...
LE JUGE : prévenu Rammstein, levez-vous ! Vous êtes accusés d'avoir sorti deux albums en très peu de temps (Reise Reise et Rosenrot), de vouloir ainsi profiter de votre récent succès pour soutirer de l'argent à vos fans en leur proposant un album composé de chutes de studio de Reise Reise. Que plaidez-vous ?
RAMMSTEIN : non coupable votre honneur
LE JUGE : très bien, la parole est à la défense.

LA DEFENSE : votre Honneur, Mesdames et Messieurs les Jurés, le procès auquel nous sommes conviés aujourd'hui n'a pas lieu d'être. Il n'a pas lieu d'être pour la simple et bonne raison que si Rammstein a sorti ce Rosenrot, c'est tout simplement parce que le groupe avait composé trop de morceaux pour son précédent album et que certains d'entre eux ne s'imbriquaient pas dans le " tout " que forme Reise Reise. Plutôt que de laisser mourir ces chansons, le groupe a décidé de les regrouper dans un nouvel album, agrémentées de quelques nouvelles compositions. Il ne s'agit donc en aucun cas d'un album de faces B. J'en veux pour preuve la diversité et la qualité des chansons : Mann Gegen Mann (" homme contre homme ", chansons traitant de l'homosexualité) qui commence comme un titre catchy avant de tomber dans un coté plus martial, les sublimes choeurs accompagnant le chant de Till Lindemann sur le refrain de Spring, les désenchantés Wo Bist Do et Rosenrot ou encore le très pop Stirb Nicht Vor Mir en duo anglo-germanique avec la chanteuse de Texas, Sharleen Spiteri.
Le Jury remarquera également que le " son Rammstein ", fruit de Jacob Hellner, est encore une fois à la hauteur de la réputation du groupe, c'est-à-dire monumental et l'on a toujours autant l'impression d'être en face d'un mur de guitare (écouter le barré et particulièrement agressif Zerstören).
En conséquence, nous demandons purement et simplement la relaxe du groupe Rammstein.

LE JUGE : merci maître. La parole est maintenant à l'accusation.

L'ACCUSATION : votre Honneur, Mesdames et Messieurs les Jurés, le groupe que vous avez en face de vous a tenté d'abuser ses fans en leur proposant un album indigne d'eux ; indigne d'eux au niveau de la pochette (le groupe s'est contenté du visuel japonais de Reise Reise) mais également au niveau des compositions. Non pas qu'il s'agisse d'un mauvais album en soi, mais il ne supporte simplement pas la comparaison avec son récent prédécesseur.
Le fait par exemple de mélanger la musique germanisante de Rammstein avec des sonorités sud-américaines (trompettes, ...) sur Te Quiero Puta aurait pu être une bonne idée si, d'une part le groupe n'avait pas déjà tenté la même expérience avec des sonorités russes (Moskau) sur Reise Reise et si d'autre part, il n'y avait pas ce passage ridicule chanté par une voix féminine espagnole au milieu du titre et qui décrédibilise le coté pittoresque du morceau. Plusieurs titres de l'album nous amènent d'ailleurs à ce même constat : quelques bonnes idées mais qui entraînent inexorablement (du fait de la proximité temporelle et musicale entre Rosenrot et Reise Reise) une comparaison avec son prédécesseur et dont le constat final est globalement en faveur de Reise Reise. Le premier single Benzin est ainsi bien moins efficace que ne l'était le monstre Mein Teil et les très quelconques Hilf Mir, Feuer Und Wasser et Ein Lied, clôturant l'album, sont même tout bonnement anecdotiques.
Nous demandons donc une sanction exemplaire envers le groupe afin que ce cas fasse jurisprudence dans l'industrie du disque et que les artistes arrêtent de prendre leurs fans pour des pompes à argent.
LE JUGE : merci maître. Le jury se retire pour délibérer.

LE JUGE (annonçant le verdict 2 heures plus tard) : compte tenu des divers éléments présentés lors de ce procès, le jury déclare Rammstein non coupable, d'une part parce qu'il reconnaît la qualité d'un certain nombre de titres de ce nouvel album, et d'autre part parce que Rammstein (même en petite forme) reste un groupe à part dans le paysage musical. Néanmoins, le jury reconnaît l'essoufflement créatif du groupe, ce qui l'amène à dire qu'il aurait été préférable de sortir un seul album comprenant les meilleurs titres de ces deux disques (et ce, comme l'histoire de la musique l'a souvent démontré : Load et Reload de Metallica, Use Your Illusions 1 et 2 des Guns 'N' Roses, etc.). En conséquence, le jury met en garde le groupe et lui impose une mise à l'épreuve sur son prochain album, qui devra être celui du renouveau.
La séance est levée.

A écouter : Rosenrot, Spring, Wo Bist Do, Zerst�ren, ...
15 / 20
102 commentaires (16.03/20).
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Reise Reise ( 2004 )

Reise Reise... 'Yoyage Voyage' en français, un titre symbolisant la nouvelle direction de ce dernier opus de Rammstein ? Peut-être bien, explications...

L'album tant attendu débute par le titre éponyme Reise Reise. L'atmosphère de ce morceau apparaît tout de suite comme étrange, le clavier et les choeurs apportent une dimension mystique tandis qu'on retrouve avec joie le chant si particulier de Till. Les riffs de gratte sont bien lourds et bien simples, pas de soucis, Rammstein a su conserver les ingrédients qui ont fait son succès. On comprend tout de suite le titre de la chanson avec la petite mélodie typique au bord de mer, teinté d'un petit air celte.
Mein Teil, le premier single de l'album qui avait révélé le 'nouveau' Rammstein. Là encore pas de surprise, des riffs tonitruants viennent finir les crescendos constants. Le refrain est particulièrement puissant, tout comme la musique d'ailleurs. Le clavier est omniprésent et apporte en fond une ambiance déjantée, angoissante, voire terrifiante.
La piste suivante, Dalaï Lama, déçoit un peu... Flake joue un rôle primordial derrière ses touches, tandis que les autres instruments sembleraient presque absents. Quant à Till il joue les monocordes (un peu comme dans Das Alte Leid) la plupart du temps et cela en devient lassant malgré un bon refrain et un final plutôt réussi (quoique bien long).
Kein Lust va-t-il nous faire oublier le titre précédent ? Le début est en tout cas prometteur, avec un rythme martelé où la batterie tient une place prépondérante cela annonce du meilleur. L'air est bien trouvé et Till s'en donne à coeur joie tandis que Flake s'efface un peu pour laisser place au Metal Indus qui a fait la renommée de Rammstein.
Le titre suivant, Los, débute sur des airs de country teintés de blues soutenu par une basse bien présente et une batterie efficace. Till se contente d'apporter de la vie à Los. On retrouve encore une fois une ambiance mystique, planante lorsque Flake intervient. Los est assez décevante dans la mesure où on attend sans cesse le moment où elle explosera, chose qui n'arrive finalement pas... Reste un petit solo bien 'bluesy' qui donne un certain charme à cette musique.
"We're All Living In Amerika, Amerika, Amerika !" Voici donc la fameuse Amerika dont le clip avait fait sensation, et pour cause ! Avec cette chanson (chantée en anglais et en allemand) plus qu'entraînante, Rammstein s'en prend à l'impérialisme américain avec une forme d'ironie assez poussée. Le résultat est tout bonnement génial même s'il peut surprendre au début, il faut en effet plus d'une écoute pour l'apprécier. A noter que certains passages sont géniaux et bourrés de contrastes ; Rammstein passe de riffs Metal à des passages 'gnan-gnan' sans prévenir, déroutant mais superbe.
Rammstein, c'est bien connu, aime Moscou et le prouve avec la chanson Moskau. Toujours la même recette, chant sur des instruments effacés, puis refrain sur des riffs bien lourds. Les choeurs féminin (en russe) amènent un rythme entraînant à l'instar de Amerika. Ce dernier CD est bourré d'influences et Rammstein nous le montre avec un petit passage typiquement slave. Une des meilleures chansons de ce Reise Reise.
Vient ensuite Morgenstern. Flake nous avait prévenu, l'album aurait un côté religieux, on s'en était déjà rendu compte à l'écoute des premières pistes mais là ça prend tout son sens. Durant les premières secondes on se croirait presque à l'église, Till nous ramène peu après à la raison avec son chant grave teinté malgré tout de consonances religieuses. La musique alterne envolée lyrique au clavier et au chant et métal industriel typique avec ses guitares saturées, le mélange prend bien et donne une bonne chanson, une de plus. Stein Um Steim est peut-être l'une des chansons les plus violentes de l'album malgré des passages calmes. Till module superbement sa voix et ses hurlements sont à vous donner des frissons !
Voici maintenant une petite ballade, Ohne Dich. Sur une mélodie teintée de violons lyriques Till chante avec une certaine émotion. Ohne Diche fait évidemment penser à Nebel sur l'album Mutter de par sa construction et son chant envoûtant.
Malheureusement voilà déjà la dernière piste de Reise Reise... Amour commence très doucement, avec une mélodie très calme, le tout couvert par la voix si sombre de Till. Les instruments apparaissent chacun leur tour pour se compléter. La chanson explose à de courts moments avant de rebasculer chaque fois dans la ballade. La basse est fort intéressante et apporte une atmosphère lourde soutenue par un clavier aux allures encore une fois mystiques et une guitare... "chantante". Le riff final est particulièrement puissant est conclu d'une très belle manière cette superbe chanson.

Reise Reise est au final est très bon album qui marque un tournant dans la carrière de Rammstein. Plus de clavier, moins de guitare, un chant presque inchangé mais toujours aussi profond, ceci va s'en doute dérouter plus d'un fan mais Rammstein a su évoluer tout en gardant son propre style. L'ambiance avait de tout façon été annoncée, plus de clavier pour un côté plus mystique et intriguant. Niveau son pas grand chose à redire, la basse est pour une fois bien présente, on regrettera simplement le son de la batterie, bien trop clair. Pour conclure, Reise Reise est déroutant, inattendu, complet, et va sans nul doute en surprendre plus d'un...

A écouter : Reise Reise - Mein Teil - Kein Lust - Amerika - Moskau - Stein Um Stein - Amour...
16 / 20
97 commentaires (18.13/20).
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Mutter ( 2001 )

Troisième album très attendu de nos 6 allemands préférés et ils ne nous déçoivent pas ; on avait déjà pu écouter depuis quelques mois certains morceaux qui traînaient sur le net (Sonne, Links 2 3 4) et qui nous avaient soit enchantés soit inquiétés.

Mais cet album est à prendre dans sa globalité, Rammstein forge des hits à coup de riffs bien graves et d'une voix toujours aussi gutturale, mais, en plus des ingrédients maintenant habituels de Rammstein, on trouve bien d'autres choses : des voix féminines déjà exploitées dans Sehnsucht sont ici encore plus présentes et encore meilleures (Sonne, Ich Will) ; un orchestre philharmonique apporte également des sonorités nouvelles et très bien intégrées (Mein Hert Brennt) à la démonstration de force allemande.

Pas d'inquiétude à avoir pour les conservateurs, Rammstein n'est pas devenu un groupe mélodique pour autant même si les mélodies sont ici plus présentes, des morceaux bien plus "basiques" et rentre-dedans sont aussi présents (Feuer Frei, Adios).

Rammstein, représentant du métal allemand, mais aussi plus globalement européen, nous sert encore une fois un album très lourd mais également très aérien, 11 pistes seulement, on aurait aimé en avoir plus. Mais ne nous plaignons pas car la qualité est là...

A écouter : Sonne - Adios - Ich Will - ...
15 / 20
26 commentaires (17.48/20).
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Live aus berlin ( 1999 )

On attendait un album! On a eu un live... Ne nous plaignons pas, Rammstein est très réputé pour ses prestations scéniques et en plus Rammstein à Berlin : le rêve ! :)

Album travaillé (deux lives pour en faire un seul) mais qui garde tout de même la puissance du live. Rammstein soigne son public, morceaux retravaillés, inédit (Wilder Wein), on entend la foule suivre et chanter les morceaux avec enthousiasme, Rammstein sont des stars et ça s'entend. Les bruits produits par les effets pyrotechniques s'entendent très bien : bruit de canons ? explosion ? ça donne envie de voir la vidéo tout ça !

Un best-of (après deux albums ?!?) ou un cadeau pour les Fans? Je penche plutôt du coté non-marketing tellement le live apporte aux ces chansons, surtout celles du premier album. Mais cet album est à conseiller pour tout ceux qui veulent découvrir Rammstein ou les redécouvrir...

A écouter : Wilder Wein - Du Hast - Bestrafe Mich - Du Hast - ...
16 / 20
67 commentaires (17.03/20).
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Sehnsucht ( 1997 )

Album de la reconnaissance pour Rammstein avec plus d'un million de copies vendues rien qu'en Allemagne et on comprend pourquoi : cet album est une bombe !

Dès les premières secondes on sent que Rammstein a progressé, dans le chant comme dans la musique ; le clavier, encore plus présent, apporte une atmosphère très spatiale à des chansons comme Sehnsucht ou la sublime intro de Engel, des chansons toutes très tavaillées avec notamment l'apport de voix féminines, de guitares acoustiques... Mais Rammstein reste un groupe de métal teuton et le chant est toujours aussi guttural mais également plus en phase avec la musique et ses riffs ravageurs.

Avec cet album, Rammstein a conquis beaucoup de fans dans le monde entier, notamment avec le très basique mais efficace Du Hast. Rammstein fait également parler pour la teneur de ses paroles, n'étant pas germanique je ne peux pas vous en dire trop là-dessus mais d'après les quelques traductions que l'on a pu me faire il est vrai que certaines paroles sont assez "limites" si mal interprétées (Tier qui parle de la pédophile par exemple), mais bon, nous français, on s'intéresse plutôt aux sons très durs de Rammstein.

Cet album est incontournable pour tout les fans de musique barbare mais mélodique, à condition d'aimer nos amis buveurs de bière d'outre-Rhin.

A écouter : Du Hast - Tier - B
12 / 20
68 commentaires (15.93/20).
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Herzeleid ( 1995 )

 

Premier album de ce groupe et grosse claque! L'album démarre sur de gros riffs bien bourrins suivis d'un chant qui ne peut venir que d'un mâle bavarois élevé aux hormones de croissance. En effet Rammstein est brutal tant par sa musique que par son chant (ou devrais-je dire parlé?) très basique. D'ailleurs le chanteur joue sur les tonalités allemandes en les accentuant pour donner cet aspect très barbare à la musique. Mais malgré ça, Rammstein n'oublie pas la mélodie et dans des chansons comme Seeman devient même un groupe "mélodique", le clavier, très présent dans certaines chansons apportant beaucoup.

Ce mélange d'industriel, de gothique, avec une voix d'outre-tombe à la Peter Steele ; et de métal extrême style Machine Head déconcerte et a le don de plaire ou de rendre hermétique ceux qui l'écoutent. Avec cet album, Rammstein se fait connaître dans son pays et annonce une suite très prometteuse...

A écouter : Wolt ihr das bett in flammen sehen - Du riech so gut - Asche zu asche - ...