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Biographie

Raein

De 1999 à 2005, les italiens de Raein tiendront le haut du pavé du screamo hardcore européen. Révélé par Il n'y a pas d'orchestre, album mêlant avec classe rage et mélancolie, Raein enchaine en 2004 une série de split-albums avant d'entamer une tournée européenne et japonaise. Séparés en 2005, les membres de Raein officient aujourd'hui au sein de La Quiete et Neil on Impression.
2008. Raein se reforme, et sur la lancée, sort un nouvel album marquant un tournant musical chez les transalpins.

15.5 / 20
1 commentaire (15.5/20).
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Perpetuum ( 2015 )

Depuis son retour avec Ogni Nuovo Inizio, Raein n’a eu cesse de continuer à délivrer son screamo captivant et personnel, notamment au travers de Sulla Linea D’Orizzonte Tra Questa Mia Vita E Qualla Di Tutti. C’est avec surprise que Raein annonce Perpetuum, disque auto-produit mis à disposition en téléchargement gratuit, avec une sortie physique ultérieure, annonçant une nouvelle pépite de six titres.
Encore une fois, la musique de Raein évolue. Au sein de son screamo dont la marque de fabrique est reconnaissable d’entrée de jeu (« Salvia »), le combo intègre des éléments plus proches du Post-Hardcore que l’on a pu connaître avec At the Drive-In sur « Giovanni Drogo (Requiem) » ou renoue avec les envolées du début sur « Polline. Pensieri Generosi Delle Donne » dont certains notes rappellent Daïtro.
Raein dévoile une nouvelle facette qui suit l’évolution amorcée depuis 2008, alors que l’on retrouve ces harmonieuses mélodies, épaulées parfois de choeurs (« Tutte Parole d’Amore » ou « Drvenik »), lorsque la passion n’emporte pas le toute en quelques minutes (le fascinant « Drvenik »). Perpetuum est un disque équilibré, alternant entre déferlantes screamo (« Salvia ») et passages plus posés (« Senza Vitolo ») dans des ambiances chaleureuses et emplies d’espoir (« Salvia »), bien loin de certains passages plus fougueux et du chant abrupt de Ogni Nuovo Inizio.

Avec Perpetuum, Raein continue de montrer que les Italiens sont un groupe à part dans cette scène, à l’instar des Suédois de Suis la Lune, délivrant leur propre vision d’un screamo ayant profondément évolué depuis Il n’y a pas d’orchestre. Définitivement un groupe incontournable depuis ses débuts.

A écouter : Giovanni Drogo (Requiem) - Salvia
15.5 / 20
3 commentaires (16.5/20).

Ogni Nuovo Inizio ( 2008 )

On avait cru Raein mort et enterré. On avait pleuré sur son sépulcre, "Tigersuit" en arrière fond, comme musique de funérailles. Mais le tombeau n’était pas définitivement scellé.

Ogni Nuovo Inizio (littéralement "Chaque nouveau début") chasse d’emblée les craintes d’un retour raté avec un roulement de batterie inaugurale fougueux qui pose son homme. "1 di 6 "et une corolle de notes en arpège plus tard, on se dit "ah oé, quand-même...". Raein réussit un tour de passe-passe comme on en avait rarement vu jusqu’à alors : sonner quasi pop dans ses compositions tout en restant screamo dans l’effusion. Pour atteindre ce résultat, le quintet italien dévoile un jeu de guitare des plus léchés, avec mélodies fines et lighty traduites par des successions de notes détachées et piquantes. A la voie du hardcore opaque et monolothique, le groupe de la botte répond donc par un screamo mélancolique à modalité variable. Pour preuve, "2 di 6" entraîne l’auditeur dans un mid-tempo avec lyrics répétés par des voix chantées/parlées qui se répondent au triple, tandis que "3 di 6" enchaîne avec une intro spoken word/dialogue à la Indian Summer sur fond de rythme martial. Lentement, comme pour tout bien faire entendre.

Par ce côté poppy (toute proportion gardée on s’entend), Ogni Nuovo Inizio dévisse ainsi les attentes traditionnelles de "gros bois" et choppe l’auditeur par le colbac grâce à des parties catchy as fuck ("4 di 6") qui vallonnent merveilleusement au milieu des cris de la passion. Car plus que sanglant, ce nouvel opus est surtout chaud, nourri par des dédales de notes fourmillantes ("5 di 6") et ces screamings toujours si méditerranéens et chantants, marque de fabrique de l’emo romain. Dans cette manière de ciseler l’espace puis de le couvrir de nappes lumineuses, le groupe va même jusqu’à poser les bases d’un rapprochement entre les tablatures mathy de Kidcrash et les auréoles post-rock de Suis La Lune (En écoutant la fin de "5 di 6", on se dit que plusieurs écoutes des suédois ont dû passer par là).

Depuis le début de sa carrière, et à chaque nouvel opus, Raein apporte un changement à sa manière d’appréhender le punk. A mille lieux de l’emo-violence conforme à l’école italienne, les natifs de Forli proposent ainsi une nouvelle fois quelque chose de marginal en la matière… et de diablement réussi. Raein a franchi le Rubicond avec succès.

En écoute sur MS.

A écouter : le poing lev� et la cheville martirisant le sol
17 / 20
2 commentaires (16/20).
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Il N'Y A Pas D'Orchestre ( 2003 )

En 10 titres Raein prouve que l'Europe n'a définitivement plus rien à envier aux américains en terme de screamo hardcore. Les furieux transalpins sont ici au sommet de leur art et comblent le vide entre power violence et emo hardcore mélancolique façon Yage avec une aisance déconcertante.

Même si la chose est toujours exécutée avec brio, le combo ne se contente pas d'alterner simplement les violents passages screamo hardcore ("Tigersuit") et les envolées lyriques à tirer une larme ("Artmachine observation tower"). Il n'y a pas d'orchestre ressource le genre avec une approche nouvelle optant pour une guitare noisy incisive et une rythmique syncopée complètement liées à une seconde guitare mélodique à souhait. Il en ressort une perpétuelle explosion d'émotions et de sentiments, mélange de rage et de désespoir qui fait toute l'identité du groupe.
L'intensité émotionnelle est omniprésente, la densité se veut impressionnante et renversante dans les moments les plus chargés de notes. Véritable magma musical alimenté par des paroles en anglais sombres et allégoriques hurlées à la mort et parfois soutenues par un back vocal bienvenu ("She wears my blood"), le screamo de Raein et un screamo réinventé, évident et sincère. Efficace voire chaotique de part une puissance de feu innée mais aussi touchant grâce à un flot incessant de mélodies inspirées, le hardcore de Raein est de ceux qui marquent un espace et un temps, de ceux dont on peut immédiatement retirer des hymnes.

Aujourd'hui, "The King Is Dead" mais on peut toujours se consoler avec leurs frères de La Quiete dont l'approche est tout aussi intéressante et avec un hypothétique futur album discographique rassemblant tous les titres de Raein dispersés sur la bonne poignée de Split CDs sortis en 2004. De quoi passer bien des rudes hivers à la chaleur de compositions incandescentes et éternelles. "No Hay Banda !"

Télécharger : Tigersuit.

A écouter : Tigersuit - The King Is Dead