Quicksand

Hardcore / Post-Hardcore

États-Unis

Distant Populations

2021
Type : Album (LP)
Labels : Epitaph Records
Tracklist
01. Inversion
02. Lightning Field
03. Colossus
04. Brushed
05. Katakana
06. Missile Command
07. Phase 90
08. The Philosopher
09. Compacted Reality
10. EMDR
11. Rodan

Chronique

par Chris

Quicksand. Quatre albums en trois décennies et de la classe à revendre à la tonne en 2021. Cette chronique pourrait s’arrêter après ce bref résumé de la carrière du groupe emmené par Walter Schreifels et garder toute sa pertinence. Ce serait cependant lui faire injure de ne pas insister, quitte à se répéter à de nombreuses reprises dans les lignes qui vont suivre, sur le bonheur que procure chaque nouvelle occasion de se pencher sur la musique du trio.

Après la franche réussite qu’était Interiors en 2017, peu de doutes subsistaient sur la capacité du groupe à rester au (haut) niveau dans ses compositions, à garder toute sa fraîcheur malgré les années, et à proposer suffisamment de renouvellement au sein d’une recette éprouvée. Distant Populations enfonce le clou. Quicksand n’a besoin que de 32 minutes pour donner une leçon d’efficacité, avec tout ce qu’il faut pour assurer une durée de vie conséquente chez l’auditeur de ces 11 morceaux (dont un interlude) jouissifs.

L’agressivité des années 90 transpire encore (Lightning Field, EMDR), mais sur des ambiances que le groupe travaille de plus en plus, donnant des terrains d’expression variés à la voix de Walter Schreifels. Sur Brushed, très Radiohead dans l’esprit, ou sur le quasi-dub Katakana, il montre qu’il n’a rien perdu de sa capacité à transcender à peu près n’importe quel morceau. La musique de Quicksand, si elle suit une tendance de plus en plus "aérienne", sait aussi toujours peser bien comme il faut quand la situation l’exige (Inversion, Colossus, Missile Command).

Nostalgie ? Sur Phase 90, Walter Schreifels la joue slacker et désabusé ("Trying to finish the book I was reading / I put it down for too long, too long / I got distracted by other things, other dreams"). Ce voyage dans le temps a juste ce qu’il faut de réconfortant, sans alourdir inutilement Distant Populations de regrets futiles sur une époque, bénie je vous l’accorde, mais qu’il ne sert à rien de vouloir recréer à tout prix.

Pas la peine de trop s’attarder sur la production de cet album, elle est totalement cohérente avec celle d’Interiors et avec le chemin suivi par le groupe. Tout le monde trouve parfaitement sa place et sonne très naturellement. Je signerais tous les jours pour des demi-heures de musique aussi pertinentes, respirant le talent et la sincérité et, surtout, laissant encore espérer de très belles choses à venir.

16

Les critiques des lecteurs

Moyenne 16
Avis 2
UmeaSound May 24, 2022 21:04
Pas mal, quelques ziks très sympas, dommage que ça se ramollit au milieu et que ça manque parfois d'un peu d'efficacité
15 / 20
HerEgen October 2, 2021 12:12
Quicksand au sommet de son art, après un retour déjà fabuleux. Distant Populations est peut-être moins instantané qu'Interiors mais un peu plus varié, intégrant des plans Space-Rock brillants, même Dub sur un titre, et il se savoure réellement sur la durée. L'équilibre y est idéal et cet album renforce le statut d'un groupe déjà référence du Post-Hardcore.
17 / 20