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Biographie

Quartier Rouge

Bruyant et versatile. Tels sont les deux qualificatifs qui (ne) pourraient décrire pleinement la musique de Quartier Rouge, quartet noise originaire - comme ne l'indique pas son nom - de la ville lumière. Cousin francophone de Daughters!, voisin de Comity ou encore Tantrum à qui il rend d'ailleurs hommage en 2010 en participant à la compilation We Fucked Up Our Lives - A tribute to Tantrum Quartier rouge se fait notamment remarquer sur scène où ses prestations possédées ne laissent personne indifférent. Dans la droite lignée de celles-ci, le premier disque des parisiens, Les Années Lumières déboule sur l'échiquier noise français en Novembre 2009 via Swarm of Nails Records. Un second objet sortira du bois en 2012, cohérent sur la chronologie, nommé Nouvelle Vague.

15.5 / 20
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Nouvelle Vague ( 2012 )

Nouvelle Vague, nouvelle époque, nouvelles aspirations… Mais la matière première demeure inchangée pour Quartier Rouge, soit un noise-(punk)hardcore animal et nauséeux au caractère rock n’ roll très affirmé. Les parisiens exposent toujours fièrement leurs boyaux, avec finesse et douceur cette fois-ci ("nous nous aimons tous [...]"), non sans ironie.

Ça débute à la manière d’un attentat en plein marathon, sans préavis. Du bruit, du sang Dans Leurs Draps et de la confusion. Le genre d’évènement tragique qui pousse l’Homme à faire acte de solidarité auprès de son prochain, un "mal pour un bien" quelque part, bien que l’idéal soit un "bien pour un bien". Voilà une tendance récurrente dans l’histoire de l’humanité ; réagir à contretemps et ne pas tirer de leçons du passé. C’est ce que m’inspire la seconde livraison de Quartier Rouge, transpirant un certain nihilisme joyeux, diluant quelques incursions électroniques décisives pour définir l’ambiance étrange et percutante du disque. Onlooker et Chef d’Escadrille – les 2 seuls titres dépassant allègrement les deux minutes – sont là pour développer un propos joliment brouillon, pertinent et habité alors que le reste expédie de la mandale grinçante et malfaisante à tour de bras. Un peu moins lourde et agressive que celle des Années Lumières, la période Nouvelle Vague explore une forme de psychédélisme originale par son apport électronique notamment, et la voix un poil plus en avant, toujours incroyable de maîtrise funambule. La production est de ce fait plus aérée, parvenant tout de même à donner davantage de relief au trio guitare/basse/batterie, symbiotique, étourdissant.

Un disque moins virulent donc, mais suffisamment dérangé, original et vicelard pour hypnotiser l’auditeur et lui grignoter la cervelle à son insu le long de cette (trop) petite vingtaine de minutes. Usant de sonorités synthétiques pernicieuses en guise de GHB auditif, afin d'agresser sexuellement nos convictions profondes, dans la joie et la bonne humeur.

Onlooker et Rodeo A Gogo en écoute sur bandcamp.
Objet physique dispo via Rat-Romance.

A écouter : à blinde et en boucle.
15.5 / 20
2 commentaires (16.25/20).
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Les Années Lumières ( 2009 )

Les Années Lumières ça commence comme un bad trip sans fin post-nuit apocalyptique, pateuse dans la bouche, champignon atomique dans le crane, diction mal assurée et accès de fièvre. Ca cogne putain de fort et pas moyen d'en sortir. Un vrai cauchemar. "Prophétie canine" vient de frapper. On est à des lieues de l'idée qui se cache à première vue derrière ce nom d'album. Ou alors elles se sont pris une sacrée caisse nos lumières. La respectabilité en prend un coup ainsi que la légende qui l'accompagne.

Tout faire tomber, éparpiller la capitale comme on shoote un château de cartes, aplanir, remettre les compteurs à zéro. Cogner. Mettre quelques claques là où elles sont bien méritées. Musicalement, le créneau est tout trouvé: Quartier Rouge c'est le bruit, le chaos, l'énergie brute, les jaillissements, la verve et l'absence de formes. Il n'y a aucune garantie que vous souhaitiez/puissiez réellement vous envoyer Les Années Lumières même si, si vous avez déjà vu une bête captive se jeter contre ses barreaux, vous connaissez déjà partiellement ce disque. Quartier Rouge suinte sa musique fracassée par les pores, effraie les vieilles et fait aboyer le connard de chien du voisin. Le genre de qualités qui ne plait pas forcément à tout le monde.

Quelque part entre la folie de Daughters, les assauts noise les plus abrupts de Todd et la virulence hardcore d'un Converge/Gaza, Quartier Rouge impose sa personnalité hors norme(s)/énorme, se fait cru, trivial, malsain, rue dans les brancards mais jamais ne franchit la barrière qui ferait de Les Années Lumières un disque haineux et gratuit, aussi divertissant que vite oublié. Non, il y a vraiment quelque chose de pourri chez les parisiens. comme quelque chose de désespérant dans ce rock sale profondément dérangeant qui n'en finit plus de démettre des hanches. De l'écœurement, surement. Sans pouvoir toujours réellement définir ce qui est en jeu la faute à ce chant titubant noyé au milieu de changements rythmiques à se taper la tête dans le mur, bouffé par des attaques de cordes qui prennent un maximum d'espace sonore disponible, on adhère à bloc. Ou pas. Le choix sera très probablement immédiat.
Quartier Rouge enfonce la porte et vous gerbe sur les pantoufles au petit matin. C'est sale, malsain, on ne comprend pas tout de suite. Tout juste sait on qu'il vient de nous arriver un truc un peu dingue. La scène noise française se/vous/nous prouve une nouvelle fois qu'elle refuse de rendre les armes et le paysage musical hexagonal ne s'en porte que mieux, même si dans son immense majorité il ne le réalisera probablement jamais. Il y a encore des tarés talentueux par chez nous. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point ça peut faire du bien. Vivifiant. Donc on y retourne. Fuck Yeah.

A écouter : Absolument!
Quartier Rouge

Style : Noise Hardcore
Tags : -
Origine : France
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Amateurs : 6 amateurs Facebook :