Punch
Hardcore / Punk / Fastcore

They Don't Have To Believe
01. Worth More Than Your Opinion
02. Making Room
03. Not Sorry
04. Waiting Game
05. Displacement
06. Unconditional
07. They Don’t Have To Believe…
08. Personal Space
09. Denial
10. Shame
11. Promises Kept
12. Missing Piece
13. What’s In A Name
14. Anxiety
15. Self Help
Chronique
C’est quand même une sacrée injustice, cette part prépondérante occupée par les chanteurs. Combien de musiciens de talent ont dû rester dans l’ombre de leurs gueulards de congénères, à rafistoler leurs bécanes dopées au gain et à retendre leurs percus en peau de bison, attendant sagement leur heure de gloire ? Sans doute bien plus qu’on ne l’imagine. Va d’ailleurs savoir si certains ne rêvent pas secrètement d’un putsch salutaire, d’une mutinerie où l’on arracherait les cordes vocales de l’indésirable avant de les brûler et de monter le plus grand groupe instrumental de tous les temps…’Sont tarés ces zicos.
Mais avec Punch, on tend à obtenir un relatif équilibre. Relatif oui, dans la mesure où c’est bien encore une fois une voix qui te fout la première grosse paire de taloches sur cet LP. Celle d’une nana qui au premier regard ne paye pas de mine, mais qui te flanque une rouste de ses mots écorchés, transpirant la rage du Punk-Hardcore et l’urgence du Grind par tous les pores. Meghan O’ Neil n’a rien à envier à d’autres frontwomen au timbre musclé (au hasard Angela Gossow (ex-Arch Enemy) ou Candace Kucsulain (Walls Of Jericho)), sa performance sonne authentique et la harangue de forcenée fonctionne sacrément bien en dépit d’une légère linéarité. Qu’importe, car les cris de sauvage du youthcrew sont soutenus par quatre musiciens qui semblent avoir gagné en assurance depuis le dernier EP du groupe. Au diable la technique pompeuse, ici c’est la vitesse qui compte, surtout pour ce batteur dont on peut saluer le travail tant il impose une rythmique écrasante. Et alors que Nothing Lasts proposait des compos construites de manière plus directe et simpliste, They Don’t Have To Believe va discrètement piquer quelques structures au Chaotic Hardcore (« Making Room »), ne se cache pas de son amour pour la batterie D-Beat et blastée, et s’emporte parfois dans des tourbillons de violence sonore (« Personal Space ») aux frontières du Grind. Tout ça en moins de vingt minutes.
De ces nombreux ascendants et parents plus ou moins
lointains, Punch sait en tirer parti habilement car frénétique et imprévisible ;
combo hyperactif ou débordant de créativité, pas le temps de t’interroger si tu
veux tenir le rythme. Nouveau coup de fouet à base de larsens et de rage non
canalisée toutes les minutes et demies environ, les Californiens ne laissent
pas de place à l’ennui et ne s’encombrent pas de mises en bouche. « Shame »
ou le titre éponyme te sont balancés dans les pattes sans vergogne, une intro c’est
gadget tout le monde le sait.
Malgré tout, Punch semble quelque peu s’assagir, constat valable pour l’ensemble
du groupe que l’on retrouvait un poil plus vindicatif sur le Push/Pull de 2010.
Légère baisse de régime introduisant une plus grande complexité et originalité
des morceaux, alors peut-on donc vraiment les blâmer ? A toi de juger.
Avec ce court effort, sans doute que l’on ne réinventera pas le Hardcore, mais il est clair que cet opus sent bon la fraîcheur et n’est pas une de ces sempiternelles resucées qui pullulent aux quatre coins du monde. They Don’t Have To Believe n’échappe pas à la patte de Punch, et par son énergie communicative ainsi que ses morceaux variés, l’opus pourrait bien franchir quelques barrières musicales et séduire un grand nombre d’adeptes de musiques extrêmes, quelles qu’elles soient.
L'album s'écoute en intégralité sur bandcamp.