Pryapisme

Metal Expérimental

France

Hyperblast Super Collider

2013
Type : Album (LP)
Tracklist
01.  Un druide est giboyeux lorsqu'il se prend pour un neutrino
02.  Boudin blanc et blanc boudin
03.  Random Jean Vigo
04.  La notion de chiralité de spin et d'oscillation de saveur des particules supersymétriques définissant un champs scalaire lors d'une transition de conifold en cosmologie branaire dans un modèle ekpyrotique
05.  Lesbian bordello
06.  J’ai envie de te claquer
07.  Cochenille, membrane et volcanologie
08.  Jon-bon-jon-boutros-boutros-boutros-bovi-miou-miou
09.  Je suis venu, j’ai vu, j’ai sangouinu
10.  La nuit sur le mont-chauvelu (Mussorgsky Cover)

Chronique

par lelag

Saviez vous qu'un druide est giboyeux lorsqu'il se prend pour un neutrino ? Ou que la notion de chiralité de spin et d'oscillation de saveur des particules supersymétriques définissant un champ scalaire lors d'une transition de conifold en cosmologie branaire est un modèle ekpyrotique ?
Les p'tits gars de Pryapisme le savent, eux...

Lorsque le savoir vivre d'un ours sous LSD lié à cette maladie, les mathématiques par l'absurde et la région de Clermont-Ferrand se rencontrent, échangent leurs fluides corporels et s'adonnent à une orgie de sonorités toutes plus incongrues les unes que les autres, cela donne Hyperblast Super Collider, deuxième album d'une formation à l'intégrité mentale plus que douteuse. Après un Rococo Holocaust aussi inutile qu'un faisan empaillé dans une maternité (donc complètement indispensable), Pryapisme récidive avec une suite logique tout aussi subversive, abrasive et sidérante.

Du courage à deux mains, de la persévérance et un second degré bien développé, voilà les armes dont vous devrez vous munir pour vous confronter à ce bloc de musique brut d'obédience expérimentale, contenant plus d'une heure de cocktail savamment dosé, où métal couillu, électro, jazz, 8 bits, samba et autres samples improbables se mélangent, s'arrangent et dérangent... mais jamais ne se sabordent entre eux. C'est plutôt bien fait et rarement un instrument ne prend l'ascendance sur un autre, l'équilibre est fragile mais tient bon du début à la fin de cette thérapie éprouvante.

Aux premiers abords tendus du calebute à s'approprier, les 10 morceaux de l'album sont très vite entêtants et laissent peu de place au repos. Tout converge assez rapidement vers l'overdose, à force de se faire culbuter par tant de va et vient insalubres... Même installé bien en bouche, à défaut de trouver sa place dans un cerveau vite fatigué, ce foutra dense et dansant, ce kaléidoscope touffu de sonorités électriques techniquement impressionnant et toujours cohérent dans la folie, fini tout de même par fatiguer, comme la maladie inspirante doit tout autant faire plaisir puis finir par fatiguer son bonhomme.
Si drainer un corps caverneux sous tension (dixit wikipedia) semble être la solution pour un problème vieux comme le monde, le salut avec Pryapisme (le groupe), le petit réflexe qui vous sauvera et évitera à vos neurones de fondre une à une, c'est de faire des pauses, de longues pauses de calme absolu...

La danse du p'tit panda rusé...

Quand subvertir devient une arme, quant le génie (musical) et la folie sont au cœur d'une masse collante, grouillante de vie, un mouvement en perpétuelle évolution, on ne peut qu'être ébahi par tant de créativité, et admirer le spectacle étrangement visuel de ce Hyperblast Super Collider. Pryapisme c'est à la fois beau, moche, fou, débile, flippant, chiant, original, destructeur et génial, c'est en même temps complètement inutile et indispensable, ça ne ressemble à rien, ça ne rassemble personne (les autistes et les chats à la rigueur) et c'est peut être, grâce notamment à ce clip, ce qui définit le mieux (rapport à la flopée d'adjectifs précédente) ce qu'est devenu Internet. Le meilleur moyen de s'en convaincre c'est d'aller faire un tour par , peut être même de commencer par là, histoire de bien comprendre à qui on a affaire.

En résumé, Pryapisme en général, et plus particulièrement cet album, c'est soit la meilleure chose qui vous soit arrivée depuis l'invention des lol-cats, soit un véritable cauchemar musical indigeste que vous vomirez avant d'avoir dit "chaton".

PS : petite cerise sur le gâteau : "Une nuit sur le mont chauvelu", cover de Mussoorgsky (Une nuit sur le mont chauve), ou comment ne pas se prendre au sérieux jusqu'à la fin !

16

A voir absolument, le clip de Un druide est giboyeux lorsqu'il se prend pour un neutrino ! Épilepsie garantie...

Les critiques des lecteurs

Moyenne 16.63
Avis 4