Le nom mythique de Prodigy résonne toujours dans le monde de l'électro. D'ailleurs, c'est en grande partie grâce à cet album que l'on parle encore aujourd'hui du groupe. The fat of the land se traduit par "les richesse que la terre porte". Il aurait pu être nommé "The fat of the Howlett" car içi il se livre à un véritable récital. C'est le premier album qui réunit fans d'IDM ( Intelligence dance music), de techno, de punk et de hip hop sur un même lieu: une teuf. Cet album est une grande teuf qui marquera l'univers musical pendant de longues années. Presque dix ans, dans une scéne où la musique devient rapidement obsoléte à cause des progrès techniques, et le son est novateur, toujours avant gardiste.
Ce qui confére a Prodigy cette aura et ce statut de maître et d'influence pour énormément de genres, c'est qu'Howlett a réussi a définir le punk en dix morceaux. Le punk? diront certains, mais c'est de l'électro. Pourtant cette électro incarne à elle seule les rêves les plus fous des Clash, des Sex Pistols ou même des Dead kennedy's. Le punk est de la folie en galette: quoi de plus fou que de reprendre un théme de James Bond dans "Breathe", que d'introduire une chanteuse lyrique dans "Smack my bitch up"? Mais surtout, quoi de plus fou que la construction de la totalité des morceaux? Les breaks sont insondables, imprévisibles et d'une rage meurtriére impressionnante. De sucroît, ces breaks sont parsemés de toute part, rien ne prévient leur arrivée. Prodigy déconstruit,détruit. L'introduction de sonorités ne prouvent rien, elles sont le résultat d'une richesse des morceaux époustouflantes qui se livre au fil du temps et surprend aisément l'auditeur .D'ailleurs, c'est ce qui a donné le nom de Big Beat au soi disant genre de Prodigy, bien que cela reste une belle blague marketing. Quoi de plus punk que le hip hop de "Diesel Power" dans un disque électro? N'est-ce pas un rejet évident des régles établies, du formatage des genres et donc un besoin de subversion montrant l'ouverture des artistes? Quoi de plus punk que la délirante folie sonore de "Funky Shit "qui shoote n'importe quelle oreille , le transportant dans un monde transformé, flou, embrumé et enfumé?
Aucun des morceaux ne se permet de pause, de passages a vide: chacun est survolté, allumé et d'une puissance rare. L'athmosphére Prodigy est décalée, déphasée. Le son gras martéle une mélodie entétante et réellement émotionelle. D'autres beats apparaissent de toutes parts ce qui nous enléve la possibilité de comprendre et nous oblige à nous soumettre au bon gré des fantasmes musicaux en tous genres du sieur Howlett ("Narayan" et son son ultra disco). Le morceau ultime est sans aucun doute "Climbatize" qui offre une montée en puissance unique sur une ambiance épique. la présence d'une énorme basse donne au tout un corps fantastique et unique dans l'électro. Quoi de plus punk encore qu'une voix souvent écorchée ("Fuel my fire" par exemple)?
Quoi de plus punk donc que The fat of the land, album qui définit cette énergie et cet esprit palpable que beaucoup de groupes modernes recherchent infructueusement? Il restera une marque indélébile dans la musique qui dérange, la musique qui fait bouger, la musique fédératrice, celle qui réconcilie les antagonistes:Prodigy.
A écouter : Tout sans oublier Climbatize.