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Biographie

Primordial

Primordial s'est formé en 1991 à Skerries en Irlande. Groupe de black metal créé par le bassiste Pól MacAmlaigh et le guitariste Ciáran MacUiliam (qui jouaient auparavant des reprises thrash et death sous le nom de Forsaken), Primordial reçoit le renfort du chanteur Alan Averill aka Nemtheanga (membre également des excellents Void of Silence formés en 1999) peu après et s'oriente vers une musique proche de Bathory, Celtic Frost et Candlemass. Leur démo Dark Romanticism sort en 1993 et le groupe signe l'année suivante chez Cacophonous Records (Cradle of Filth, Bal Sagoth etc.) pour leur premier album Imrama. Le groupe ne va cesser d'affiner son style mélodique et épique par la suite, à commencer par l'album A Journey's End en 1998, amalgamant des racines folk, celtiques et évidemment black metal. Après deux nouvelles sorties, Spirit the Earth Aflame et Storm Before Calm, leur cinquième opus The Gathering Wilderness se révèle plus fort et noir encore en gagnant les hautes sphères des magazines métal en 2005. le groupe tourne même aux USA avec Moonsorrow l'année suivante. En 2007 paraît leur nouvelle offrande, To The Nameless Dead, excellent disque témoignant de leur maîtrise des ambiances lyriques.

16 / 20
1 commentaire (17.5/20).
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Exile Amongst The Ruins ( 2018 )

Primordial fait son retour en 2018 avec Exile Amongst the Ruins. Si le précédent opus des irlandais, Where Greater Men Have Fallen, avait pu décevoir par un léger manque de souffle, ce n'est clairement pas le cas de ce nouvel album de pagan metal qui devrait ravir plus d'un amateur du groupe, et de ce genre en général. 

Nail Their Tongues est une première pierre pagan black, épique et particulièrement bien construite. Le classicisme est de mise, mais la richesse mélodique emporte le morceau vers les sommets. To Hell Or The Hangman accélère le tempo avec une rythmique qui n'est pas sans rappeler Iron Maiden, des guitares qui ont la part belle, et démontre la capacité du groupe à proposer de la nouveauté. Where Lie The Gods s'avère particulièrement pesante, véritable plongée dans les abîmes, à travers un riffing inspiré et une prestation vocale habitée de Nemtheanga. Le déclin de l'Occident demeure un thème particulièrement cher au cœur des irlandais. Exile Amongst the Ruins vibre de cette clameur tragique où le chant se fait complainte et les compositions, toujours très travaillées et étirées sur de longues minutes, emplissent l'espace avec grandeur.

Le contraste se fait donc entre une musique puissante et des textes volontiers pessimistes, toujours très bien écrits par ailleurs. Primordial ne faillit pas à ses habitudes et cet album s'apprivoise au fil des écoutes. Les morceaux cachent une foule de détails, évoluent diversement et proposent ainsi des variations rythmiques bien senties. Certains refrains restent en tête, comme celui de Upon Our Spiritual Deathbed. Stolen Years est une nouvelle réussite, magnifique ballade, aussi belle que mélancolique, avant le parfait contre-pied que constitue Sunken Lungs, où les guitares offrent une atmosphère plus virulente et impétueuse. Le sentiment de décadence inéluctable est toujours aussi fort alors que la dernière piste, Last Call, vient conclure un album dont la beauté formelle nourrit un constat sombre et sans appel sur la vacuité et l'indigence du temps présent.  

D'une manière générale, Primordial captive l'auditoire avec le même talent reconnu de puis 25 ans. Exile Amongst The Ruins constitue ainsi une nouvelle réussite dans la riche discographie du groupe qui, sans forcément surprendre, continue de nous réjouir par des compositions épiques  portant des textes poétiques et sublimés par un chant expressif.  

A écouter : tout
17.5 / 20
10 commentaires (18.45/20).
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To The Nameless Dead ( 2007 )

Après le formidable The Gathering Wilderness, les irlandais de Primordial faisaient leur retour fin 2007 avec un nouvel opus intitulé To The Nameless Dead.

Toujours coincé quelque part dans la famille black métal atmosphérique, le groupe démontre une nouvelle fois toutes ses qualités lyriques tout au long de huit morceaux riches et inspirés. On y retrouve des guitares hargneuses, un chant très expressif et plein d'emphase et toujours cette facture empreinte de noblesse en armes dans les arrangements, en particulier ceux de Empire Falls. Primordial joue une musique aventureuse et évocatrice qui donne tout son sens au titre de To The Nameless Dead, tant la brutalité et l'héroisme qui s'en dégagent imprègnent durablement l'auditeur. A-t-on fait plus violemment émotionnel en 2007 que ce Gallow's Hymn où le chant clair et le riffing en trémollo font merveille? Probablement pas. Depuis Bathory, très peu de groupes perpétuent l'héritage d'un métal aussi épique et imagé. Primordial le doit en bonne partie à son chanteur dont l'interprétation habitée magnifie notamment As Rome Burns. Renfermant un pont guerrier percussif à souhait, ce morceau dégage une formidable impression de puissance, réhaussé par les choeurs et la montée progressive sur le dernier tiers.

Capable d'orchestrer par ailleurs l'agression avec vélocité, comme sur Failures Burden, Primordial embarque l'amateur de métal alambiqué dans un voyage intense dont chaque étape constitue en soi une réussite. Le travail mélodique, en soutien des traditionnelles toiles de fond métalliques déployées par les guitares, donnent énormément de souffle aux compositions. Les origines irlandaises du groupe n'y sont sûrement pas étrangères et ce n'est pas le superbe Heathen Tribes qui contredira cet état de fait, avec ses sonorités folk traditionnelles joliment intégrées à l'ensemble. Clairement, Primordial joue la carte de l'émotion pure et de l'emballement continuel et le fait avec brio. To The Nameless Dead y gagne en stature tant la musique jouée emporte l'esprit loin au dessus des champs de bataille avec toute la gravité et le coeur nécessaires. Même un titre plus belliqueux comme Traitors Gate, avec son matraquage de fûts et ses riffs purement black, conserve ces inspirations. La conclusion apportée au disque, No Nation On This Earth, renferme quant à elle son essence même, percussive, généreuse en riff frondeur et imprécatrice par la voix de son frontman.

To The Nameless Dead aurait mérité une place de choix dans le top des meilleurs albums sortis en 2007. Son arrivée un peu tardive sur le sol français l'en a privé. Mais qu'on ne s'y trompe pas, il s'agit là d'un superbe album de black métal épique et riche en images guerrières. Primordial s'y impose une fois encore en digne représentants d'un métal puissamment déclamatoire en parvenant à proposer un bijou différent de son chef d'oeuvre The Gathering Wilderness. Magistral.

A écouter : comme on traverse un champ de bataille