Avant toute chose, s'il m'avait fallu écrire cette chronique
après une première écoute, elle aurait été assassine, tant le Powerman 5000
(PM5K chez les initiés) que nous connaissons tous est mort sur cet album. Puis
passé cette aigreur et ce sentiment d'avoir été trompé, des choses un peu plus
positives sont apparues. Un peu.
Musicalement, on s'est considérablement éloigné de
l'indus-éléctro-néo metal qui a fait la renommée de PM5K. L'esprit de démence
pré-apocalypse, aux frontières du cyberpunk qui caractérisait le groupe s'en
est lui également allé. L'ensemble est plutôt orienté rock, avec quelques
petites allusions néo. Pas toujours très bien inspirées d'ailleurs, notamment
la première piste Footsetps and Voices, très perturbante car concrètement incohérente.
Schématiquement, la chanson débute comme une intro de Marilyn Manson, puis se
poursuit dans un couplet singeant Skindred et continue sur un refrain digne
d'un mauvais Limp Bizkit. Oui cette chimère existe bel et bien. Et donc rien à
voir avec la patte de Spyder One et ses comparses qui ne sont pourtant pas
n'importe qui dans ce registre. Autant dire que quand on part sur ces bases, la
suite s'annonce périlleuse.
Le reste de l'album est lui globalement mieux construit,
hormis peut être David Fucking Bowie qui comme son nom l'indique est une
chanson hommage à ce grand homme disparu et qui de part la pauvreté de ses
textes et des inserts musicaux d'entre autres Space Oddity un peu hasardeux,
ressemble à une créature un peu étrange pleine de bons sentiments mais à la silhouette
tout de même décousue. No White Flags est quant à elle surement la meilleure chanson de l'album. Justement car
c'est la plus sincère et la mieux construite. Une simple ballade pourtant sans
prétention mais qui transpire d'honnêteté et de justesse, comme quoi des fois
ça ne sert à rien de vouloir trop en faire. Autre chanson digne d'intérêt : Get
a Life. Comme sur chaque fin d'album de PM5K un titre sonne différemment
des autres, un peu plus à la manière de Rob Zombie. C'est comme si les deux
frères se faisaient plaisir en élaborant secrètement une piste ensemble, une
fois tous les trois ans.
Les derniers albums, c'est-à-dire de Transform à Builders of the Future, qu'on les apprécie ou non, sont dans la lignée de ceux qui ont été
l'âge d'or du groupe. Un peu comme une tentative de rester accroché à leur
identité même si le mouvement auquel ils appartiennent s'est considérablement essoufflé.
Ces albums, avaient déjà peut être malgré eux, une certaine nostalgie, du moins
du point de vue de l'auditeur. Avec New Wave on franchit une nouvelle étape car
désormais la page est tournée musicalement, mais l'ensemble de l'œuvre est exclusivement
orientée vers le passé. A la fois hommage, regrets et souvenirs, les paroles
comme les chansons transpirent cette amertume d'avoir vécu, et cette
impuissance de ne plus être. On sent en filigrane que le quintet de Boston n'a
pas réussi à aller aussi loin qu'il l'aurait voulu, malgré les millions
d'albums vendus et qu'ils ont aujourd'hui lâché l'affaire.
Malgré ses défauts, New Wave n'est pas totalement raté non
plus et servira peut être d'ébauche à un prochain opus plus prometteur dans le
nouveau style qu'ils ont choisi, leur ancienne version étant clairement en bout
de souffle. Une déception certes, mais pas une catastrophe.
A écouter : No White Flags, Get a Life