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Biographie

Potence

Originaire de Strasbourg, Potence prend forme autour d'anciens et actuels Daïtro, GeraniümBlack Code et Human Compost, s'orientant vers un mix entre Screamo et Crust / Hardcore. Après une première Demo en 2015, l'album L'Amour Au Temps De La Peste arrive 2 ans plus tard, suivi d'une tournée avec Jeanne.

16.5 / 20
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Le Culte Des Bourreaux ( 2019 )

Il sera venu sans s’annoncer ce nouveau PotenceLe Culte des Bourreaux c’est donc un artwork de Hugues Pzzl, à qui l’on doit déjà ChaviréShockWoodwork, … et surtout huit nouveaux titres plus qu’ancrés dans une morosité ambiante propre à l’évolution sociétale actuelle.
Du « Chat de gouttière » au « Charlottesville » au ton bien défaitiste, Potence conte un monde bien triste. « Rien ne change » clame « Les spores sont morts depuis trop longtemps » tandis que « Lâcher Prise » scande « Vous pouvez flatter vos égos à vous croire ailleurs que ceux d’en face, mais il n’en est rien » : les textes baignent dans une mer de déception qui rappelle l’attitude de Belle Epoque ou à nouveau Daitro, tandis que la partie instrumentale lorgne bien plus vers un Hardcore à nouveau proche de Jeanne ou Vlaar, mais aussi les Espagnols de Tenue.

Rien à redire, sur l’ensemble Potence s’évertue à offrir autre chose qu’une redite de L’Amour Au Temps De La Peste : au travers de l’interlude « A bientôt, j’espère » qui rappelle que les luttes actuelles sont plus bien anciennes qu’on le croit (et évoque un titre de Microfilm), mais aussi « Lâcher Prise » qui ralenti son tempo et offre de belles lignes vocales (dans la plus pure tradition spoken-words Emo), mais aussi l’intro de « Le Cid » (et son jeu de basse parfait sur la suite).

Sur Le Culte des Bourreaux, Potence garde pourtant un fil conducteur qui semble l’animer depuis sa Demo, mais semble gommer les aspérités qui m’avaient freinées sur l’album précédent.
Gros travail de composition (« Rien ne change ») qui illumine Potence ici, qui donne à ce nouvel opus un ton bien plus digeste à mon sens que L’Amour Au Temps De La Peste. Potence me fait donc adhérer à cette nouvelle mouture qui offre une richesse de sonorités plus vaste qu’en 2017.

13.5 / 20
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L'Amour Au Temps De La Peste ( 2017 )

Je l’aurai attendu ce Potence, avec L’Amour Au Temps de la Peste. Sorti à quelques heures près en même temps que le split de Géranium et le premier opus de Jeanne, ce disque devra reprendre le rythme ravageur de la Démo (à laquelle il emprunte trois titres) s’il estime pouvoir s’imposer avec autant de ferveur.
En se laissant porter par ces rythmes, on (re)découvre un mélange entre Hardcore / Crust et quelques soupçons de Screamo. Un bien bon mélange sur le principe, sachant que l’on retrouve en plus le songwriting de Daïtro. On pourrait ne rien demander de plus, mais justement, c’est l’écueil majeur de L’Amour Au Temps de la Peste : n’offrir que peu de choses en sus que cet enchevêtrement, cette hydre musicale qui assimile les différents aspects de groupes originels : Daïtro (notamment sur « Le Conte du Fascisme Ordinaire »), Géranium ou encore Black Code. Ecrasé entre ses références, Potence est tiraillé, meurtri, et mis à mal à chaque titre. Difficile de ne pas faire la parallèle avec Jeanne, de ne pas avoir envie d’y retrouver les mêmes choses. Potence a pourtant capté l’essence de ce que l’on peut attendre ; Un engagement musical , des arpèges amenant ces éclats de fougue sans jamais délaisser une poésie ambiante au travers notamment du choix des mots. En creusant, j’y retrouve même quelques sonorités proches du dernier Nine Eleven (sur « L’Amour Au Temps de la Peste » notamment) ou du Bis Deine Hülle Bricht de Kishote.

Loin d’être lié à un constat sombre, ce disque a pourtant de belles idées : outre le titre déjà évoqué - qui reste à mon sens le point central de l’album - il faut compter sur « La Leçon du Pointeur de Doigt » ou « Cercle Vicieux, Eternel Retour » pour faire vibrer, retrouver des thèmes politico-sociaux, scander quelques mots en c(h)oeur. A défaut de le toucher, Potence l’effleure, y fait germer quelques sensations qui reviennent, pour certaines enfouies depuis quelques années.

« Y’a trop de gens qui ont mal à la tête,
Y’a trop de gens qui parlent plus haut que leur voix
Y’a trop de gens qui ont peur de leurs ombres,
Y’a trop de gens qui n’aiment pas, qui n’aiment rien
Y’a trop de gens qui croient savoir mieux que toi »


Malheureusement, en se retrouvant un peu le cul entre deux chaises, L’Amour Au Temps de la Peste n’arrive à trouver de position assumée permettant d’apprécier le disque à sa juste valeur. Potence semble y mettre du coeur, mais il manque un truc pour arriver à capter l’attendu espéré de ce premier opus, même si l’essentiel est là au travers de titres forts comme « Le Conte du Fascisme Ordinaire ». Ou peut être est-ce moi qui reste bloqué sur des attentes passéistes …

A écouter : Le Conte du Fascisme Ordinaire